Boeing dévoile le premier prototype de son avion de combat autonome

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 05 mai 2020 à 13h24
Boeing-Loyal-Wingman.jpg
Le Loyal Wingman pointe le bout de son nez (© Boeing)

Le constructeur américain a exhibé, lundi, le premier des trois prototypes du Loyal Wingman, mis à la disposition de la Royal Australian Air Force.

Alors qu'en Europe, on a du mal à se mettre d'accord sur le futur budget 2021-2027 alloué à la défense et que l'Allemagne a passé commande auprès des États-Unis pour s'équiper en avions de chasse, Boeing, dont les activités aéronautiques commerciales et civiles tournent au ralenti, voit sa division « Defense, Space & Security » faire la Une après avoir dévoilé en chair et en os, lundi 4 mai via sa filiale australienne, le premier prototype du Loyal Wingman, un aéronef sans pilote dont la portée pourrait dépasser les 3 700 km.


Le premier avion militaire australien depuis... la Seconde Guerre mondiale

Lundi, Boeing a dévoilé le premier des trois prototypes du Loyal Wingman, cet avion de chasse autonome qui pourrait réaliser ses premières heures de vol dès cette année. Un vrai événement sur le marché de l'aviation militaire, considéré comme « une étape historique » par l'avionneur. Le concept de l'appareil qui mesure 11,6 mètres de long est d'offrir un vrai soutien dans les airs aux avions de défense pilotés, eux, par de vrais humains. Il a l'avantage d'être modulable au gré des commandes de ses futurs clients, grâce à un nez qui peut embarquer diverses charges utiles.

Le gouvernement australien, qui a investi 40 millions de dollars (près de 24 millions d'euros) dans le projet Boeing Loyal Wingman, commence à récolter les fruits de ses efforts. Le pays des kangourous n'avait plus investi dans un avion militaire depuis le Boomerang, dernier avion de conception intégrale australienne, actif sur la période 1942-1945 et dont certains exemplaires s'exhibent encore lors de démonstrations. Il s'agit par ailleurs, du côté de la firme américaine, du plus gros investissement dans un avion sans pilote à destination d'un pays autre que les États-Unis.

Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a salué à son tour « un moment historique pour notre pays », tandis que la ministre de la Défense, Linda Reynolds, a loué un projet qui permettra d'examiner « comment les avions sans pilote autonomes peuvent soutenir les avions avec équipage existants, tels que nos chasseurs interarmées, nos Super Hornet et nos Growlers », déjà propulsés par Boeing.




Boeing espère vendre son projet à l'international

Développer le projet Loyal Wingman en Australie permet à Boeing d'alimenter plus globalement son programme Airpower Teaming System, mais cette fois à l'international, l'idée de la société étant de le vendre au monde entier, à un coût qu'elle estime tout à fait abordable.

« L'avion a été conçu à l'aide d'un jumeau numérique pour modéliser ses structures, ses systèmes, ses capacités et ses exigences de cycle de vie complet », rappelle Boeing, qui indique que les essais en vol démarreront dès cette année, après les essais au sol puis l'épreuve du roulage. Le directeur du programme Airpower Teaming System, Shane Arnott, a par ailleurs précisé qu'un avion militaire, piloté dans le cadre d'une mission, pourrait compter dans son escorte jusqu'à 16 aéronefs Loyal Wingman, potentiellement tous armés.

Une production en série est envisagée pour le milieu de la décennie, alors que les États-Unis et le Royaume-Uni se profilent déjà comme de probables futurs clients du programme.

Source : Communiqué de presse
Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
Vanilla

Heu, je vais sûrement dire une bêtise, mais vu que la troisième guerre mondiale n’a pas encore commencé, il va servir à quoi ce nouveau jouet de guerre ? Hein ? Non ? Attaquer les chinois ? Vraiment ?

Morgan_Dexter

Défendre ces intérêts ? Ce que le France ne fait plus depuis longtemps… On courbe l’échine.

marc6310

Les intérêts, personnes n’en aura plus à moyen/long terme si on ne fait rien d’autre que de penser aux intérêts …

OliverS

Est ce qu’il a bénéficié du même soin de conception que le Boeing MAX ? Si oui, je crois que l’adversaire ne craint malheureusement pas grand chose…

Persi

J’en reviens pas que les allemands commandent Américain, qu’est ce qu’on est pas pret a faire pour vendre des voitures.

un jour peut-être, l’europe aura des c**illes

Urleur

L’ombre de skynet bientôt va planer sur nous !

Steevenoo

ses intérêts lesquelles ??? ce qui nous appartient pas mais qu’on exige par les menaces diplomatiques mais surtout militaire ???

SuperLobo

Source: Facebook ou Twitter ?

seby92

L’article est trompeur. L’Allemagne achete surtout des eurofighters, mais pour conserver la possibilité de lancer des bombes atomiques US, ils sont obligés de prendre des avions US déjà certifiés. Et le rafale n’est pas certifié pour les bombes atomiques US

Fulmlmetal

La meilleure façon d’éviter une guerre ou une invasion c’est de montrer à l’autre qu’on a les moyens de lui répondre efficacement. si tu n’as pas d’armée à la hauteur bah ton voisin qui a une grosse armée il se fera un plaisir de venir prendre tes territoires et tes ressources sans que tu puisses broncher.
Depuis quelques temps les chinois ont la particularité de s’approprier par la force plein d’iles dans le pacifique qui appartiennent à des pays sans défense, donc vu les intentions expansionnistes des chinois l’Australie a raison de montrer ses dents

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles