La Commission européenne a conclu, il y a quelques jours, un accord avec plusieurs plateformes pour publier des données sur les hébergements, dans le cadre d'un partenariat avec Eurostat.
L'office de statistique de l'Union européenne, Eurostat, a publié en 2019 une enquête montrant que 21 % des citoyens de l'UE avaient utilisé un site ou une application issu(e) de l'économie collaborative pour réserver un hébergement auprès d'un tiers. Sur le secteur de la location de courte durée, la Commission européenne travaille en étroite collaboration avec des villes de la zone pour trouver des solutions aux problèmes occasionnés par les locations de logements à court terme et leur croissance rapide. L'institution a ainsi conclu un accord historique, le 5 mars, avec Airbnb, Booking, Expedia Group et Tripadvisor sur le partage des données.
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Des statistiques plus poussées (et publiques) sur les locations (online) de logements de courte durée
L'accord conclu il y a quelques jours entre les acteurs du numérique du secteur et la Commission européenne permettra à Eurostat d'obtenir des données essentielles des quatre plateformes collaboratives et de publier, sur son site, des statistiques sur les locations de logements de courte durée réalisées sur ces plateformes. C'est la première fois qu'un accès à de telles données est possible.La publication des data est censée contribuer à l'établissement de statistiques plus complètes sur l'hébergement touristique en Europe, pour aider les autorités publiques à mieux comprendre et appréhender le développement de cette économie collaborative, relativement nouvelle. « La location à court terme de logements offre des solutions pratiques pour les touristes et de nouvelles sources de revenus pour les particuliers », commente Thierry Breton.
Néanmoins, le commissaire chargé du marché intérieur tempère : « Des inquiétudes existent en ce qui concerne son incidence sur les communautés locales. Pour la première fois, nous allons obtenir des données fiables qui nous permettront d'alimenter nos discussions en cours avec des villes dans l'ensemble de l'Europe sur la manière d'aborder cette nouvelle réalité de manière équilibrée ».
La Commission veut ménager la chèvre et le chou : soutenir les collectivités territoriales tout en laissant la porte ouverte aux plateformes issues de l'économie collaborative.
Des informations sur les réservations communiquées, mais aucune permettant d'identifier individuellement un citoyen
Dans le détail, l'accord signé par les plateformes avec Eurostat prévoit la communication régulière de données, comme le nombre de nuitées réservées et le nombre d'invités. Ces données seront partagées chaque trimestre et seront agrégées au niveau des municipalités, explique la Commission européenne.La transmission des données par les plateformes devra respecter la vie privée des citoyens, qu'ils soient hôtes ou invités, conformément à la législation européenne en place. Ainsi, les informations récoltées ne serviront qu'à des fins statistiques et ne permettront pas d'identifier individuellement tel ou tel citoyen européen.
Une fois validées, les données seront agrégées par Eurostat, qui les publiera à destination de tous les États membres, régions et villes. L'Union européenne annonce que les premières statistiques devraient être publiées au cours du second semestre de 2020. « Notre engagement envers les villes est une démarche de long terme. Nous espérons que ces données constitueront une ressource utile pour les autorités, quelle que soit leur échelle, et nous continuerons à collaborer à la construction de réglementations efficaces qui bénéficient à chacun », a réagi Chris Lehane, Vice-président et directeur des affaires publiques et de la communication d'Airbnb.
Source : Commission européenne