Entre Intel et Bruxelles la tension monte d'un cran. Après avoir étudié la réponse du fondeur américain à une communication de griefs transmise l'été 2007, la Commission européenne a ordonné une intervention dans les locaux européens d'Intel et de plusieurs de ses revendeurs.
Premier fabricant de microprocesseurs au niveau mondial, Intel a confirmé mardi l'intervention, dans ses bureaux munichois, d'inspecteurs mandatés par l'autorité européenne en charge de la concurrence. Parmi les distributeurs de matériel électronique grand public et, par extension, de PC équipés de puces Intel, seraient concernés : le groupe français PPR (Fnac...), l'allemand Media Markt (Media Markt, Saturn) et le britannique DSG (Dixons, Currys, PC World).
Dans un bref communiqué, la Commission européenne déclare avoir agi à la suite « d'indications selon lesquelles les sociétés concernées pourraient avoir enfreint les règles communautaires en matière de pratiques commerciales restrictives et/ou d'abus d'une position dominante ».
Pour mémoire, le fondeur américain est soupçonné par l'autorité européenne de pratiques anticoncurrentielles sur le segment des processeurs x86. Intel aurait pratiqué des tarifs inférieurs aux coûts et proposé de nombreuses ristournes aux fabricants de matériel informatique pour mieux évincer du marché son principal concurrent : Advanced Micro Devices (AMD).
Si cela est avéré, Intel risque une amende allant jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires global. Pour sa défense, le fondeur a demandé début janvier une audition à l'exécutif européen, audition qui devrait se tenir les 11 et 12 mars 2008.