Meta semble bloquer les liens menant vers Pixelfed, une alternative décentralisée à Instagram. Une initiative qui n'aurait rien du hasard ; le nombre d'utilisateurs de la plateforme est en nette hausse depuis que Mark Zuckerberg a multiplié les annonces tonitruantes concernant la modération sur ses différents réseaux sociaux.
« Zuck » a provoqué un véritable séisme en modifiant totalement la politique de modération sur Facebook, Instagram, Threads et WhatsApp au profit de la « liberté d'expression ». Il a également annoncé la fin des fact-checkers aux États-Unis, ainsi que le déménagement de ses équipes de modération de la Californie au Texas.
Ces mesures, visant à anticiper au mieux l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, ont suscité de vives protestations de la part de nombreux utilisateurs. Car désormais, il est possible d'ouvertement cibler certaines minorités sans craindre de représailles.
Pixelfed gagne en notoriété
Conséquence directe de ce changement de cap, Pixelfed a noté « des niveaux de trafic sans précédent ». Cette plateforme décentralisée de partage d'images, open source et financée par la communauté, est basée sur Activity Pub, la même technologie qui supporte Mastodon. Lancée en 2018, elle gagne grandement en notoriété, à l'instar de Bluesky suite aux élections américaines début novembre.
Et visiblement, cette tendance agace Meta au plus haut point. Plusieurs utilisateurs ont remarqué que les liens qu'ils postaient sur Facebook vers Pixelfed étaient labellisés comme spams. Si des captures d'écran en témoignent, un test opéré par Clubic n'a pas confirmé cette information. Il est possible que Meta n'applique cette règle qu'aux États-Unis, ou que l'entreprise ait revu sa copie en observant le tollé provoqué sur les réseaux sociaux.
Meta et la concurrence, un lourd passif
Le recours à une telle pratique ne serait pas étonnant de la part de la firme de Mark Zuckerberg, d'autant plus lorsque l'on connaît son passif avec les plateformes concurrentes. Instagram et WhatsApp ont été rachetées, car elles étaient trop compétitives au goût de Facebook, une manœuvre pour laquelle la société est sous le coup de poursuites judiciaires outre-Atlantique.
De son côté, Daniel Supernault, le créateur de Pixelfed, a dévoilé ce week-end une « déclaration des droits fondamentaux et des principes pour des plateformes numériques éthiques, garantissant la vie privée, la dignité et l'équité dans les espaces en ligne ». Un tacle à peine voilé au géant de la Silicon Valley.
- Respect de la vie privée
- Absence de publicités
- Interopérabilité avec le Fediverse
Source : 404 Media