Musique : EMI prêt à abandonner les DRM ?

Alexandre Laurent
Publié le 09 janvier 2007 à 10h12
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Simple coup d'essai ou réelle mutation du marché ? Comme ont déjà pu le remarquer certains amateurs de musique, la maison de disque EMI vient de confirmer par l'intermédiaire d'une de ses porte-paroles qu'elle avait, pour le moment du moins, cessé d'implanter des mesures techniques de protection contre la copie (les tristement célèbres DRM) dans ses derniers disques. « Nous n'avons pas fabriqué de disque équipé de protections techniques pendant les derniers mois », déclare cette porte-parole. « Cela ne veut pas dire que nous avons définitivement tiré un trait sur ces protections mais nous évaluons cette option ».

Initialement conçues pour protéger les ayants-droit de la musique du piratage de leurs oeuvres, les mesures techniques de protection ont rapidement été décriées par les consommateurs. Restreignant l'usage des morceaux légalement acquis, elles sont un frein à l'interopérabilité. Ainsi, un morceau protégé acheté sur l'iTunes Store ne peut-il être lu que sur un baladeur de marque . De la même façon, les fichiers commercialisés sur les plateformes qui utilisent le système de DRM de Microsoft ne fonctionnent qu'avec des baladeurs compatibles.

Le système serait d'autant plus inique qu'il ne gêne que les consommateurs qui font le choix d'acheter leur musique, avancent les détracteurs des DRM. Les fichiers qui circulent sur le Net de façon illégale ne s'embarrassent en effet pas de pareilles subtilités : ils adoptent le format MP3, universellement reconnu par les différents baladeurs et systèmes d'exploitation. Les mesures techniques de protection seraient d'autant plus vaines que leur contournement ne présente aucune difficulté pour un utilisateur un tant soit peu averti, même si cette manoeuvre constitue un délit au regard du premier décret d'application de la récente loi DADVSI.

De là à affirmer que les mesures techniques de protection sont inutiles, il n'y a qu'un pas que certains franchissent allégrement. Le soutien d'une maison de disques d'envergure internationale comme EMI ne serait sans doute pas pour leur déplaire. Cette dernière, qui confesse donc cette semaine étudier l'abandon des mesures techniques de protection pour les supports physique (CD), a également entrepris de tester les retombées de la distribution en ligne de morceaux dépourvus de DRM (voir par exemple Musique sans DRM : Yahoo! poursuit ses essais). Les résultats de ces premiers essais n'ont pas encore été communiqués.
Alexandre Laurent
Par Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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