Apple et EMI évoquent en effet un prix de 1,29 euro (1,29 dollar aux Etats-Unis) pour ces morceaux sans DRM, alors que les titres actuellement vendus sur iTunes sont facturés 0,99 euro la pièce. Pour justifier cette différence de prix, les deux partenaires préfèrent mettre l'accent sur la qualité d'encodage des morceaux (256 Kbit/s), plus que sur la levée des verrous numériques. Il sera par ailleurs toujours possible d'acquérir la musique du catalogue d'EMI au format actuel, de l'AAC protégé par le DRM FAIRplay et encodé en 128 Kbit/s. Les albums complets en provenance d'EMI seront automatiquement vendus dans la version 256 Kbit/s sans DRM, sans supplément de prix, soit 9,99 euro l'album.
Les possesseurs de morceaux protégés par DRM auront la possibilité de mettre à jour leurs fichiers via iTunes, pour disposer d'une version dépourvue de ces mesures techniques de protection. Pour ce faire, ils devront s'acquitter de la différence de prix entre la version 128 Kbit/s DRM et la version 256 Kbit/s sans DRM, soit 0,30 euro (ou 0,30 dollar outre-Atlantique). Enfin, les clips vidéo EMI seront systématiquement vendus sans DRM, sans supplément de prix.
« En mettant à disposition des téléchargements sans DRM, nous espérons combler le manque d'interopérabilité qui frustre de nombreux amateurs de musique. Nous pensons que proposer au consommateur la possibilité d'acheter des morceaux de meilleure qualité et de les écouter sur l'appareil ou la plateforme de son choix aura un effet positif sur les ventes de musique numérique », a déclaré Eric Nicoli. Steve Jobs a quant à lui expliqué que les labels indépendants auraient accès à ce nouveau mode de distribution, et affirmé s'attendre à ce que les morceaux sans DRM représentent la moitié du catalogue d'iTunes d'ici la fin de l'année 2007.
Après différentes expérimentations, menées notamment par EMI ou par Universal, l'une des quatre grandes maisons de disque qui se partagent 75% du marché de la musique se décide donc enfin à franchir le pas et à ouvrir une partie de son catalogue à une distribution sans mesures techniques de protection. Alors que le marché de la musique vit, aux dires de ses principaux acteurs, l'une des crises les plus importantes de son existence, certains semblent avoir enfin compris que le consommateur vit le DRM comme un frein à la libre utilisation de la musique légale et doute de son efficacité dans la lutte contre le piratage. Bien que l'ouverture du catalogue d'EMI puisse participer à l'essor de la musique numérique, il faudra encore trouver le moyen de compenser le piratage massif des oeuvres sur Internet et réfléchir à de nouvelles méthodes de rémunération des ayant-droits.