En cette année 2024, Windows 2000 souffle ses 25 bougies. Cette pierre angulaire de l'histoire informatique, née dans l'effervescence du passage au nouveau millénaire, incarne l'époque où les écrans CRT illuminaient nos bureaux et où le vrombissement des ventilateurs à clips rythmait nos journées de travail.
Voilà ! Windows 10 va arriver tout juste à la fin de son cycle, Windows 11 a atteint son stade maturation en version 24H2 (non sans douleurs : bug du SFC, problèmes de cache un peu trop collant, difficultés pour désynchroniser les mobiles, le retour des écrans bleus, etc.) et nos regards sont désormais tournés vers Windows 12.
Replongeons-nous donc au crépuscule des années 90 dans les locaux de la firme de Redmont. Les ingénieurs de Microsoft forgeaient alors leur vision de l'informatique professionnelle moderne et le défi était de taille : fusionner l'accessibilité des Windows grand public avec la robustesse des systèmes NT. Windows 2000 émergea alors de cette grande ambition technique.
L'architecture qui a révolutionné le monde professionnel
L'architecture NT (New Technology), fut une véritable prouesse technique de Microsoft : elle marqua une rupture fondamentale avec l'héritage de MS-DOS. Là où Windows 98 reposait encore sur une base DOS 16 bits, limitant l'accès à la mémoire et la stabilité du système, le noyau NT offrait une gestion 32 bits native et une protection mémoire bien plus robuste. Cette architecture innovante cloisonna alors les applications : un programme défaillant ne pouvait plus corrompre l'espace mémoire d'autres logiciels ou du système lui-même. Du jamais vu à l'époque !
Finis donc les tristement célèbres écrans bleus (quoique) qui paralysaient quotidiennement le travail des entreprises sous Windows 98. Le nouveau système de gestion des pilotes en mode noyau (kernel mode) et en mode utilisateur (user mode) garantissait une stabilité jusqu'alors inégalée. Nul doute que de nombreux administrateurs systèmes se souviennent encore de ces journées entières passées à redémarrer les postes victimes de conflits de ressources sous Windows 98.
Cette évolution avait néanmoins un coût. La version Professionnelle, commercialisée à 319 dollars, intégrait des fonctionnalités réseau avancées comme le support natif d'Active Directory et le cryptage EFS (Encrypting File System). L'édition Serveur, proposée à 999 dollars, ajoutait la gestion des services réseau et le support de plusieurs processeurs. Au sommet de la gamme trônait Windows 2000 Datacenter, facturé 3 999 dollars, qui permettait la gestion de 32 processeurs et 64 Go de RAM – des caractéristiques qui paraissent modestes aujourd'hui mais qui représentaient le summum de la puissance en l'an 2000.
La genèse de l'expérience Windows moderne
Contrairement à l'orientation grand public de Windows 98, Windows 2000 s'est concentré sur la stabilité et la sécurité. Le système inaugura des technologies de sécurité révolutionnaires : chiffrement EFS, stratégies de groupe pour la gestion des droits, et authentification avancée via Kerberos. L'introduction du système de fichiers NTFS 5.0 apporta une gestion des données plus fine, tandis qu'IIS 5.0 renforça les capacités d'hébergement web professionnel.
Cette base technologique servira de fondation à Windows XP en octobre 2001, qui deviendra le standard de l'informatique personnelle pendant près d'une décennie. Ce dernier réussit la synthèse parfaite : l'architecture robuste de Windows 2000 mariée à une interface grand public attrayante (le thème Luna). XP marqua ainsi la fin de la dichotomie entre systèmes professionnels et grand public : une nouvelle ère où performances et accessibilité coexistaient enfin.
Ce quart de siècle nous sépare d'une période charnière, celle de la démocratisation de l'internet en entreprise, des premiers réseaux locaux, des sauvegardes sur bandes magnétiques. Windows 2000 symbolisait à merveille cette transition vers l'informatique que l'on connaît aujourd'hui et il restera, malgré ses défauts, à jamais dans le cœur et la mémoire de nombreux usagers.
- Refonte graphique de l'interface réussie
- Snap amélioré
- Groupes d'ancrage efficaces
Source : MSPowerUser