L'étau se resserre contre le tentaculaire Magis TV. Trois hommes ont été arrêtés cette semaine en Amérique du Sud, mais, cette fois-ci, ils ne sont pas uniquement accusés de violations des droits de propriété intellectuelle.
En plus des accusations de diffusion illégale de contenus protégés, la police reproche à ces distributeurs d'IPTV d'utiliser des logiciels malveillants pour espionner les utilisateurs de leur service.
Magis TV : un réseau IPTV tentaculaire
Présent dans le monde entier, mais ciblant principalement le marché sud-américain, Magis TV est un réseau IPTV tentaculaire qui préoccupe les autorités depuis plusieurs années. Alors que le service serait dirigé depuis la Chine, il dispose d'un très large réseau de distributeurs, notamment en Argentine, en Équateur, ou encore en Colombie. Magis TV diffuse notamment les championnats de football de ces pays, mais également des championnats européens comme la Liga espagnole. Au fil des années, il s'est avéré que Magis TV a toujours eu un coup d'avance sur les autorités, grâce à l'exploitation de plusieurs centaines de noms de domaines, et également grâce au fichier APK qui permet d'installer l'application sur téléviseurs et smartphones.
05 novembre 2024 à 15h45
Bien qu'il ne s'agisse sans doute que d'une infime partie du réseau de Magis TV en Amérique du Sud, les forces de Police équatorienne et colombienne se sont félicitées pour l'arrestation de trois hommes cette semaine, allant même à diffuser la vidéo d'une arrestation sur X.com.
Des abonnements empoisonnés de spywares
Outre ces arrestations, il y a une autre information intéressante dans le communiqué des forces de l'ordre. Les deux hommes arrêtés en Colombie font face à des charges qui incluent l'utilisation de logiciels malveillants, en plus des accusations concernant la distribution de service IPTV, sous le nom de "Magis TV" et "Magis Oficial". Le rapport indique que ceux qui souhaitaient utiliser ces services étaient redirigés vers deux sites pour télécharger et installer l'application afin d'accéder aux contenus proposés. Ils ne se doutaient cependant pas qu'en installant l'application, ils installaient également divers spywares sur leurs appareils. Les autorités font notamment mention d'outils qui permettaient aux accusés d'activer la caméra à distance, d'accéder à des données de géolocalisation de l'utilisateur, d'accéder à ses photos et vidéos, et bien sûr de les collecter en les transférant vers un serveur externe.
Il n'est pas rare que des logiciels malveillants soient repérés au sein d'appareils et de services de streaming illicite et d'IPTV, comme nous l'avions mentionné au sujet des Fire TV Stick "crackées". C'est néanmoins plus rare de voir des personnes arrêtées dans le cadre d'un coup de filet contre l'IPTV être accusées de ce délit.
Source : El Comercio, Torrent Freak
