La NASA a annoncé revoir ses plans pour le « Mars Sample Return Program », qui consiste à rapporter des échantillons martiens sur Terre. L'agence spatiale explore désormais deux nouvelles options, plus économes, mais qui risquent de retarder la mission de plusieurs années.

Illustration de la NASA pour le « Mars Sample Return Program » © NASA / JPL-Caltech
Illustration de la NASA pour le « Mars Sample Return Program » © NASA / JPL-Caltech

C'est l'un des enjeux cruciaux pour le rover Perseverance : le prélèvement d'échantillons du sol martien, qui pourraient permettre aux scientifiques de déterminer si la vie a effectivement existé sur la planète rouge. De quoi répondre à l'une des questions les plus fondamentales que se pose l'humanité.

Si les échantillons ont déjà été récupérés par l'astromobile, les emporter sur Terre s'avère extrêmement complexe. Et le plan initial de la NASA pour y parvenir est finalement trop onéreux.

Deux nouvelles options pour rapatrier les échantillons

En avril 2024, un comité d'experts a en effet conclu que le programme de retour des échantillons martiens, avec l'architecture et les budgets actuels, coûterait un total de 11 milliards de dollars à l'agence spatiale américaine, soit le double de ce qui était prévu. Pire encore, l'échéance serait repoussée au-delà de 2040, alors qu'elle était auparavant estimée à 2030.

Jugeant ces deux éléments inacceptables, la NASA propose deux nouvelles possibilités. La première s'appuie sur des systèmes d'entrée, de descente et d'atterrissage déjà utilisés lors des missions Curiosity et Perseverance. La seconde capitalise sur de « nouvelles capacités commerciales pour acheminer la charge utile de l'atterrisseur à la surface de Mars », explique la NASA. Autrement dit, des entreprises comme SpaceX ou Blue Origin pourraient être sollicitées.

Dans les deux cas, un petit véhicule d’ascension, qui collectera les échantillons recueillis par Perseverance pour les transporter en orbite martienne, sera nécessaire. Des changements de design vont par ailleurs permettre de simplifier le processus, comme la mise en place d'un système d'alimentation à radio-isotopes pour remplacer les panneaux solaires de la plateforme.

Toujours dans cette optique, la NASA devrait finalement opter pour un retour direct des échantillons sur Terre, plutôt que de les placer en orbite autour de la Lune. Cette étape supplémentaire nécessiterait l'intervention d'un autre véhicule pour aller les chercher.

Des tubes contenant les échantillons de Mars collectés par Perseverance © NASA / JPL-Caltech / MSSS
Des tubes contenant les échantillons de Mars collectés par Perseverance © NASA / JPL-Caltech / MSSS

Décision en 2026

« Nous voulons les rapporter le plus rapidement possible pour les étudier dans des installations de pointe. Le retour d'échantillons de Mars permettra aux scientifiques de comprendre l'histoire géologique de la planète et l'évolution du climat sur cette planète stérile où la vie a peut-être existé dans le passé, et de faire la lumière sur les débuts du Système solaire avant l'apparition de la vie sur Terre. Cela nous préparera également à envoyer en toute sécurité les premiers explorateurs humains sur Mars », explique Nicky Fox, administrateur associé du Science Mission Directorate de la NASA.

L'agence spatiale se décidera sur l'option privilégiée en 2026, c'est donc l'administration Trump qui sera à la baguette. Pour rappel, le milliardaire Jared Isaacman, proche de Musk et participant à plusieurs missions civiles de SpaceX, prendra prochainement la tête de l'agence.

Avec ce nouveau planning, les échantillons devraient être acheminés sur notre planète entre 2031 et 2040. Une fourchette très large, d'autant plus lorsque l'on sait que la Chine envisage de lancer une mission similaire aux alentours de 2028.

Sources : NASA, CNN