La société chinoise Kunlun est forcée par le gouvernement américain à vendre l'application de rencontre LGBTQ+ . Celui-ci y voit un risque majeur pour la sécurité nationale.
Le groupe Kunlun va devoir se séparer de Grindr. Propriétaire depuis 2016 de la très populaire application de dating pour gays, bis, trans et queers, elle doit aujourd'hui procéder à sa revente sous la pression du gouvernement américain.
Kunlun perd l'application la plus populaire de dating LGBTQ+
Cette décision est un coup dur pour Kunlun qui doit se séparer d'une application très populaire, avec 4,2 millions d'utilisateurs actifs au sein de la communauté LGBTQ+. En août dernier, le propriétaire de Grindr songeait d'ailleurs à lancer sa société en Bourse pour accélérer son développement.C'est le Comité pour l'investissement étranger aux États-Unis (CFIUS), composé d'une dizaine d'agences fédérales, qui force la main de Kunlun. Cet organisme a pour mission de se pencher sur les acquisitions de sociétés américaines par des puissances étrangères.
Les États-Unis s'inquiètent de la gestion des données personnelles en plein conflit économique avec la Chine
Selon Reuters, le CFIUS a fait savoir au propriétaire de Grindr que sa prise de contrôle constituait un risque pour la sécurité nationale et le groupe chinois n'a d'autre choix que de procéder à la vente de ses parts. Comme la loi le lui permet, le CFIUS n'a donné aucune raison pour justifier sa décision.Les États-Unis, en pleine guerre commerciale avec la Chine, seraient particulièrement attentifs à la collecte et l'utilisation des données effectuée par ces applications, ce qui expliquerait sa décision. Le comité a déjà bloqué l'acquisition par des sociétés chinoises de la société américaine de transfert d'argent MoneyGram International Inc. et de la société de marketing mobile AppLovin.
Le gouvernement Trump s'inquiète notamment de l'obligation imposée par une loi de 2017 à certains services de stocker certaines des données des utilisateurs sur des serveurs chinois.
Grindr avait d'ailleurs déjà été épinglé sur ce sujet précis. En avril 2018, l'application avait été accusée de partager, sans chiffrement, les données personnelles de ses utilisateurs, dont leur statut sérologique. Grindr avait modifié ses pratiques immédiatement après cette découverte.