La technologie Nano Cell a pour but d'améliorer la restitution des couleurs sur les écrans LCD. Elle s'appelle Nano Cell chez LG, QLED chez Samsung ou encore Triluminos chez Sony. Leur action est semblable même si l'application technique n'est pas identique. LG présente le Nano Cell de cette façon : des nanoparticules jouent le rôle de purificateur de couleur en retenant les couleurs impures dont on a pas besoin pour laisser la place aux couleurs vives, pures et précises. Ces nanoparticules sont placées directement sur la dalle LCD, contrairement au quantum dot de ses concurrents qui implique un filtre séparé placé derrière la dalle. Le Nano Cell est avant tout un booster de couleurs pour se rapprocher au plus près de la réalité. LG propose une trentaine de références équipées de cette technologie, de 49 à 86", dont un modèle 8K en 75". Nous avons testé le haut de gamme 4K en version 65".
Caractéristiques techniques générales
Téléviseur LCD Nano Cell à rétroéclairage full LEDRéférence : 65NANO90 (65NANO906NA)
Image : 65" (165 cm), 3840 x 2160 pixels, 100 Hz natif, IPS
Connectivité : 2x HDMI 2.1 (VRR, ALLM, 4K/120Hz), 2x HDMI 2.0, 3x ports USB, 2x tuners RF/sat, 1x sortie optique, 1x sortie casque, Ethernet, WiFi, Bluetooth, WiSA
Traitement de l'image : processeur α7 4K Gen 3 AI, Motion Pro, HDR10, HLG, Dolby Vision IQ, Filmmaker Mode
Son : haut-parleurs 2.0, Dolby Atmos, eARC, Bluetooth Surround
Smart TV : webOS 5.0, Alexa et Google Assistant intégrés, AirPlay 2, Miracast, Sport Alert, mode galerie
Une finition basique
Le LG 65NANO90 possède un cadre visuellement fin. Des formes galbées participent à cette illusion. De trois quart, le téléviseur semble très mince, mais il s'épaissit vers l'arrière pour arriver sur une profondeur globale de presque 8 cm. Les formes restent assez classiques et rien ne vient animer la face arrière parfaitement lisse. C'est un détail, mais les formes travaillées de certaines TV, même à l'arrière, donnent un aspect plus cossu à l'ensemble. Au moins, on peut dire que LG s'est concentré avant tout sur la technique.Le NANO90 repose sur deux pieds excentrés. Ils ménagent assez d'espace pour une grande barre de son telle que la Sonos Arc par exemple. En revanche, leur rigidité laisse à désirer. Ils paraissent vraiment légers. Une fois vissés et la TV posée, notre impression est confirmée : la TV n'est pas fermement maintenue. Si l'on appuie dessus, elle oscille d'avant en arrière. Rassurez-vous, elle ne tombera pas toute seule, mais c'est l'une des méthodes de fixation les moins sûres que nous ayons rencontrée sur une TV ces dernières années.
Avec le NANO90, les prises sont toutes parallèles à l'écran avec suffisamment de place pour les connecteurs et organiser le cheminement des câbles. Ce téléviseur possède deux entrées HDMI 2.1, compatibles ALLM, VRR et 120 Hz pour le jeu vidéo, et deux entrées HDMI 2.0. Notons également la présence de deux tuners TV/satellite, d'une sortie casque et d'une sortie audio optique.
Le Bluetooth offre différentes possibilités ; connecter un casque sans fil ou une barre de son représente les usages les plus classiques. Mais LG a également développé le Bluetooth Surround. Il devient possible d'utiliser des enceintes Bluetooth pour les voies arrière, le tout parfaitement synchronisé avec la TV, calibrage automatique, réglage de délai et de niveau y compris. Cependant, bien que LG présente cette fonction avec deux enceintes LG Bluetooth, nous n'avons réussi à associer qu'une seule enceinte à la fois. Mais ce n'était pas des LG. Le manuel et les FAQ restent muets à ce sujet.
Ergonomie facile avec webOS et la Magic Remote
LG multiplie les compatibilités pour offrir un maximum de possibilités connectées à son téléviseur. La partie smart TV repose sur webOS dans sa version 5.0. La navigation entre les différents services et les applications fonctionne toujours sous forme de tuile au bas de l'écran. Netflix, Rakuten TV, Disney+, Prime Video et YouTube sont installés par défaut.Un écran d'accueil type tableau de bord informe sur les sources HDMI disponibles, la sortie audio utilisée, les contenus partagés... Il y a également un espace où l'on retrouve les appareils connectés de son réseau, comme les lampes Philips Hue.
L'installation du NANO90 prend quelques minutes en suivant les différentes indications à l'écran. Les réglages sont rangés dans un accès rapide sur la gauche de l'écran avant de rentrer dans les paramètres complets. La navigation est aisée grâce à la Magic Remote, cette télécommande avec pointeur facile à prendre en main. Si vous ne l'appréciez pas, il est possible de revenir à un contrôle plus classique via les flèches directionnelles.
Au chapitre des fonctions spécifiques à LG, Alerte Sport devrait plaire. Elle sert à recevoir des notifications sur l'écran pour connaître les prochains matchs et afficher les scores en direct. Par défaut, il y a le base-ball, le basket, le football, le foot US et le hockey sur glace. Si l'on choisit le foot, on a accès aux principaux championnats européens, dont la ligue 1 française. Il ne reste plus qu'à sélectionner son équipe favorite. On peut sélectionner plusieurs équipes simultanément.
Compatible Amazon, Apple et Google, avec des réserves
La compatibilité Apple est assurée avec AirPlay 2. Ce qui rend le téléviseur compatible Siri pour certaines commandes basiques. Plus exceptionnel, le NANO90 peut faire tourner Amazon Alexa et Google Assistant simultanément via le micro de la télécommande. L'activation des deux assistants sera aisée pour les habitués, un peu moins pour les autres.Pour Alexa, il faut l'activer dans le téléviseur puis passer sur son smartphone pour l'activer dans l'app Alexa. Puis il faut télécharger la skill LG ThinQ, en ayant préalablement créé un compte LG. Ensuite, il est enfin possible de piloter les fonctions de la TV. Pour parler à Alexa, il faut laisser son doigt appuyé sur la touche Amazon Prime de la télécommande pendant tout le temps où l'on parle, ce qui est peu pratique. LG n'est pas à l'écoute du mot magique pour réveiller Alexa.
Ce n'est pas vraiment mieux avec Google. Comme il n'y a pas Chromecast dans cette TV, il faut passer par l'app Google Assistant et non l'app Google Home. L'association se fait plus rapidement qu'avec Alexa. Pour invoquer Google, il faut appuyer cette fois sur la touche micro de la télécommande. Si bien qu'on peut utiliser les deux assistants simultanément. La reconnaissance Google n'est vraiment pas performante. Elle comprend bien « éteindre telle lumière », mais pas « allumer telle lumière » pour laquelle elle cherche à chaque fois une chaîne YouTube... Tout cela mérite une franche amélioration.
Une superbe image du premier coup
Avec son processeur alpha7 4K de troisième génération associé à l'intelligence artificielle, la NANO90 a toutes les cartes en main pour un traitement optimal de l'image. Toutes les fonctions sont là pour sublimer le HDR, renforcer les contours, faire exploser les couleurs et la luminosité. Pourtant, nous avons basculé directement sur le Filmmaker Mode. Dédié au cinéma, il désactive tous les traitements pour délivrer une image respectant l'intention du réalisateur. À l'œil, cette image nous plaît déjà beaucoup, voyons voir ce qu'en dit la sonde.L'espace colorimétrique est effectivement respecté à la perfection.
Sur l'échelle de gris, tout est au plus proche de la référence, bien joué ! Tandis que le deltaE affiche un joli 2.3 sans aucun réglage préalable.
La température de couleur est un tout petit peu chahutée, mais les résultats sont tout de même très bons.
Nous avons répété ces mesures en mode Cinema : elles étaient un peu moins bonnes, mais déjà d'excellente facture. Globalement, vous pouvez largement vous contenter des réglages par défaut. Un calibrage n'est vraiment pas nécessaire. Il manque toutefois un peu de détail dans les hautes lumières qu'il sera très difficile, voire impossible de rattraper.
Bizarrement le dernier pixel tout autour de l'écran nous permettant de vérifier s'il n'y a pas d'overscan est visible uniquement lorsque l'on est face à l'écran. Si l'on se décale, cette ligne de pixels disparaît comme si la tranche du verre sur la dalle l'occultait. Heureusement, ce comportement n'a aucun effet lorsque l'on profite du téléviseur en temps normal.
Il est plus important de remarquer que le 65NANO90 ne souffre d'aucun problème de clouding. Pourquoi tous ses concurrents n'arrivent pas à en faire de même ? Mystère... Un très léger vignettage dans les angles est visible vraiment si l'on y fait attention. Il est invisible dans les faits.
L'input lag pointe à 18.5ms en mode jeu où quasiment tous les traitements sont désactivés sauf un sur le rétroéclairage. Nous l'avons supprimé manuellement lors de cette mesure.
Tout l'intérêt du Filmmaker Mode
Le Filmmaker Mode délivre une image que l'on pourrait qualifier de fade si l'on était auparavant sur le réglage standard ou vif. Cependant, au bout de quelques secondes l'œil s'est habitué et le rendu est vraiment très agréable. Il y a du grain quand il doit y avoir du grain, les couleurs sont à leur place, ce qui ne les empêche pas d'être ultra contrastées en HDR. Et la compensation de mouvement disparaît pour notre plus grand bonheur (qui n'engage que nous). Le Dolby Vision IQ n'est pas clairement accessible via un réglage dédié, il doit être lié aux différents crans du HDR lorsqu'une source Dolby Vision est reconnue. Là encore, le manuel manque de précision sur ce point. Quoi qu'il en soit, le HDR tel quel sans retouche nous a toujours semblé être le plus intéressant, les autres possibilités ayant tendance à cramer les blancs.Les barres noires restent grises, très foncées, mais ce n'est pas du noir absolu malgré le rétroéclairage avec local dimming. Il y a un manque de détail dans les faibles lumières. Le noir nous paraît subjectivement moins profond que sur le haut de gamme LCD 8K Samsung qui nous avait étonnés dans ce domaine, même si nous ne l'avons plus sous la main pour comparer.
L'effet de blooming sur les transitions des objets éclairés contrastés est très bien maîtrisé. Il est diffus sur une très large surface pour se faire oublier plutôt que de faire un halo juste autour de l'objet par exemple. On peut le remarquer avec l'éclairage très diffus que crée le pointeur de la Magic Remote. Sur les images d'un film l'effet devient invisible, le résultat est plus naturel ainsi finalement.
Le son en Atmos est assez intéressant. Il arrive vraiment à faire croire que le son vient des côtés et en hauteur, même s'il est accompagné de déphasages nécessaires, mais auxquels nous sommes sensibles. On se retrouve entouré par le son. De là à positionner précisément les objets dans l'espace, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Mais la sensation d'ambiance est probante. Elle fait jeu égal avec pas mal de petites barres de son spécialisées dans la virtualisation du son. En revanche, quand le son est plutôt centré, il manque d'ampleur. Le son se réveille surtout dès qu'il y a des effets. Le grave est aux abonnés absent, c'est le lot de tous les écrans plats.
Prix et disponibilité
Ce haut de gamme NanoCell en 65" est positionné à 1490 €. C'est à peu près le prix du concurrent direct QLED chez Samsung, le QE65Q60T, pour des fonctionnalités équivalentes, sauf le Dolby Vision remplacé par le HDR10+. Chez Sony, pour obtenir les mêmes services il faut choisir le KD-65XH9505 positionné à un tarif bien plus élevé : 1990 €. Il existe des 65" plus accessibles en termes de tarif, avec Dolby Vision et Smart TV, mais sans Nano Cell ni rétroéclairage Full LED avec local dimming. Ces deux caractéristiques font toute la différence et expliquent le prix.Le 65NANO906 que nous avons testé existe en version 65NANO916. Pour 200 € de plus il possède un pied différent type boomerang et deux haut-parleurs de plus pour améliorer le grave. Le reste des caractéristiques est identique.