Benjamin Smith, le Directeur Général d'Air France-KLM, a estimé vendredi 17 janvier que la taxe carbone sur les billets d'avion pourrait gêner les efforts déployés par les compagnies aériennes pour réduire les émissions de CO2.
Selon lui, elle serait contre-productive, notamment parce qu'elle freinerait le renouvellement des flottes pour s'équiper de véhicules moins énergivores. Une position tranchée qui s'explique par la politique de restriction des fonds pratiquée actuellement par Air France.
Une nouvelle écotaxe à la charge des compagnies aériennes
Annoncée l'année dernière, la taxe carbone sur les billets d'avion des compagnies aériennes est intégrée au projet de loi sur les finances 2020. Une écotaxe s'appliquant aux vols partant de France et qui va de 1,5 à 18 euros par billet d'avion, à la charge des compagnies aériennes. Elle devrait rapporter environ 182 millions d'euros par an, qui seront investis dans des transports plus durables.À l'occasion d'une rencontre avec la presse anglo-saxonne à Paris, vendredi 17 janvier, Benjamin Smith, patron d'Air-France KLM, est revenu sur le bien-fondé de cette taxe. En substance, il la qualifie de « contre-productive ».
L'aéroport de Toulouse-Blagnac récompensé pour avoir réduit ses émissions carbone de 40%
« Renouveler notre flotte est une manière efficace et rapide de réduire notre empreinte carbone », déclara-t-il, selon l'AFP, admettant également être soumis à des pressions internes, notamment de ses employés, pour adopter des pratiques plus propres dans l'entreprise. « Ces taxes entravent notre capacité à réaliser ces investissements (...) Si nous ne gagnons pas d'argent, nous ne pourrons pas acheter de nouveaux avions », a-t-il déclaré.
Air-France KLM à la recherche de nouvelles économies
Benjamin Smith, de nationalité canadienne, est le premier étranger à prendre la direction du groupe franco-néerlandais. En poste depuis 2018, il cherche à redresser financièrement l'entreprise et a engagé plusieurs mesures en ce sens... ce qui éclaire mieux son positionnement sur cette écotaxe.En novembre dernier, il a ainsi annoncé un plan visant à augmenter le bénéfice opérationnel du groupe, afin de le porter de 7 à 8 % en cinq ans, contre 5 % en 2019.
Lors de la rencontre de vendredi, il a également annoncé vouloir réaliser de plus grandes économies en rapprochant les synergies d'Air France et de KLM, alors que les deux entreprises ont fusionné il y a plus de quinze ans. Selon lui, la question de la gestion des flottes peut notamment être un élément permettant de dégager des fonds.
« Nous avons une direction de la flotte groupe et des équipes dédiées à la gestion de la flotte dans les deux compagnies. Travaillent-elles aussi efficacement ou de manière aussi coopérative que possible ? Je dirais que non » a déclaré M. Smith.
Comme l'ensemble des autres compagnies aériennes opérant sur le sol français, Air France-KLM doit pourtant se plier à l'écotaxe carbone, entrée en vigueur en ce début d'année.
Source : Space Daily