Musique : l'Europe des professionnels contre les DRM

Alexandre Laurent
Publié le 16 février 2007 à 16h35
Près de deux tiers des cadres évoluant dans l'univers de la musique en Europe estimeraient que les DRM constituent un frein à l'adhésion des consommateurs, et penseraient que la levée des verrous numériques favoriserait l'achat de musique numérique. Ils seraient exactement 62%, d'après l'institut Jupiter Research qui indique avoir conduit une enquête auprès des professionnels européens du secteur entre les mois de décembre 2006 et janvier 2007. Soit quelques semaines avant qu'un certain Steve Jobs appelle, dans une lettre ouverte, l'industrie de la musique à reconsidérer sa position sur la question des DRM.

L'étude concerne toutes les professions relatives à la musique comme commerce, des maisons de disque aux distributeurs, en passant par les prestataires technologiques et les organisations de collecte des droits. Individuellement, les décideurs interrogés au sein des maisons de disque seraient 48% à penser que l'arrêt des DRM pousserait le marché à la hausse. Si l'on exclut les maisons de disque, la proportion de professionnels qui voient la levée des verrous comme un possible tremplin pour la musique en ligne passe à 73%.

70% des sondés considèrent que l'interopérabilité, soit la possibilité de lire la musique que l'on a achetée en ligne sur le support de son choix, est l'une des clés pour que le marché se développe. Mais pour 40% d'entre eux, le marché ne connaitra l'interopérabilité que si des pressions émanent de gouvernements ou d'importantes associations de consommateur. Rappelons que cette question était l'un des points de friction lors des débats relatifs à la loi DADVSI à l'Assemblée nationale.

Elle fut par ailleurs longuement débattue lors du MidemNet 2007. Sans succès, puisque les grandes maisons de disque refusent pour le moment de vendre leur musique sans mesures techniques de protection sur Internet. David Pakman, PDG d'eMusic, affirmait récemment à Clubic.com que les maisons de disque ne franchiraient pas le pas avant encore plusieurs années, frileuses à l'idée de perdre le contrôle sur leurs produits. Il se murmure toutefois qu'EMI étudie la question.

Bien que certains se prennent à rêver à la disparition pure et simple des DRM, l'industrie du disque pourrait choisir de faire évoluer les protections techniques en vue de les adapter aux nouveaux modes de consommation de la musique. Moins restrictives, ces protections serviraient à contrôler et quantifier l'usage fait de la musique, plutôt que de purement et simplement interdire certains type d'actions comme c''est le cas actuellement.
Alexandre Laurent
Par Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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