La Chine se prépare activement à l'éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche en multipliant les achats de semiconducteurs américains. Face aux menaces de nouvelles sanctions et d'une taxe de 60% sur les importations chinoises, l'Empire du Milieu constitue des réserves stratégiques pour son industrie technologique.
Dans ce nouveau chapitre de la guerre des puces, Pékin ne laisse rien au hasard. Les chiffres sont éloquents : les importations de circuits intégrés américains ont bondi de 60% en octobre 2023 par rapport à l'année précédente, atteignant 1,11 milliard de dollars. Cette frénésie d'achats s'inscrit dans un contexte géopolitique déjà tendu, marqué par les restrictions imposées sous l'administration Biden.
Une course contre la montre
Les statistiques douanières chinoises témoignent d'une véritable razzia sur les composants électroniques. Sur les dix premiers mois de 2023, la Chine a importé pour 9,61 milliards de dollars de microprocesseurs américains, soit une hausse de 42,5% par rapport à 2022.
Cette stratégie de stockage massif cible particulièrement les processeurs, les contrôleurs et les puces dédiées au stockage et à l'amplification des signaux. Depuis juin dernier, les achats mensuels dépassent systématiquement le milliard de dollars.
L'enjeu est crucial pour l'industrie technologique chinoise qui cherche à se prémunir contre un durcissement des sanctions américaines. La menace est d'autant plus crédible que Trump a déjà démontré sa fermeté lors de son premier mandat, notamment en déclarant TikTok comme une menace pour la sécurité nationale (puis en rétropédalant plus récemment…).
Un bras de fer technologique qui s'intensifie
Cette course aux semiconducteurs s'inscrit dans une dynamique plus large. L'industrie chinoise des semiconducteurs prévoit d'augmenter sa capacité de production de 40% dans les cinq prochaines années. Une croissance qui témoigne de la volonté de Pékin de réduire sa dépendance technologique.
Les tensions sino-américaines dans le secteur des puces ne datent pas d'hier. Le CHIPS Act, promulgué en 2022, a déjà alloué 52,7 milliards de dollars pour renforcer l'industrie américaine des semiconducteurs. Cette loi comprend également des clauses visant à restreindre les investissements et les exportations de puces avancées vers la Chine.
L'enjeu dépasse largement le cadre commercial. Taiwan, premier producteur mondial de puces de pointe, se trouve au cœur de ces tensions. Une éventuelle mainmise chinoise sur l'île et ses technologies de fabrication avancées représenterait un cauchemar sécuritaire pour Washington.
Source : Neowin