La plateforme Bluesky connaît une croissance fulgurante à la suite des élections américaines. En quelques jours, la plateforme a attiré plus de 700 000 nouveaux utilisateurs, principalement originaires des États-Unis et du Royaume-Uni.
Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, les utilisateurs cherchent désespérément une alternative crédible. Pourtant, l'histoire récente des réseaux sociaux nous montre que ces mouvements de masse sont souvent plus médiatisés que réels.
Les précédents échecs de migration sont nombreux et instructifs, révélant la complexité de déraciner une communauté numérique établie.
Un exode médiatisé, mais relativement limité
Prenons l'exemple de Mastodon : après le rachat de Twitter, la plateforme a connu un pic d'utilisateurs qui s'est rapidement essoufflé. De 2,5 millions d'utilisateurs actifs en décembre, Mastodon est tombé à 1,8 million début janvier, soit une chute de plus de 30 %. Threads, lancé par Meta, a suivi une trajectoire similaire. Malgré 100 millions d'inscriptions en quelques jours, la plateforme peine à maintenir son élan initial. Les utilisateurs se sont rapidement lassés, ce qui montre la difficulté de créer un écosystème numérique capable de concurrencer les géants établis.
Bluesky semble aujourd'hui incarner un nouvel eldorado numérique. La plateforme a vu son nombre d'utilisateurs exploser, passant de 9 millions en septembre à 14,6 millions début novembre. Ce succès s'explique par plusieurs facteurs : une interface proche de l'ancien Twitter, un positionnement politique perçu comme plus neutre et des fonctionnalités de personnalisation avancées qui séduisent une nouvelle génération d'utilisateurs connectés.
Le ciel est-il plus bleu ailleurs ?
Ces migrations ressemblent désormais à un schéma bien rodé dans l'écosystème des réseaux sociaux. Une frustration initiale émerge, suivie d'un engouement pour une nouvelle plateforme, puis d'un retour progressif à l'ancien réseau. Bluesky parviendra-t-il à briser ce cycle ? Sa croissance rapide et son approche décentralisée suggèrent une possible disruption du marché.
L'élection présidentielle a clairement accéléré ce mouvement. De nombreux utilisateurs, frustrés par le positionnement politique de Musk et son soutien à Donald Trump, ont choisi de migrer. Des personnalités publiques comme Alexandria Ocasio-Cortez ont même annoncé leur retour sur Bluesky, renforçant sa légitimité comme alternative crédible.
Bluesky n'est pas encore le successeur définitif de X.com, mais sa trajectoire est prometteuse. Avec 14,6 millions d'utilisateurs et une croissance rapide, la plateforme pourrait bien devenir le nouveau terrain de jeu des déçus de X.com. Son modèle économique, qui repose sur la transparence et la personnalisation, offre une alternative séduisante aux géants technologiques actuels.
12 février 2024 à 17h00
Source : TechCrunch