Quelques minutes après avoir lancé iTunes et acheté un morceau non protégé, nous avons effectivement pu constater via un simple éditeur de texte que le fichier contenait, en clair, les nom, prénom et adresses email de l'acheteur (voir capture). Pour quelle raison ?
Dépourvus de mesures techniques de protection, les fichiers sont maintenant susceptibles d'être échangés sans la moindre restriction et ne sont pas à l'abri de finir sur les réseaux de peer-to-peer. Si ou les autorités localisaient un internaute convaincu d'avoir téléchargé illégalement de la musique issue d'iTunes, il leur suffirait de consulter ces informations pour savoir de quel utilisateur le fichier provient. Le système est-il infaillible ? Nous avons très simplement pu modifier le nom de l'utilisateur et l'adresse mail au moyen d'un éditeur de texte, avant de réinjecter notre morceau dans iTunes et d'en vérifier le bon fonctionnement. Toutefois, ces fichiers seraient susceptibles de contenir d'autres informations permettant par exemple de faire le lien entre un fichier donné et l'identité de son acheteur au moyen de son compte iTunes.
Partant de cette découverte, certains ont entrepris d'analyser plus finement les fichiers commercialisés par Apple. Non sans succès, comme en témoigne ce billet de l'Electronic Frontier Foundation : les fichiers sans DRM d'Apple contiendraient plusieurs centaines de Ko de données non identifiées que l'on ne retrouve pas dans un fichier provenant d'une autre source. Pourtant, le morceau provenant d'iTunes ne présenterait aucune altération qui trahirait la présence d'un « watermark », un marqueur inaudible apposé directement dans le flux audio. Notons qu'une simple conversion du fichier M4A vers un format comme le MP3 permet de faire disparaitre les informations relatives à l'identité de l'acheteur, au prix d'une dégradation de la qualité.
Les internautes qui se bornent à respecter le cadre légal de la copie privée n'ont bien sûr rien à craindre de l'association entre leur identité et les morceaux qu'ils achètent. Néanmoins, il est regrettable qu'Apple ne communique aucune information sur les modalités et la raison d'être de cette mesure.