Fréquentés par des populations relativement jeunes, les réseaux sociaux tels que MySpace ou Facebook risquent fort de se changer en terrains de chasse pour toute une faune de prédateurs sexuels, contre laquelle il convient de prendre des mesures préventives, estiment plusieurs états américains. A l'initiative de MySpace et de quelques procureurs américains, un groupe de travail dédié à ces questions sera prochainement créé aux Etats-Unis. Il envisagera notamment la protection du jeune public face aux menaces que peuvent représenter pour lui l'anonymat permis par les réseaux sociaux.
Détenu par le groupe News Corp. de Rupert Murdoch, MySpace craint que sa responsabilité puisse être engagée lorsqu'une agression sexuelle est commise suite à une rencontre via ses services. Diverses attaques ont déjà été lancées à son encontre après que des jeunes filles ont été agressées par des adultes qui se faisaient passer, en ligne, pour des adolescents de leur âge. En juillet dernier, MySpace avait déjà procédé à la fermeture de 29.000 comptes associés à de potentiels délinquants sexuels.
Réseaux sociaux, associations de protection de l'enfance et autres prestataires de service en ligne seront invités à rejoindre ce groupe de travail, qui fédère par ailleurs 49 des 50 états américains. Les membres devraient réfléchir aux méthodes à mettre en oeuvre pour vérifier l'âge d'un internaute lors de son inscription à ces services. Quels que soient les procédés mis en oeuvre, il parait difficile de totalement circonvenir les délinquants sexuels, qui manifestent généralement un talent certain pour contrefaire une identité.
Les différents acteurs auraient toutefois convenu que le profil d'un internaute âgé de moins de seize ans soit automatiquement réservé à ses contacts et qu'un adulte de plus de dix-huit ans ne puisse ajouter un adolescent à son réseau sans au moins connaitre son nom ou son adresse email, de façon à limiter les rencontres hasardeuses.
L'état du Texas, le seul à ne pas avoir signé l'accord visant à la création de ce groupe, se montre particulièrement sceptique. Pour Greg Abott, son procureur général, il est impossible de prétendre garantir la sécurité des mineurs sans la mise en place généralisée d'un système basé sur la vérification de l'âge de l'internaute. Le Texas a donc refusé de signer cet accord afin de ne pas donner un illusoire sentiment de sécurité à ses administrés, explique encore Abott.