Mise à jour du 26/10 : Nous avons ajouté des éléments dans la partie photo au sujet du mode « Portrait » et son fameux flou d'arrière plan (aussi appelé Bokeh), qui vient d'être implémenté dans la dernière mise à jour d'iOS en version 10.1.
Design et ergonomie : il existe en noir
La porosité de la chaîne de production de l'iPhone étant ce qu'elle est, on savait déjà tout sur le design de l'iPhone 7 des mois avant sa sortie, et toutes les rumeurs et fuites ou presque, se sont avérées exactes. L'iPhone 7 reprend donc en grande partie les lignes des 6 et 6s, une première pour Apple qui changeait radicalement de design tous les deux ans, jusqu'ici.Apple profite tout de même de son renouvellement pour revoir en partie ses couleurs. Le Gris Sidéral laisse la place à deux modèles noirs. L'un est mat, avec une finition semblable à celle des autres modèles. Le noir de jais, baptisé « Jet Black », adopte un aspect « glossy » impressionnant par son côté « iPhone de Dark Vador ».
Indéniablement, cet iPhone en jette, permettez-nous le jeu de mots. Néanmoins, si on apprécie également la très bonne adhérence de ce modèle, moins glissant que l'aluminium mat, sa finition est très sensible aux rayures. Si même Apple l'admet dans ses petits caractères, c'est que vous allez vraiment vous briser le cœur à chaque marque. Bref, l'iPhone « Jet Black », c'est un peu la guitare sacrée de Nigel Tuffnel dans Spinal Tap : n'y touchez pas, ne le regardez même pas !
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En revanche, vous pourrez le faire tomber dans l'eau sans le précipiter vers une mort subite : l'iPhone est désormais certifié IP 67. Attention cependant : la garantie d'Apple reste floue sur ce point, et un capteur d'humidité est toujours présent pour attester de vos plongeons.
Outre des antennes beaucoup plus discrètes - même presque invisibles sur les modèles noirs - deux détails distinguent évidemment l'iPhone 7 de son prédécesseur, surtout sur le modèle Plus. La protubérance de l'appareil photo, désormais intégrée au dos en aluminium, révèle, sur le grand modèle, un double objectif rappelant le LG G5 ou le Huawei P9, même si l'usage de cette fonctionnalité est assez différent (bien que semblable par certains aspects) de celui de ces deux concurrents.
L'autre, c'est évidemment la disparition de la prise mini-jack 3,5 mm, un changement qui ne nous prend pas en traitre : Apple a évidemment tout fait pour que ça se sache avant la sortie. Par contre, la « surprise », si on peut dire, c'est que cette suppression ne se traduit pas, comme on aurait pu le penser, par un gain en finesse. Si Apple n'avait pas revu la taille et la disposition des objectifs, on pourrait parfaitement insérer un iPhone 7 dans une housse d'iPhone 6 ou 6s.
L'oreillette en haut de l'iPhone fait désormais office de second haut parleur, en plus de celui du bas, et l'iPhone 7 devient donc le premier iPhone capable d'émettre un son en stéréo, à la manière d'un HTC 10, avec des résultats tout de même mitigés. Ça n'est pas vraiment mauvais, mais on est à des années lumière du rendu d'un iPad Pro, ce qui n'a d'ailleurs rien de surprenant.
Reste un problème : cet iPhone 7 Plus est toujours gigantesque. Pour intégrer un écran de 5,5 pouces dans une coque la moins encombrante possible, Samsung, OnePlus ou Huawei ont fait beaucoup mieux. On sait Apple très à cheval sur les bordures autour de son écran : elles n'ont pratiquement pas bougé depuis le premier iPhone. Maintenant que le bouton Home est tactile, va-t-on peut-être enfin avancer vers quelque chose de mieux optimisé ? On l'espère, car par sa taille, l'iPhone 7 Plus reste calé en 2013, bien loin de l'intégration optimale d'un Samsung Galaxy S7 Edge ou d'un OnePlus 3.
Composants : Apple fusionne son A10
À nouvel iPhone, nouveau processeur Ax. Cette année, étant donné que Apple a commencé sa numérotation au A4, c'est le A10 Fusion qui se retrouve au coeur des deux smartphones. Un nom marketing pour une puce Apple, pourquoi donc ? Sans doute pour marquer le coup : c'est la première puce quadri-cœurs intégrée à un appareil iOS, et aussi la première puce basée sur une architecture de type big.LITTLE. Pour rester clair : deux cœurs fonctionnent à plein régime, alors que les deux autres sont à basse consommation, se chargeant des tâches plus légères pour économiser la batterie.L'iPhone 7 Plus est aussi le premier à intégrer 3 Go de mémoire vive. On pourra répondre que la concurrence est déjà à 4, voire à 6 Go et pour être honnête, on n'a pas encore constaté une différence flagrante avec les 2 Go du 6s Plus dans un usage quotidien.
Ce qui fait la différence, c'est le stockage interne, enfin décent dans toutes les configurations. Elles ont toutes doublé : les 16, 64 et 128 Go des modèles précédents deviennent respectivement 32, 128 et 256 Go. Là encore, en l'absence d'un slot MicroSD, on peut dire que 32 Go, c'est un minimum. Certes, mais c'est au moins une capacité en accord avec un usage de smartphone en 2016. La meilleure nouvelle concerne le modèle 128 Go qui devient plus abordable que celui de l'an dernier. « Plus abordable », mais tout de même pas abordable dans l'absolu, l'iPhone 7 Plus commençant tout de même à 909 euros.
Petite déception d'une rumeur qui ne s'est pas vérifiée cette année : l'écran ne passe pas à l'OLED. Ne boudons pas notre plaisir : la dalle LCD IPS Full HD du 7 Plus reste de très bonne qualité, et les plus pointilleux apprécieront sans doute le gamut étendu, à l'image de l'iPad Pro 9,7 pouces et des iMac 4K et 5K. En revanche, un détail froisse : le bas de l'écran a tendance à baver quelque peu, et sur un smartphone commençant à 909 euros, ça fait un peu tache !
Jack a dit : passez au sans fil
L'iPhone 7 est donc le premier iPhone - pas le premier smartphone - à se passer d'une prise mini-jack 3,5 mm. Qu'est ce que ça change concrètement ? Déjà, on peut noter qu'Apple, contrairement à la transition Dock/Lightning, prend les devants sans nécessiter un passage à la caisse. La boite inclut une paire d'Earpods équipés d'un connecteur Lightning, ainsi qu'un adaptateur Lightning vers mini-jack. Ce dernier n'est pas franchement encombrant, il est d'ailleurs très léger. Tellement léger qu'il va vraiment falloir prendre l'habitude de l'accrocher en permanence à votre casque, tant sa perte est facile. En pratique, c'est inévitable : il rallonge encore un peu le câble, et sur le 7 Plus, il dépassera de la plupart de vos poches de pantalon.Embêtant : il devient impossible, en tous cas avec les solutions fournies dans la boite, de charger son iPhone tout en écoutant de la musique. Le cas de figure n'est pas si rare, notamment en train ou en avion. Et les alternatives sont peu nombreuses. Apple propose un dock Lightning qui intègre un connecteur jack. Belkin, de son côté, commercialise un doubleur de connecteur Lightning, qui nécessitera donc en plus d'utiliser l'adaptateur 3,5 mm : paie ta pieuvre ! En outre, un bug, identifié par Apple, coupait l'accès aux contrôles physiques des casques reliés à l'adaptateur au bout de quelques minutes, le seul moyen pour les réactiver étant alors de le débrancher et rebrancher. Il a été corrigé par la version 10.0.2 de iOS.
Les Earpods Lightning nous ont semblé délivrer un son rigoureusement identique à celui de leur version jack : pas de quoi satisfaire les audiophiles les plus exigeants, mais sans doute suffisants pour le plus grand nombre.
Bien entendu, l'autre solution, c'est de passer par les écouteurs sans fil, et c'est celle qu'Apple a mise en avant avec ses Airpods. Ces Earpods dénués de câble se rechargent via leur boite - qui fait office de batterie - et intègrent une puce spécifique, le W1, qui facilite leur appairage. On ouvre la boite, et on valide l'association en un tap. C'est très pratique, mais ça ne fonctionne aussi facilement que sur un appareil ou ordinateur compatible iOS 10 ou macOS Sierra. Et les Airpods, que nous n'avons pas encore pu tester, seront prochainement disponibles au prix de 180 euros. Apple met également à jour ses casques et écouteurs Beats avec la même puce W1, là encore, à des prix très élevés.
Que vous choisissiez le Lightning ou le Bluetooth comme solution de prédilection, vous trouverez nos recommandations de casques dans notre guide d'achat.
Une interface de plus en plus "taptique"
L'utilisation de l'iPhone a toujours été articulée autour de deux piliers : l'écran tactile et le bouton Home, physique et cliquable. L'iPhone 7 change la donne : le bouton n'est plus physique mais haptique. iPhone éteint, il est désespérément inerte. La sensation de clic, comme sur les trackpads des derniers MacBook, est simulée par le Taptic Engine, un moteur plutôt convaincant, même si l'impression de cliquer sur l'ensemble de la surface est déroutante.Deux problèmes font surface. Le premier, c'est qu'on ne peut plus utiliser ce bouton avec des gants. On pourra dire que c'est un faux problème : iOS 10 permet de réveiller l'écran par un simple geste, éliminant l'usage principal que l'on pourrait faire du bouton en portant des gants, pour jeter un oeil à ses notifications. Il n'empêche qu'il faudra passer par des gants capacitifs.
Plus embêtant au quotidien : posé sur un bureau, la sensation de clic devient quasi imperceptible, puisqu'elle dépend essentiellement des vibrations au dos lorsqu'on tient le téléphone en main.
La nouvelle génération du Taptic Engine peut être utilisée par les développeurs tiers, et Apple nous a montré quelques usages intéressants, pour simuler des vibrations dans un jeu, à l'image d'une manette, ou, plus original, pour agrémenter l'usage d'applications. Dans une nouvelle version de l'instrument virtuel Noise, le Taptic Engine simule le passage d'une touche à l'autre du clavier.
La technologie 3D Touch reste évidemment de mise, et son usage au sein de iOS n'a pas vraiment bougé : quelques interactions en plus dans certaines apps, mais toujours l'impression qu'Apple restreint son champ à des fonctionnalités très accessoires. Et tant qu'une grande partie des iPhone en circulation n'intègreront pas un écran sensible à la pression, ce sera toujours le cas.
Pour le reste, iOS 10 apporte de nouvelles fonctionnalités intéressantes mais essentiellement ciblées sur plusieurs applications. Les changements d'interface les plus notables se situent au niveau de l'écran de verrouillage. Apple veut pousser de plus en plus de fonctionnalités vers cet écran, sans avoir à déverrouiller son terminal, et on peut désormais consulter ses widgets et agir directement sur les notifications ; assez pratique notamment dans l'app Messages.
On ne va pas s'étendre sur l'interface : c'est un iPhone, et son utilisation n'a pas évolué de manière significative depuis des années. On regrettera peut-être juste l'absence de vraies nouveautés concernant l'écran du 7 Plus. Même Apple Music n'est toujours pas utilisable en mode paysage.
Photo et vidéo
Si le sujet vous intéresse vraiment, vous pouvez consulter notre article consacré à la photo sur iPhone 7 Plus. Sinon voici un condensé de ce qu'il faut savoir. La section photo du cru 2016 accueille une nouveauté particulièrement notable, du moins sur l'iPhone 7 Plus : le double capteur. Un dédoublement qui n'a rien de nouveau - les HTC One M8, LG G5, Huawei P9 ou encore Honor 8 l'ont expérimenté avant Apple - mais se révèle tout de même particulièrement intéressant puisqu'il est exploité de sorte à permettre deux niveaux de zoom optique.Le premier capteur, identique à celui du 6s Plus (CMOS 1/3'' de 12 mégapixels), est doté d'une nouvelle formule optique, toujours stabilisée : celle-ci ouvre à f:1,8 et couvre une focale équivalente de 28 mm (versus 30 mm sur l'iPhone 6s Plus). Le second, de 12 mégapixels également, couvre une focale équivalente de 57 mm avec une focale réelle de 6,6 mm. Ceci nous donne donc un crop factor de 8,6 X, qui correspond à un capteur de type 1/3,6''. Les photosites du second capteur sont donc plus petits que ceux du capteur grand-angle.
Dans la pratique, on débute à 28 mm. Lorsqu'on actionne la bague virtuelle de zoom à l'écran, l'iPhone 7 Plus zoome progressivement de manière numérique jusqu'à 1,9X, et dès qu'on passe à 2X on observe un bref scintillement (davantage visible en vidéo) qui indique qu'on a basculé sur l'autre capteur. Il suffit de mettre un cache dessus pour constater la chose de manière plus radicale. On peut alors poursuivre le recadrage de 2X à 10X, mais de manière numérique encore. L'iPhone 7 Plus n'est donc pas un smartphone avec zoom optique 2X mais un smartphone doté de deux focales fixes, liées par du zoom numérique.
Mode « Portrait »
Les deux capteurs sont également mis à contribution pour la réalisation d'un effet « bokeh » simulé de manière logicielle. C'est le mode « Portrait », qui vient s'ajouter à ceux déjà existants (accéléré, ralenti, vidéo, photo, carré et pano). L'idée est ici d'analyser la profondeur de la scène, et d'utiliser l'ISP pour identifier le sujet, le délimiter, et flouter les zones d'arrière plan.Cette fonctionnalité est désormais disponible, via la mise à jour d'iOS en version 10.1. Les résultats ne tromperont pas l'œil d'un expert, le traitement n'étant pas toujours irréprochable dans le détourage entre le sujet de l'arrière plan. Certains contours qui devraient être nets sont floutés, et inversement. Les cheveux sont les principales victimes de ces aléas.
Les cheveux les plus rebelles de Myriam se sont faits gommer
Ici, c'est le bas de la lunette droite de Loïc qui a disparu.
Ceci étant, les ratés se font en général assez discrets, et la gradation de flou en fonction de l'éloignement est bien rendue.
Derrière Renaud, les poignées des deux rangées d'armoires (à des distances différentes) ne sont pas floutées de la même manière.
L'effet n'est certes pas aussi naturel qu'un véritable flou de profondeur occasionné par une grande ouverture sur une focale longue, mais par rapport aux autres smartphones qui s'aventurent déjà sur cette simulation périlleuse, l'iPhone 7 Plus sort plutôt en tête du lot. Pour un usage de réseaux sociaux, ça sera amplement suffisant.
Notez que la capture en mode « Portrait » enregistre également une vue normale, prise avec l'optique en 57 mm. C'est donc un bon moyen de « forcer » la photographie avec cette lentille, et d'éviter un zoom numérique non souhaité depuis la focale de 28 mm (par exemple lorsque la lumière est insuffisante). Un apport qui se fait toutefois au détriment de la HDR, inopérante dans ce mode. Aussi la faible dynamique du petit capteur resurgit rapidement.
Sur ce portrait de Guillaume, la texture de peau est brûlée, ce qui ne serait pas le cas en HDR
Dans la pratique, il y a quand même des conditions de réalisation pour que l'effet veuille bien s'enclencher, conditions qui apparaissent sous forme de consignes dans l'interface de la couche photo (« éloignez-vous », « placez le sujet à moins de 2,5 mètres » ou « Il faut plus de lumière »).
On regrettera aussi qu'il ne soit pas possible de doser a posteriori l'intensité de l'effet, voire de changer la distance de mise au point, comme c'est le cas par exemple sur les meilleurs smartphones Honor (depuis le Honor 6) ou encore sur les flagship de Xiaomi et Meizu.
En matière de qualité d'image, l'iPhone 7 Plus est très proche de l'iPhone 6s Plus, en moins bien. Pourquoi ? Parce qu'Apple s'est mis en tête d'opérer un traitement du bruit plus virulent, qui fait certes disparaître la granularité des images du 6s Plus mais détériore également nombre de détails et textures. Les images paraissent peut-être plus propres de prime abord à l'écran, mais en affichage à taille réelle, nous préférons la préservation de l'iPhone 6s Plus. Soit dit en passant, ce dernier n'est pas extraordinaire non plus... Les couleurs, plus fades, pâtissent également de ce traitement musclé, qui s'attaque visiblement autant au bruit de luminance qu'à celui chromatique.
A gauche l'iPhone 7 Plus, à droite le 6s Plus, dans les deux cas à 20 ISO en plein jour (et au même moment)
Extrait à 100% au centre des deux photos précédentes : la matière du sentier en terre battue disparaît sur l'iPhone 7, les détails à l'intérieur de la péniche sont bouchés.
Extrait à 100% au bord des deux photos précédentes : la perte de matière dans les arbres est conséquente, la colorimétrie est plus fade sur l'iPhone 7.
Même topo sur le plan de la dynamique : Apple a accentué le contraste des images pour leur donner du peps, mais cela aboutit à boucher inutilement des zones sombres. Sur notre modèle de test, les images sont aussi plus chaudes (teinte jaune) que sur l'iPhone 6s Plus. Le bon point en revanche, c'est que l'optique est homogène, avec un bon niveau de piqué global.
Le capteur 56 mm donne un peu moins de mordant en matière de piqué mais préserve une bonne homogénéité. Pas de grande différence de comportement par rapport à l'autre capteur, sinon que les photosites plus petits exhibent davantage de bruit de luminance. Par faible luminosité, alors que les grand-angles des iPhone 6s Plus et iPhone 7 Plus ne veulent pas monter au-delà de 100 ISO, le second capteur grimpe lui à 800 et même 1000 ISO. Avec un résultat est assez horrible malheureusement...
Exemple de vidéo tournée en 1080p à 30 im/s
Pas de changement sur le plan de la vidéo, l'iPhone 7 Plus filme toujours en 1080p à 30 ou 60 im/s et en 4K à 30 im/s, avec un encodage H.264 à 15-16 Mbps (sur du Full HD 30im/s) et environ 50 Mbps en 4K. La capture audio reste de type mono, c'est un peu dommage en 2016... Le rendu reste très propre, grâce à l'autofocus performant et à la stabilisation optique efficace. L'action de zoom se révèle plus simple avec la bague virtuelle qu'en pinçant l'écran à deux doigts, seulement les transitions de capteur se voient.
Performances
La puce A10 Fusion de l'iPhone 7 fait-elle siffler les oreilles de ses concurrents ? Une chose est sûre, elle affiche des scores au dessus de tout ce qu'on a pu voir sur les iPhone précédents, sur des tests mono ou multi cœurs. Sur le récent Geekbench 4, l'iPhone 7 surpasse effectivement tout le monde en simple cœur. Ca n'est pas une surprise d'ailleurs, ça a toujours été le cas, mais même par rapport à l'iPhone 6s, l'écart est flagrant.Sur le test multi-cœurs, le constat est plus nuancé. Si les LG G5 et OnePlus 3, tous deux équipés d'un Snapdragon 820 (quadri-cœur) sont à la traine, l'Exynos 7890 du Samsung Galaxy S7 Edge et le HiSilicon Kirin 950 du Honor 8, tous deux octo-cœurs, sont au coude à coude avec l'iPhone 7 Plus. Le Huawei P9, lui, souffre des 3 Go de mémoire vive de la version 32 Go dont nous disposons (contre 4 Go sur le Honor 8).
Sur la partie graphique, pas de surprise non plus, le constat est le même. 3DMark, sur l'ancien Ice Storm (Open GL ES 2.0) ou sur le plus récent Slingshot (Open GL ES 3.0), l'iPhone 7 Plus est clairement devant. On n'a d'ailleurs jamais vu la demo Slingshot s'exécuter avec autant de fluidité.
Sur GFXBench, en mode OnScreen, c'est à dire à résolution native, il faut distinguer les modèles équipés d'un écran QHD (LG G5, Samsung Galaxy S7 Edge) de ceux en Full HD comme l'iPhone 7 Plus ou le Huawei P9. Cela explique par exemple pourquoi le OnePlus 3, en Full HD, est plus fluide que le LG G5 pourtant doté de la même puce. Dans tous les cas, l'iPhone 7 Plus est largement au dessus de la mêlée, et le seul à dépasser les 50 FPS.
En Offscreen, qui rend les images en 1080p sur tous les téléphones, l'écart se resserre, derrière l'iPhone 6s Plus, mais le 7 Plus demeure loin devant.
On peut terminer ce tour d'horizon avec AnTuTu Benchmark qui teste le processeur et le GPU. Au score global, on retrouve l'iPhone 7 Plus loin devant tous les autres. L'iPhone 6S Plus était légèrement au dessus des LG G5, Samsung Galaxy S7 et Samsung Galaxy Note 7. Les deux smartphones de Huawei sont à la traine.
Les tests montrent donc que l'iPhone 7 Plus en a sous le pied. En réalité, pour l'instant, les jeux disponibles n'en profitent pas vraiment. Du coup, un Asphalt 8, un Marvel Champions ou un OceanHorn tournent exactement comme sur iPhone 6s, c'est à dire de manière très fluide.
La « fusion » est-elle audible ? C'est l'étrange découverte de Steven Hackett, du blog 512 Pixels. A pleine charge, la puce semble émettre un grésillement pas forcément synonyme de problème grave, mais en ces temps de batteries inflammables, le « noisegate » est au moins un peu inquiétant. Lors de nos tests, nous l'avons effectivement vérifié lors de l'exécution de benchmarks tels que GFXBench. On ne sait pas trop quoi en faire, mais c'est un fait : l'iPhone 7 Plus grésille, et il est apparemment possible d'échanger un terminal victime du problème, sans qu'on n'ait encore de nouvelles du retour.
En attendant d'en savoir plus sur cet énième gate, il y a une chose que l'on ressent : la chauffe ! A plein régime, le A10 Fusion dégage une chaleur localisée assez intense !
Autonomie
Apple promet une heure d'autonomie en plus sur iPhone 7 Plus, et deux heures supplémentaires sur iPhone 7. Lors de nos tests, nous distinguons deux cas de figure. Sur une journée peu active, le weekend où les sollicitations du push sont rares, l'iPhone 7 Plus perd entre 10 et 25% de sa batterie en une quinzaine d'heure d'utilisation. Nous avons pu reproduire le schéma d'utilisation sur plusieurs weekends, et le constat est le même : l'iPhone 7 Plus gère très bien sa consommation en arrière plan.Sur un usage plus intensif, en revanche, avec du mail et des réseaux sociaux en push et un peu de jeux et d'usage du GPS, on finit la journée aux alentours de 35%, ce qui laisse tout de même une bonne marge, mais on s'approche alors nettement plus de l'autonomie généralement constatée sur des smartphones haut de gamme, assez proches d'un Galaxy S7 Edge, par exemple.
Nous avons pu également constater sur une journée une consommation tout à fait anormale de la batterie qui se vidait assez rapidement sans raison, même sans activité intensive. Une application ou un service qui avait oublié de se mettre en veilleuse, comme l'app Photos et son machine learning en local ? Sur notre période de test, ce cas ne s'est jamais reproduit.
En définitive, à l'exception de l'iPhone SE, cas particulier du fait de son format, l'iPhone 7 Plus nous paraît être l'iPhone le plus endurant, une observation à nuancer, bien entendu, par le fait que les modèles Plus précédents se distinguaient déjà nettement de leurs « petits frères » sur ce point.
Notre avis
L'iPhone 7 brise le cycle auquel Apple nous avait habitués depuis 2009 : un nouveau design suivi, l'année suivante, d'améliorations internes. Or, les iPhone 7 et 7 Plus prolongent la transition, à tel point qu'on se demandait si Apple oserait les affubler du chiffre 7. Le design n'a pas changé dans les grandes lignes, et c'est particulièrement visible sur l'iPhone 7 Plus qui, face à un Galaxy S7 Edge ou un OnePlus 3, paraît de plus en plus daté. Seul les nouveaux coloris, et particulièrement la version noir de Jais, apportent vraiment un vent de nouveauté.S'il y a bien des changements physiques, ils sont plutôt controversés. La suppression du mini-jack 3,5 mm peut être vu comme un pas nécessaire vers une adoption massive du sans fil, mais Apple n'a pas réussi à nous convaincre de l'apport pour l'utilisateur. Le gain pour la firme de Cupertino, en revanche, est bien clair : contrôler un peu plus l'écosystème et garder un avantage de simplicité pour ses propres casques, qu'ils soient commercialisés sous la marque Beats ou Apple. Dans l'absolu, le sans-fil est un bel idéal, mais la transition qui s'annonce va être relativement déplaisante, ou coûteuse.
L'adoption d'un bouton à retour haptique est intéressante, et la technologie derrière le Taptic Engine toujours aussi fascinante. Ça peut aider à limiter l'usure du bouton - bien que le passage à la version TouchID avait nettement amélioré ce point - et ça n'est pas plus mal pour l'étanchéité, car l'iPhone 7 Plus, comme son petit frère, est certifié IP67.
Enfin sur la partie photo, sur laquelle on attendait Apple, on reste un peu perplexe. Les images sont de bonne qualité au global, mais selon les conditions, l'avantage peut basculer légèrement en faveur de son prédécesseur ! Et si le double capteur est une bonne idée sur le papier, son utilisation est encore limitée. Il ne sera pas d'une grande aide en faible luminosité, et ses usages logiciels ne sont même pas complets, une mise à jour ultérieure apportant le fameux mode « bokeh », que nous n'avons donc pas pu tester pour le moment.
Au final, l'iPhone 7 Plus est un iPhone 6s Plus en mieux, sur pas mal de points, mais également en plus contraignant sur d'autres. Pour les acheteurs potentiels en provenance d'un 6 ou antérieur, il apporte un certain nombre d'améliorations intéressantes, et un gain de performances impressionnant, même s'il est encore peu exploité en pratique. Il crée toutefois une situation de transition forcément désagréable sur la partie casque. Le prix, lui, demeure le principal frein à l'achat. À l'heure où l'on trouve de très bons smartphones sous la barre des 500, voire des 400 euros, l'achat d'un iPhone 7, et particulièrement d'un iPhone 7 Plus, est une question d'adhésion à un écosystème, certes, très bien huilé, mais encore un peu plus fermé qu'auparavant. On saluera au moins la décision (courageuse ?) d'Apple de doubler la capacité de stockage : 32 Go, enfin, en version de base, et une version 128 Go qui perd donc 100 euros par rapport à l'iPhone 6s Plus équivalent.
Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.