Le P.-D.G. de Boeing rétrogradé dans la hiérarchie par son conseil d’administration

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 16 octobre 2019 à 16h12
Boeing logo

Dennis Muilenburg, Président - Directeur général du constructeur aéronautique américain, paie probablement la crise du 737 MAX.

Le conseil d'administration de Boeing, qui s'est réuni le 11 octobre 2019, a décidé d'écarter Dennis Muilenburg du sommet de la pyramide pour le rétrograder au rang de « simple » directeur général. Il occupait le poste de PDG du géant de l'aéronautique depuis le 1er juillet 2015.

Une décision aux allures de sanction, après deux catastrophes aériennes

Officiellement, ce changement hiérarchique est justifié par la volonté du conseil d'administration de séparer les fonctions de président et de directeur général. Selon les experts du secteur, cette décision résulte en réalité de la crise du 737 MAX, d'ailleurs toujours cloué au sol en raison des défaillances de son système de contrôle de vol.


Deux catastrophes aériennes, survenues le 29 octobre 2018 dans un Boeing 737 MAX de la compagnie Lion Air, puis le 10 mars 2019 dans un avion du même modèle d'Ethiopian Airlines, avaient causé la mort de 346 passagers, plongeant Boeing dans la crise.

La décision de rétrograder Dennis Muilenburg doit donc plus être vue comme une sanction, visant peut-être à définitivement le remplacer, à terme, à la tête de la firme, dont il partage le leadership avec David Calhoun, nommé Président non-exécutif.

Source : Bloomberg
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (10)
nicgrover

Ils devraient se tourner vers un avion fiable… L’Airbus A220… Ah l’on me dit qu’il y a des problèmes sur cet avion… Et on me re-dit qu’il n’était autre que le SeriesC du canadien Bombardier rebaptisé A220…

Tout va mal du côté de l’Atlantique…

Une solution l’Airbus A380 mais avec le protectionnisme de Trump of the Dead ils préfèrent parier sur la chance…

chillinroom

L’A220 et le 737 Max 8 ne jouent pas exactement dans la même catégorie, ils ne sont pas tout à fait comparable.

Le problème lié à l’A220 est d’un tout autre ordre que celui du MAX. Le MAX a un problème inhérent à son design intrinsèque. L’A220 a un problème avec les moteurs de son fournisseur (P&W), c’est bien différent et même si cela génère aussi des déboires relativement importants, cela pourra être réglé rapidement et ne remet pas en cause la fiabilité et l’image de Bombardier ou Airbus.

L’A380 n’est en aucun point comparable avec le MAX et a malheureusement été conçu avec des objectifs qui n’étaient pas adaptés à son époque.

Popoulo

Qu’Airbus commence par rappatrier ses usines d’assemblage en France et joue aussi sa carte du protectionnisme. Aucune raison qu’ils soient assemblés là-bas. Par la même occasion, celles de chine aussi. Mais bon…

BetaGamma

Tu appelles ca une sanction ?
Ce type mérite un licenciement pour faute lourde et un procès pénal pour 300 meurtres et des milliers de mises en danger d’autrui…

SuperLobo

Popoulo > Et pourquoi qu’en France ? Airbus est Européen.

BetaGamma

L’A380 a surtout été victime d’un lobbying puissant des USA le faisant interdire dans de nombreux aéroports mondiaux et de campagnes de denigrements continues le comparant à des camions à bestiaux. Sans oublier les promesses faites par Boeing aux clients interessés de fournir un 747 MAx qui n’a finalement jamais vu le jour.
Enfin le role douteux de Rolls royce qui a refusé de moderniser son moteur en vue d’une version NEO… mais pourquoi n’avons nous pas construit nous meme ce moteur ???

AlexLex14

Il finira par être écarté…

Après, je me dis qu’il y a des enjeux chez Boeing. Pour ne pas affoler le marché, ils vont s’en débarrasser en douceur, en se disant que ça “passera mieux” qu’un licenciement sec qui ne ferait que renforcer la crise.

PsykotropyK

Non l’A380 a surtout été victime d’une erreur de cible, dès le début. Même les prévisions Airbus étaient ric rac en terme de renta. Hors à peine quelques années après il y a eu à la fois des long courrier bien plus économe et des mono couloirs rivalisant sur certains vol longs, avec encore un coût d’exploitation largement inférieur.

RR n’a pas souhaité moderniser ses moteurs car la R&D aurait difficilement pu être amortie par les ventes.

chillinroom

Je suis d’accord avec toi sur l’aspect lobbying, mais ce dernier est global et ne s’applique pas uniquement à l’A380 dans la guerre Airbus-Boeing.

Pour ma part je faisais référence aux mauvaises prévisions d’Airbus : créer un gros porteur qui puisse atterrir uniquement sur les gros aéroports en misant sur le fait que les passagers prendront ensuite un court courrier pour rejoindre leur destination finale. Sauf que ça ne s’est pas passé comme ca : les gens veulent aller droit au but, sans escale. Donc les compagnies lui préfèrent un A330 ou un 787 qui peut se poser partout et qui est plus économe (-> billets moins chers).

Résultat : L’A380 est

  • trop gourmand en carburant par rapport aux nouveaux longs courriers bi-réacteurs
  • coûte plus cher en maintenance que la concurrence (hangars spéciaux…)
  • ne peux se poser que sur une fraction d’aéroports vu sa taille
  • mets un temps fou ($) pour se vider / refueler / embarquer les passagers
  • et est difficile à remplir donc encore moins rentable
Mrpolnar

Oui et demander au con tribuable une taxe supplémentaire pour que air France puisse compenser les ventes dans ces pays.

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