Le président du Venezuela insiste : son pays aura sa propre cryptomonnaie

Benoît Théry
Publié le 18 octobre 2019 à 15h50
Nicolas Maduro président
Le président vénézuelien Nicolas Maduro, le 18 septembre 2018 à Caracas © AFP/Federico PARRA

Le gouvernement vénézuélien, et en particulier son président, Nicolas Maduro, ne comptent pas renoncer à la cryptomonnaie prévue pour le pays.

Nommée Petro, cette monnaie adossée au pétrole doit notamment permettre au Venezuela d'échapper à d'énormes problèmes financiers.

La cryptomonnaie fait son chemin

Le Venezuela traverse une grave période de crise. Le pays a subi une hyperinflation, des migrations massives ainsi que des périodes de famines et de maladies. Pour contrer l'inflation galopante, le Venezuela a fait ce que d'autres pays ont déjà envisagé, mais jamais concrétisé : se doter de sa propre cryptomonnaie.

Nicolas Maduro a ainsi compté sur les vastes réserves de pétrole du Venezuela (premier pays au monde en réserves prouvées, devant l'Arabie Saoudite) pour créer une cryptomonnaie dont la valeur dépendrait du cours de cet or noir. Et, si l'on en croit les chiffres diffusés par le président lors d'une interview, le 16 octobre, cela fonctionnerait. Il a en effet affirmé que les différents états et protectorats du pays allaient recevoir un million de petros, deux fois par mois, à partir de novembre. « Cela signifie, mes compatriotes, que nous attribuons entre 1 354 000 et 3 249 600 euros aux gouverneurs et aux protectorats », a-t-il ajouté.

Le petro dans l'économie vénézuélienne

Ces chiffres doivent néanmoins être considérés avec précaution, le dispositif étant largement centralisé. En tant que cryptomonnaie, il est difficile de considérer le petro comme une solution de long terme et même si'il est moins volatile que le bitcoin par exemple. Un petro a la valeur d'un baril de pétrole, sachant que la production de pétrole domestique dans le pays a déjà chuté de 29 % en 2017.

Qu'importe : Nicolas Maduro poursuit ses ambitions avec sa cryptomonnaie. Durant l'interview, le président a également expliqué comment la communauté scientifique vénézuélienne pourrait être payée en petros. Depuis juillet, les citoyens du pays peuvent par ailleurs réaliser des achats directement en cryptomonnaie. Pour Nicolas Maduro, c'est aussi un moyen de contourner les sanctions américaines, Washington ayant ordonné au mois d'août un gel des avoirs vénézuéliens.

Source : The Next Web
Benoît Théry
Par Benoît Théry

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FardocheX

Bonne idée, un crypto acheté sera un crypto directement dans le porte-feuille d’un dirigeant corrompu.

GeorgesC

pour des raisons évidentes d’acceptation par les populations, une monnaie d’état doit être séparée du pouvoir politique, gérée par un organisme comme une banque du pays, comme la justice et la police.

le gouvernement est interchangeable, la monnaie d’un état pas vraiment, ou alors c’est un peu débile de vouloir changer de monnaie à chaque gouvernement.

cirdan

Dans le cas présent, cette cryptomonnaie est créée essentiellement pour contourner l’embargo et les sanctions américaines. L’acceptation ou non par la population est secondaire. De toute façon, avec ce gouvernement corrompu jusqu’à l’os, je ne sais pas s’il faut attendre quoi que ce soit de positif de cette initiative.

Talentire

Il faut comprendre Maduro… les vénézuéliens utilisent déjà les crypto-monnaies pour à la fois se libérer de limites de dépenses absurdes, mais surtout pour palier à l’incurie de ceux qui ont mis en place ces limites.

Légalement, un Vénézuélien ne peut pas dépenser plus d’un certain montant par à an à l’étranger, notamment sur Internet. La limite pour Internet est passé de $400 à $300 en 2014… bref autant dire pas grand chose et déjà pas crédible quand on doit acheter un billet d’avion par exemple.

Mais le pire dans cette limite c’est que tout montant de dépense engagé est perdu, même si l’achat est annulé ou qu’un remboursement a lieu. Vous achetez un truc à $150 sur Internet, le site en question ne peut pas livré ou honoré le service, vous perdez quoiqu’il arrive 50% de votre “droit” de dépense pour l’année. Autant vous dire que tout achat sur Internet est un stress immense dont peu de marchands étrangers ont conscience.

Dès lors, les crypto-monnaies ont un intérêt majeur. Par contre, qui sera assez fou pour acheter des “pétros” dont l’intérêt est de justement contrer l’intérêt des autres crypto-monnaies qui ne permettent pas de tracer les utilisateurs et ainsi leur assurer de pouvoir vivre tout simplement ?

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