Les internautes boudent encore trop Copilot, et Microsoft semble à court d’idées pour imposer son chatbot sur Windows. Dernière cartouche : une nouvelle version "native" pour tenter de renverser la tendance.

Copilot dans Windows : vous allez finir par l'utiliser, oui ? © hodim / Shutterstock
Copilot dans Windows : vous allez finir par l'utiliser, oui ? © hodim / Shutterstock

Comme souvent en début de mois, les choses bougent pas mal du côté de Windows. Outre le déploiement du traditionnel Patch Tuesday – qu’il vaudrait mieux télécharger au plus vite – et l’arrivée d’une option de restauration automatique des onglets dans l’Explorateur de fichiers, Microsoft vient d’annoncer une refonte partielle de Copilot sur Windows 11 et… Windows 10. Depuis son lancement en 2023, l’IA continue d’intriguer sans réellement convaincre. Promis comme un outil révolutionnaire, Copilot peine à s’imposer, freiné par une adoption timide et des critiques sur son manque d’intégration. Alors, cette fois, Redmond joue la carte « application native », dans l'espoir relancer la machine.

Un Copilot à peine plus intégré

Si l’on devait retracer l’histoire de Copilot, difficile de parler d’une révolution bien menée plutôt que d’une série d’hésitations. Initialement lancé comme une barre latérale intégrée à Edge, l’assistant a fini par débarquer dans Windows 11 comme simple web app (PWA), quelques mois plus tard. Une décision qui a fait grincer des dents, surtout parmi celles et ceux qui attendaient une vraie synergie entre une IA intégrée et l’OS. Aussi, avec cette nouvelle version prétendument « native » de son chatbot disponible pour les insiders, Microsoft espère inverser la tendance.

Sauf que derrière cette appellation accrocheuse, la réalité est plus nuancée. Copilot repose toujours sur une interface web, désormais encapsulée dans un conteneur légèrement mieux intégré au système. La seule vraie nouveauté réside dans la « vue rapide », accessible via le raccourci clavier Alt + Espace. Cette fenêtre flottante, toujours au premier plan, peut être redimensionnée et déplacée pour s’adapter mieux au multitâche. Pratique, certes, mais loin de bouleverser l’expérience utilisateur.

Le choix du raccourci ne fait pas non plus l’unanimité. Alt + Espace entre en conflit avec de nombreuses autres applications, et Microsoft admet que le premier programme lancé sur le PC et exécuté en arrière-plan aura la priorité. Un compromis qui interroge d’autant plus qu’il existait déjà un raccourci plus intuitif, Windows + C, hérité de feu Cortana. In fine, cette version « native » ressemble plus à une énième tentative de retour en force qu’à une véritable avancée.

Copilot s'intègre un peu mieux au système, mais contrairement à ce que raconte Microsoft, il ne s'agit toujours pas d'une application native © Microsoft
Copilot s'intègre un peu mieux au système, mais contrairement à ce que raconte Microsoft, il ne s'agit toujours pas d'une application native © Microsoft

Une stratégie bancale, entre ambitions et contradictions

Dans un mouvement inattendu, Microsoft a aussi décidé d’offrir cette version semi-native de Copilot aux PC Windows 10. Un choix franchement étonnant, compte tenu des efforts déployés pour pousser les utilisateurs et utilisatrices vers Windows 11.

Officiellement, l’entreprise souhaite « que tout le monde puisse tirer le meilleur parti de son PC Windows actuel », comme elle l'avait justifié au moment de la réouverture du canal beta sur Windows 10 - qu'elle a depuis tué une deuxième fois. En réalité, cette faveur apparente pourrait également cacher une stratégie plus subtile.

Microsoft n’en est pas à son premier coup d’essai. Ces derniers mois, certaines fonctionnalités exclusives à Windows 11 ont discrètement fait leur apparition sur Windows 10, comme le nouveau menu Démarrer ou des options de partage améliorées. Une technique discrète, mais habile, pour tenter d’habituer les récalcitrants aux nouveautés du dernier OS. Et, de fait, Microsoft semble poursuivre cette logique avec Copilot : familiariser un maximum de personnes avec les outils phares de Windows 11 pour faciliter la transition.

Reste qu’à force de souffler le chaud et le froid, Redmond brouille son message. Déjà critiqué pour son manque d’intégration sur Windows 11, Copilot risque de paraître encore plus déconnecté sur une plateforme vieillissante. In fine, ce déploiement, qui cherche avant tout à maximiser la visibilité de l’IA, il faut le dire, donne surtout l’impression d’un compromis maladroit – désespéré ? – pour sauver un outil qui peine encore à s’imposer.

Sources : Microsoft, The Verge

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