Airbnb n'a pas fini d'inquiéter les hôtels

Thomas Pontiroli
Publié le 16 juin 2016 à 12h36
Airbnb va continuer à asseoir sa domination sur la location saisonnière, et à concurrencer les hôtels. Un an après avoir levé 1,5 milliard de dollars, il enquille un nouveau milliard.

Les hôtels n'ont pas fini d'entendre parler d'Airbnb. La plateforme, initialement spécialisée dans le logement chez l'habitant, mais qui s'est transformée en vrai business pour certains investisseurs ou professionnels du tourisme, vient de lever 1 milliard de dollars sous forme de dette, auprès des banques JPMorgan Chase & Co., Citigroup, Bank of America et Morgan Stanley. Très peu de sociétés privées peuvent obtenir autant de fonds.

Ces capitaux serviront l'expansion internationale, déjà très avancée, d'Airbnb, mais aussi sa diversification. Comme le souligne Bloomberg, qui rapporte cette levée de fonds, la plateforme veut proposer des services en plus pour agrémenter les voyages. La diversification, c'est le mal obligé de ces sociétés une fois qu'elles ont atteint une taille critique sur leur marché. C'est ainsi qu'elles comptent croître, et satisfaire les actionnaires.

Un géant qui dérange

Depuis sa création par Brian Chesky, Nathan Blecharczyk et Joe Gebbia en août 2008, le site américain a attiré 32 investisseurs et obtenu 3,4 milliards de dollars de capitaux, au travers de 8 levées de fonds. Aujourd'hui, la plateforme a atteint une valorisation estimée à plus de 25 milliards de dollars, plus que le géant de l'hôtellerie Hilton, dont la capitalisation boursière est inférieure à 22 milliards de dollars. Airbnb est lui aussi un géant.


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En France, selon les estimations de Challenges, qui se base sur le montant de la taxe de séjour reversée par le site à la mairie de Paris, Airbnb pèserait au moins 10 % de l'offre hôtelière, soit près de 5 millions de nuitées.
Alors que les prix des chambres d'hôtel sont globalement à la hausse en Europe, HRS, expert de la réservation d'hôtel pour les professionnels, constatait un recul de 0,7 % à Paris en janvier, en partie le résultat d'Airbnb.

Comme pour Uber, Airbnb chamboule son secteur, mais aussi la législation. Dans le cas de la location touristique, l'un des sujets qui préoccupe le législateur est la déclaration de la taxe de séjour. Après l'avoir imposée dans la capitale - la première destination touristique sur Airbnb, avec 40 000 logements -, puis à Chamonix, le site l'élargit à 18 autres villes. De quoi calmer les accusation de concurrence déloyale ?


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