Les régulateurs européens continuent de mettre la pression sur Apple. Cette fois, ce sont les accessoires et le système d'exploitation de l'iPad qui sont dans leur viseur en vertu du Digital Markets Act.
Cette législation, qui vise à promouvoir un paysage concurrentiel sain dans l'Union européenne, oblige les géants technologiques à ouvrir leurs produits et leurs écosystèmes. Une contrainte qui va directement à l'encontre du modèle économique d'Apple, mais l'entreprise n'a pas d'autre choix que de s'y plier.
Et la Commission européenne veille au grain. Fin septembre, elle sommait la marque à la pomme de rendre iPadOS plus interopérable, visant aussi les accessoires de la tablette.
Apple n'a plus le droit de brider les accessoires d'autres marques
« Apple doit notamment permettre aux utilisateurs de définir le navigateur web par défaut de leur choix sur iPadOS, et autoriser d'autres magasins d'applications sur son système d'exploitation », écrit l'organe exécutif. Il rappelle également que les accessoires, « tels que les écouteurs et les stylets », doivent être en mesure d'accéder efficacement aux fonctionnalités d'iPadOS. Et c'est ici que les choses se compliquent.
Car aucun autre stylet disponible sur le marché n'apporte les mêmes aptitudes que l'Apple Pencil. C'est d'ailleurs la même stratégie qui est employée avec les écouteurs : utiliser un iPhone ou un iPad avec des appareils Bose ou Sony n'est pas aussi pratique qu'avec des AirPods.
Mais les règles du DMA sont claires : les modèles développés par les marques concurrentes doivent fonctionner exactement de la même manière sur les produits Apple que ses propres appareils. De son côté, le géant californien a détaillé ce 1er novembre la mise en conformité d'iPadOS auprès de la Commission. Cette dernière va maintenant évaluer si son plan est suffisant. Dans le cas contraire, « des mesures d'exécution formelles » prévues par le DMA seront enclenchées.
Risque d'amende record
Apple risque gros. Les entreprises qui enfreignent la législation encourent une amende allant jusqu'à 10 % de leur chiffre d'affaires global, et ce montant peut grimper à 20 % en cas d'infractions répétées.
Si la société a déjà mis de nombreuses mesures en place, comme l'intégration des app stores alternatifs et la possibilité de choisir son moteur de recherche par défaut, les régulateurs se montrent très pointilleux. La Commission a rappelé Apple à l'ordre à plusieurs reprises depuis sa mise en conformité avec le DMA. Par exemple, car les développeurs n'étaient toujours pas en mesure de proposer des solutions de paiements en dehors de l'App Store.
Au fur et à mesure, Apple ajuste son système pour répondre aux demandes des décideurs, mais reste à voir si ceux-ci vont continuer à se montrer complaisants encore longtemps.
Sources : Commission européenne, BFMTV