Airbnb : un locataire qui sous-loue un appartement sans autorisation va devoir rembourser le propriétaire

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 20 septembre 2019 à 13h46
Airbnb
© Crédits photo : AlesiaKan / Shutterstock.com

Le propriétaire d'un appartement s'est retourné contre ses locataires, qui sous-louaient son appartement sur la plateforme Airbnb. Il a obtenu gain de cause devant la Cour de cassation.

Sous-louer un appartenant en ayant un statut de locataire peut se retourner contre vous, ce qui peut motiver le propriétaire, s'il l'apprend, à réclamer son dû. C'est en tout cas ce que vient de trancher la Cour de cassation, dans un arrêt rendu le 12 septembre 2019. Les deux locataires d'un appartement situé à Paris sont condamnés à rembourser les sommes perçues grâce à Airbnb au propriétaire. Et le montant est colossal.

Une sous-location non-autorisée, et des revenus qui frôlent les 30 000 euros

Le 5 juin 2018, la cour d'appel de Paris avait rendu un arrêt par lequel elle avait condamné les deux locataires, expulsés de l'appartement, à reverser au propriétaire les sommes perçues grâce à la sous-location de leur domicile, proposé sur la plateforme Airbnb. Cette sous-location n'était évidemment pas autorisée.


Au total, les deux locataires devaient rembourser la coquette somme de 27 295 euros, somme perçue entre 2013 et 2015. Un bel argent de poche. Les deux hôtes proposaient l'appartement en location sur Airbnb, à la nuitée pour 120 euros, à la semaine contre 700 euros, ou au mois pour 3 401 euros. Mais le propriétaire avait réalisé quelques captures d'écran de l'annonce Airbnb, qui ont permis de faire dresser un constat d'huissier.

La Cour de cassation fait valoir « le droit d'accession » du propriétaire

Refusant de payer une telle somme, les deux individus se sont pourvus en cassation où ils ont tenté de défendre leur dossier devant la troisième chambre civile. S'ils ne contestent pas avoir sous-loué l'appartement sur Aibnb sur la période précitée, ces derniers ont fait valoir que le propriétaire n'avait subi aucun préjudice. Mieux, ils ont même affirmé avoir toujours payé en temps et en heure leur loyer, et que cela fut possible grâce à cette fameuse sous-location. En outre, ils ont accusé le propriétaire de vouloir s'enrichir en percevant un second loyer sur un même bien.


La Cour de cassation, dans son arrêt du 12 septembre 2019, n'a évidemment pas retenu les arguments des locataires et a confirmé le remboursement des sommes perçues au propriétaire. Selon la juridiction, « les sous-loyers perçus par le preneur constituent des fruits civils qui appartenaient par accession au propriétaire ».

Moralité, si vous êtes locataire et que vous décidez de sous-louer votre appartement sur Airbnb (ou une autre plateforme de ce type) sans en informer votre propriétaire, vous savez ce que vous encourez.
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (10)
nirgal76

Bien fait

megadub

Normal :slight_smile:

Koin-Koin

Sauf erreur, ça n’a rien de spécifique à Airbnb ou tout autre plateformes de ce type, c’est juste que la sous-location est interdite.
Par contre, le jugement à le mérite de rappeler que ce genre de location n’est pas exempte de la règle.

wedgantilles

Encore heureux. Surtout que ca m’étonnerai que le loyer était de 3400€ donc automatiquement ils gagnent de l’argent avec l’usage de l’appartement ils doivent payer le propriétaire puisque pas d’accord ni d’autorisation.

lnho

Le pire étant quand même la sous location d’appartement HLM… Juste incroyable.

Sekki

On va pas défendre la sous-location qui a été réalisée dans un cadre non légal. Mais quand même le propriétaire touche bien 2x son loyer et plus sur une période de 2 ans et plus. C’est quand même pas normal comme décision de justice. Il aurait été plus juste de donner aux propriétaires la différence entre le deux loyers perçu sur la période des deux ans, et d’infliger une amande pour le non respect du contrat aux anciens locataires.

brodbeni

Sekki, tu as lu l’article?

ça me paraît évident que le propriétaire fasse valoir son droit.
La justice est impartiale c’est très grave que de penser qu’il y a conflit d’influence

Ce type de pratique est certainement très répandu (compte tenue de la plus-value), et je trouve que c’est un scandale de devoir se défendre quand il y a une loi écrite noire sur blanc.

Blues_Blanche

Si les locataires transforment l’appartement en hôtel… cette décision est normale. L’abu est manifeste. Visiblement ce n’était pas une sous location exceptionnelle, mais assez régulière.

flonc

Deja il y a une loi en place et il est important de la respecter.

En plus, tu trouverais normal que les locataires enfreignent la loi et ne risque rien ?
Dans le cas que tu decris:

  • s’ils ne sont pas pris, ils gagnent plein d’argent
  • s’ils sont pris, ils ne perdent rien
wedgantilles

A partir du moment où ils n’ont pas respecté leur contrat c’est normal. Il n’avais pas d’autorisation à faire cela et n’aurait donc pas du cette somme. Rien d’illogique du tout. Si la décision n’abouti à aucune perte les gens recommenceront.

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