Le réseau social Bluesky a connu une croissance massive ces derniers jours, et doit désormais trouver les bons leviers pour générer des revenus, sans froisser ses millions de nouveaux utilisateurs.
Un petit coin de ciel bleu dans une météo maussade, c'est ainsi que se présente Bluesky depuis quelques jours. Le réseau social, lancé il y a plusieurs mois dans un relatif anonymat, est aujourd'hui sous le feu des projecteurs. Depuis l'élection de Donald Trump comme président des États-Unis, des millions d'utilisateurs ont décidé de quitter X, l'ex-Twitter détenu par Elon Musk, soutien actif du milliardaire. Las des polémiques, des propos complotistes ou extrémistes, de nombreux abonnés à X ont déserté le navire en choisissant Bluesky comme nouveau point d'attache, ce qui a quelques conséquences sur le bon fonctionnement du réseau social.
Plusieurs millions d'utilisateurs en quelques jours
Bluesky a connu une progression fulgurante de son nombre d'abonnés depuis le début du mois de novembre. Quelques heures après l'élection de Donald Trump, le « petit » réseau social accueillait près d'un million de nouveaux utilisateurs par jour. La croissance s'est aujourd'hui tassée, mais Bluesky revendique près de 24 millions d'utilisateurs à date, contre 10 millions d'utilisateurs à la mi-septembre.
Cette croissance impressionnante n'est pas sans conséquences sur le bon fonctionnement de l'entreprise, qui ne compte que 20 salariés, comme le rappelle sa dirigeante, Jay Graber, lors d'une interview donnée à l'occasion d'une conférence organisée par le magazine Wired.
Bluesky mise sur l'abonnement pour générer des revenus, sans « merdifier » l'expérience utilisateur
Interrogée par une journaliste de la publication, Jay Graber a promis de ne pas céder à l' « enshittification » de la plateforme. Ce terme barbare pourrait se traduire grossièrement par « merdification » en français. Dans le cadre d'un réseau social comme Bluesky, cela passerait notamment par l'ajout de publicités à travers les différentes sections de la plateforme, à la manière d'un X aujourd'hui enseveli de publicités, bien souvent de piètre qualité. Bluesky « se concentre toujours sur la garantie d’une bonne expérience [pour les utilisateurs] à mesure que nous évoluons », indique-t-elle.
Pour générer des revenus sans céder au piège de la publicité, Bluesky compte sur les abonnements. « C’était le plan, mais nous avons connu une forte croissance récemment », ajoute-t-elle pour justifier le retard à l'allumage. Cet abonnement offrira quelques avantages, surtout dans la présentation du flux, ou encore la possibilité d'uploader des vidéos de meilleure qualité. Bluesky a également recruté en externe, passant de 25 à 100 sous-traitants pour gérer ce nouvel afflux d'utilisateurs.
Si Bluesky souhaite surfer sur ce joli succès, elle devra jouer des coudes avec un acteur bien plus important : Threds. Le réseau social dérivé d'Instagram a indiqué avoir accueilli 35 millions nouveaux utilisateurs en quelques semaines. Meta oblige, la publicité devrait arriver très prochainement dans les fils d'actualité. Bluesky a donc une carte à jouer pour affirmer sa différence.
Source : Wired
15 novembre 2024 à 16h59