Pour progresser vers le premier vol, Ariane 6 doit bien se comporter aux essais © ESA/CNES/Arianespace/CSG/P.Piron
Pour progresser vers le premier vol, Ariane 6 doit bien se comporter aux essais © ESA/CNES/Arianespace/CSG/P.Piron

Au Centre Spatial Guyanais comme en Allemagne, deux tests prendront place cette semaine pour préparer l'entrée en scène d'Ariane 6. Repoussé officiellement à 2024, le vol inaugural repose sur le résultat et surtout le succès de ces essais. La pression ne retombe pas sur le programme.

L'étape la plus spectaculaire est prévue en septembre.

Demain, c'est compte à rebours

À deux reprises en juillet, les équipes du Centre Spatial Guyanais (CSG) ont testé et simulé un compte à rebours complet avec le remplissage des réservoirs d'Ariane 6, qui devait se terminer par un allumage de quelques secondes de son moteur principal Vulcain 2.1. Une campagne d'essais menée précisément pour tester les équipements (bord et sol), mais aussi identifier les éventuelles erreurs avec une Ariane 6 dédiée aux tests (que l'on appelle des essais combinés) et non un modèle de vol, pour éviter la catastrophe.

Les travaux ont bien progressé, avec le 13 juillet un essai avorté à cause d'une fuite d'hydrogène, et le 18 juillet une longue journée avec plusieurs arrêts du compte à rebours permettant tout de même d'arriver aux dernières secondes et à la séquence d'allumage, qui ne fut pas complète. Après de nombreuses corrections, les équipes vont retenter ce mardi 29 août un nouvel essai complet, et tenter d'allumer le moteur de l'étage principal !

Vendredi, c'est compte à rebours

Il n'y a pas qu'en Guyane que l'ambiance est à la validation des acquis. De nombreux délais ont retardé un essai crucial de mise à feu pour le deuxième étage d'Ariane 6, sur son banc de test situé à Lampoldshausen en Allemagne. Il aura lieu vendredi 1er septembre. Il s'agit là du troisième test à feu pour cet étage, et c'est le plus important, qui doit simuler l'action du moteur (et de son délicat auxiliaire, l'APU) sur une longue durée, représentative d'un vol orbital. Deux tests en une semaine donc, avec des résultats qui devront enfin satisfaire les exigences d'un très long programme d'essais. Rappelons que le deuxième étage d'Ariane 6 en Allemagne est sur place depuis le mois de mars 2021, et que le modèle destiné aux essais combinés au CSG est arrivé en janvier 2022.

Pour l'Ariane 6 en Guyane, l'essai le plus difficile est pour l'instant programmé le 26 septembre, avec une simulation de lancement et un allumage de son étage principal au sol durant 7 minutes et 50 secondes.

Le site de test du deuxième étage d'Ariane 6 à Lampoldshausen, en Allemagne. © ESA
Le site de test du deuxième étage d'Ariane 6 à Lampoldshausen, en Allemagne. © ESA

Dans six mois, le décollage d'Ariane 6 ?

Début août, l'ESA a officiellement admis que le décollage inaugural d'Ariane 6, futur fleuron européen, ne pourrait avoir lieu avant 2024, mais la date reste à définir. Elle dépendra des résultats des essais de mise à feu. Si ces derniers devaient révéler des erreurs de conception, cela serait à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. En effet, c'est pour cela que ces tests ont été mis en place, afin d'éviter de coûteux échecs en vol. Malgré tout, la crise des lanceurs a depuis rattrapé le programme, et la dernière Ariane 5 s'est envolée en juillet.

En Europe, plusieurs satellites sont mis sous cocon, faute de fusée pour décoller. Les autres traversent l'Atlantique et décollent avec SpaceX. Une réalité dont tous les acteurs sont conscients aujourd'hui, y compris les équipes qui s'occupent des essais d'Ariane 6. Souhaitons-leur bonne chance !

Source : esa