Alors que TikTok fait face à une possible interdiction aux États-Unis, l'application se retrouve également dans la tourmente en Europe. L'organisation de défense de la vie privée noyb vient de déposer des plaintes contre TikTok et cinq autres entreprises chinoises pour violation présumée du RGPD concernant les transferts de données vers la Chine.
Le géant chinois TikTok, en passe d'une vente ou d'un arrêt pur et simple de ses activités aux États-Unis, voit la température monter sérieusement en Europe. Accusations de non-respect du RGPD, transferts de données opaques… Bruxelles serre les boulons et TikTok pourrait bien devoir rendre des comptes.
Le RGPD dans le viseur de TikTok (et pas que !)
L'actualité qui fait trembler les applications chinoises nous vient tout droit de l'Autriche. L'organisme de défense de la vie privée NOYB, mené par le célèbre Max Schrems, a déposé une série de plaintes auprès des autorités européennes. Dans le collimateur, TikTok, mais aussi d'autres poids lourds comme AliExpress, Shein ou encore CO. Le motif ? Des soupçons de violations flagrantes du RGPD, le sacro-saint Règlement Général sur la Protection des Données. Autant dire une affaire sérieuse !
Concrètement, qu'est-ce qu'on leur reproche ? Principalement un manque de transparence quant aux traitements des données personnelles des utilisateurs européens. Où vont nos informations ? Sont-elles sécurisées ? Est-ce qu'elles se retrouvent sur des serveurs en Chine, potentiellement accessibles au gouvernement ? Autant de questions légitimes qui font grincer quelques dents à Bruxelles. Et si les accusations sont avérées, les amendes pourraient être salées, représentant un pourcentage non négligeable du chiffre d'affaires mondial de ces entreprises. Pas une bonne nouvelle pour leurs actionnaires !
Données européennes, destination Chine ?
Ce qui inquiète particulièrement, c'est la possible fuite des données hors de l'Union Européenne. Le RGPD est clair : les données des citoyens européens doivent être protégées et leur transfert vers des pays n'offrant pas un niveau de protection équivalent est strictement encadré. Or, avec des entreprises basées en Chine, les interrogations sont nombreuses. La législation chinoise permet en effet au gouvernement d'accéder aux données détenues par les entreprises nationales. De quoi alimenter les craintes d'espionnage et de surveillance massive.
Ce n'est pas la première fois que ces questions sont soulevées, et TikTok a déjà mis en place des mesures pour rassurer les autorités, comme le stockage des données européennes en Europe. Mais visiblement, cela ne suffit pas à calmer les inquiétudes. Il faut dire que le contexte géopolitique actuel, avec les tensions entre l'Occident et la Chine, n'arrange rien. Chaque information, chaque donnée devient un enjeu stratégique.
Quel avenir pour TikTok en Europe ?
Alors, à quoi peut-on s'attendre ? Bien sûr, il est encore trop tôt pour prédire l'issue de ces plaintes. Les enquêtes vont prendre du temps et TikTok aura l'occasion de se défendre et de prouver sa conformité. Cependant, la pression est bien là. Si les régulateurs européens estiment que les violations sont avérées, les sanctions pourraient être lourdes. Imaginez des amendes à plusieurs milliards d'euros… Cela pourrait sérieusement impacter les opérations de TikTok sur le Vieux Continent.
Et on ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec la situation aux États-Unis. Là-bas aussi, TikTok est sous pression, accusé d'être un outil de surveillance au service du gouvernement chinois. Des rumeurs de vente forcée ont même circulé, avec des noms comme Elon Musk évoqués pour une éventuelle acquisition. Même si une interdiction pure et simple aux États-Unis semble s'éloigner, la menace plane toujours. Autant dire que le géant chinois n'est pas au bout de ses peines, et que son avenir, tant en Europe qu'aux États-Unis, reste incertain. L'affaire est à suivre de très près.
Source : NOYB
