Le constructeur américain a exhibé, lundi, le premier des trois prototypes du Loyal Wingman, mis à la disposition de la Royal Australian Air Force.
Alors qu'en Europe, on a du mal à se mettre d'accord sur le futur budget 2021-2027 alloué à la défense et que l'Allemagne a passé commande auprès des États-Unis pour s'équiper en avions de chasse, Boeing, dont les activités aéronautiques commerciales et civiles tournent au ralenti, voit sa division « Defense, Space & Security » faire la Une après avoir dévoilé en chair et en os, lundi 4 mai via sa filiale australienne, le premier prototype du Loyal Wingman, un aéronef sans pilote dont la portée pourrait dépasser les 3 700 km.
Le premier avion militaire australien depuis... la Seconde Guerre mondiale
Lundi, Boeing a dévoilé le premier des trois prototypes du Loyal Wingman, cet avion de chasse autonome qui pourrait réaliser ses premières heures de vol dès cette année. Un vrai événement sur le marché de l'aviation militaire, considéré comme « une étape historique » par l'avionneur. Le concept de l'appareil qui mesure 11,6 mètres de long est d'offrir un vrai soutien dans les airs aux avions de défense pilotés, eux, par de vrais humains. Il a l'avantage d'être modulable au gré des commandes de ses futurs clients, grâce à un nez qui peut embarquer diverses charges utiles.Le gouvernement australien, qui a investi 40 millions de dollars (près de 24 millions d'euros) dans le projet Boeing Loyal Wingman, commence à récolter les fruits de ses efforts. Le pays des kangourous n'avait plus investi dans un avion militaire depuis le Boomerang, dernier avion de conception intégrale australienne, actif sur la période 1942-1945 et dont certains exemplaires s'exhibent encore lors de démonstrations. Il s'agit par ailleurs, du côté de la firme américaine, du plus gros investissement dans un avion sans pilote à destination d'un pays autre que les États-Unis.
Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a salué à son tour « un moment historique pour notre pays », tandis que la ministre de la Défense, Linda Reynolds, a loué un projet qui permettra d'examiner « comment les avions sans pilote autonomes peuvent soutenir les avions avec équipage existants, tels que nos chasseurs interarmées, nos Super Hornet et nos Growlers », déjà propulsés par Boeing.
Boeing espère vendre son projet à l'international
Développer le projet Loyal Wingman en Australie permet à Boeing d'alimenter plus globalement son programme Airpower Teaming System, mais cette fois à l'international, l'idée de la société étant de le vendre au monde entier, à un coût qu'elle estime tout à fait abordable.« L'avion a été conçu à l'aide d'un jumeau numérique pour modéliser ses structures, ses systèmes, ses capacités et ses exigences de cycle de vie complet », rappelle Boeing, qui indique que les essais en vol démarreront dès cette année, après les essais au sol puis l'épreuve du roulage. Le directeur du programme Airpower Teaming System, Shane Arnott, a par ailleurs précisé qu'un avion militaire, piloté dans le cadre d'une mission, pourrait compter dans son escorte jusqu'à 16 aéronefs Loyal Wingman, potentiellement tous armés.
Une production en série est envisagée pour le milieu de la décennie, alors que les États-Unis et le Royaume-Uni se profilent déjà comme de probables futurs clients du programme.
Source : Communiqué de presse