Les ambitions de Qualcomm sur le marché des PC portables connaissent un démarrage pour le moins timide. Avec seulement 720 000 unités vendues depuis le lancement de sa gamme Snapdragon X, le géant des puces mobiles peine à convaincre face aux mastodontes Intel, AMD et Apple.
La transition vers l'architecture Arm sur PC Windows s'annonçait comme un tournant majeur pour l'industrie. Pourtant, les chiffres parlent d'eux-mêmes : moins de 0,008 % des ventes sur le troisième trimestre de cette année concernent des machines équipées d'un processeur Snapdragon X, soit moins d'un appareil sur 125.
Un constat qui interroge sur la stratégie de Microsoft et de Qualcomm dans cette aventure débutée il y a plus de 12 ans.
Des performances en demi-teinte
Les premiers tests des portables équipés du Snapdragon X Elite dévoilent des résultats pourtant satisfaisants. Si la puce brille en calcul multicœur dans des benchmarks comme Cinebench 2024, elle accuse un retard significatif sur des tâches courantes comme l'encodage vidéo ou la conversion de documents.
L'autonomie, pourtant présentée comme l'atout maître de ces machines, ne tient pas toutes ses promesses. Le MacBook Air M3 d'Apple, que nous avons testé à Clubic, affiche une endurance 40 % supérieure avec une batterie plus petite. Microsoft reste le premier constructeur à avoir massivement adopté ces puces pour sa gamme Surface, témoignant d'une certaine confiance dans la technologie.
L'avenir reste à écrire
Le segment des PC dotés de capacités d'intelligence artificielle connaît une croissance notable, représentant désormais 20 % des expéditions totales au troisième trimestre 2024. Les constructeurs explorent différentes approches pour se démarquer. HP mise sur des partenariats avec des éditeurs de logiciels, tandis que Lenovo développe ses propres outils d'IA comme Creator Zone et Lenovo AI Now.
L'adoption des PC Arm par le grand public repose désormais sur un défi crucial : la mobilisation des développeurs. Avec Prism, le nouveau système de traduction de Windows, une partie des problèmes de compatibilité sont atténués, mais les versions natives Arm restent essentielles pour garantir des performances optimales. Contrairement à Apple, qui a créé un écosystème unifié motivant ses développeurs, Microsoft demande un effort supplémentaire : maintenir simultanément des binaires x86 et Arm, complexifiant considérablement la transition.
Cette stratégie s'avère particulièrement délicate, car les portables Arm se sont jusqu'à présent cantonnés aux segments milieu et haut de gamme, limitant leur attractivité. Toutefois, l'arrivée prochaine de puces Snapdragon X plus abordables devrait progressivement démocratiser ces machines, offrant aux développeurs un marché potentiellement plus large et incitatif. L'enjeu sera de convaincre les éditeurs que cette transition, bien que complexe, représente un investissement technologique prometteur pour l'avenir des plateformes informatiques.
Source : TechRadar
