Il existe deux gammes OLED chez Sony au sein desquelles il n'est pas forcément facile de s'y retrouver. L'an dernier, il y avait les AG8 et AG9, simple à comprendre. Cette année, les AG8 sont remplacées par les A8, objet de notre test en diagonale de 55". Les AG9 ne sont pas remplacées. En revanche, Sony ajoute la toute nouvelle diagonale 48" OLED qui prend la référence A9, et non A8. Vous suivez ? Bref, avec les évolutions des A8, il ne subsiste plus vraiment de différence substantielle entre les gammes. Les produits se retrouvent un peu tous au même niveau, avec des fonctions identiques concernant l'image. Les seules différences résident dans le support de l'écran et dans la dotation audio. Les AG9 sont plus puissants en termes de Watts, mais les A8 sont compatibles Atmos. Notez que les AG9 font partie de la Master Series, pas les A8/A9.
Caractéristiques techniques générales
+Technologie rétro-éclairage : OLED- Référence : KD-55A8
- Image : 55" (140 cm), 3840 x 2160 pixels
- Connectivité : 4x HDMI 2.0 dont 1x eARC, 3x ports USB, 3x tuners RF/sat, 1x sortie optique, 1x entrée audio/vidéo analogique, Ethernet, WiFi, prise casque
- Traitement de l'image : processeur X1 Ultimate, X-Motion Clarity Pro, Pixel Contrast Booster, HDR10, HLG, Dolby Vision, Netflix Calibrated, IMAX Enhanced
- Son : Dolby Atmos, DTS, haut-parleurs 2.2, 2x10W + 2x5W
- Smart TV : Android TV 9.0, Google Assistant, Amazon Alexa, Apple HomeKit/AirPlay 2
Pieds orientables
Le téléviseur Sony A8 présente un design épuré avec un cadre dans ce qui se fait de plus fin. Vu de côté, la dalle mesure moins d'un centimètre. Elle s'appuie sur une zone centrale arrière de 52 mm au total renfermant toute l'électronique et la connectique.L'écran repose sur une paire de pieds qui s'enfichent dans le châssis sans nécessiter aucune vis. Ces pieds se configurent selon deux modes : soit ultra-plats pour seulement 2 cm de hauteur, soit à la verticale, ce qui rehausse la TV de 5-6 cm, de quoi prévoir l'installation d'une fine barre de son. Un clip en plastique intégré aux pieds permet de faire cheminer le câblage pour le rendre invisible et conserver ainsi cet aspect lisse et moderne proposé par Sony.
Pour atteindre cette faible profondeur et éviter un cadre large, Sony a mis en place l'Acoustic Surface Audio. Les haut-parleurs sont installés dans le châssis, derrière la dalle. Ils font vibrer celle-ci sur toute sa surface via deux transducteurs d'aigu et deux de grave. Le son est ainsi idéalement réparti.
Sony a séparé toutes les prises en deux zones. Trois prises HDMI, les entrées antenne pour les tuners, la sortie optique et le réseau prennent place à l'arrière, dirigés vers le bas. Plus facilement accessibles pour des raccordements temporaires, une quatrième prise HDMI, deux ports USB et la prise casque sont installés sur la tranche gauche du châssis. Juste à côté, un bouton unique donne accès aux commandes essentielles comme l'allumage et l'extinction.
Comme toujours chez Sony, l'entrée HDMI 3 est ARC/eARC. Le HDCP 2.3 est supporté tout comme le HDR10 et le Dolby Vision. Cependant, pas de trace de HDMI 2.1 à l'horizon avec son cortège de fonctions adaptées aux consoles de jeu de nouvelle génération à venir, dont la Sony PS5. Peut-être sur la génération OLED 2021.
Connectivité maximale avec Google, Amazon et Apple
Sony est un habitué d'Android TV dont il dote la quasi-totalité de ses écrans. Ici dans sa dernière version, il facilite la phase d'installation. Tout est fluide à ce niveau, même si les écrans à passer et les conditions d'utilisation à valider sont nombreux. Le KD-55A8 propose de personnaliser chaque source HDMI lors de l'installation en définissant son type. Il a reconnu sans problème notre amplificateur home cinema relié en ARC.Rien de nouveau concernant la page d'accueil si vous connaissez déjà Android TV. Les différents bandeaux personnalisables mettent en avant les applications vidéo et autres, ainsi que les différentes recommandations de contenus. Si vous avez déjà un compte Google et utilisé Android TV précédemment, le téléviseur vous propose d'installer vos applications habituelles.
Depuis cette année, les écrans Sony sont compatibles avec l'univers Apple. Il est donc possible d'utiliser le 55A8 en lecteur AirPlay qui se retrouvera dans la liste des afficheurs depuis votre iPhone ou votre iPad. Avec HomeKit, vous pouvez éteindre automatiquement le téléviseur en même temps que d'autres équipements connectés. Vous pouvez faire de même si vous préférez les environnements Google, avec Google Assistant intégré au 55A8, ou bien Amazon Alexa, via une enceinte Echo.
La télécommande est classique, telle que nous avons déjà pu la voir sur d'autres modèles Sony récents. Les touches de transport sont limitées, mais il suffit d'appuyer sur la touche à côté du zéro pour afficher à l'écran toutes les commandes supplémentaires via le CEC pour les appareils raccordés en HDMI.
Le 55A8 a presque tout bon sans calibrage
Le KD-55A8 embarque le processeur Sony X1 Ultimate, le plus puissant à ce jour. C'est lui qui gère les multiples traitements de l'image. Parmi ceux-ci on trouve le Pixel Contrast Booster qui améliore le contraste déjà important de l'OLED. Le 4K X-Reality Pro analyse les éléments de l'image pour en renforcer la définition, le contour et le contraste. Le X-Motion Clarity est nouveau à ce niveau de gamme, il améliore la fluidité des images. Comme d'habitude, tout cela est hautement paramétrable via un menu avancé de réglage vidéo. Chaque réglage est illustré d'une petite image et d'une phrase d'explication.Nous avons retenu le mode cinéma pour nos mesures. Le deltaE est à 5.1 sans toucher aux réglages, on a déjà vu mieux.
Le diagramme CIE relève un déséquilibre des couleurs secondaires, mais rien de bien grave.
La balance des couleurs nous indique une prédominance du bleu sur la totalité du spectre, ce qui sera assez simple à corriger.
Toujours en mode cinema, la température de couleur s'envole à 7000K au lieu de l'objectif des 6500K.
Après avoir baissé le bleu de trois crans, tout est rentré dans l'ordre avec un deltaE à 1.6. Le 55A8 a passé haut la main la quasi-totalité de nos tests avec une gestion de l'anti-saccade particulièrement probante. Seul petit problème rencontré : il manque deux lignes de pixels en haut et deux colonnes de pixels à gauche.
Beaucoup des derniers téléviseurs LCD passés entre nos mains depuis le début de cette année réussissent à s'approcher des 10ms d'input lag et même de tomber en-dessous. Avec le 55A8, tout processing d'image mis de côté, nous avons obtenu un correct 18.1ms.
OLED et HDR au service d'une image très cinéma
Avant de débuter, il ne faut pas oublier de passer les différentes entrées HDMI en mode amélioré pour supporter l'ensemble des flux HDMI jusqu'à 60i/s et l'échantillonnage 4:4:4. Cela se modifie dans les réglages génériques de la TV et non dans les réglages d'image, dans « visionnage de la télévision », puis « entrées externes ».La gestion du HDR associé aux traitements maison nous offre une image contrastée telle qu'on l'attend d'un écran OLED. Mais surtout un détail dans les hautes lumières bien au-dessus de ce que l'on est habitué à voir. Sur nos extraits de tests, les blancs éblouissants ne sont jamais cramés. Ils ressemblent à la réalité en conservant un excellent ratio de détail, sur les phares de voitures par exemple ou l'on perçoit clairement les détails du verre et du réflecteur interne, lorsque d'autres téléviseurs ne savent reproduisent qu'un halo blanc, certes très lumineux, mais sans aucune information. Dans les basses lumières, les détails sont encore là, rien n'est écrasé, tout reste visible sans aucun voile. C'est là une différence essentielle avec la plupart des LCD qui vont créer une sorte de lumière grisée si l'on remonte les détails dans les noirs pour les rendre visibles. Avec le 55A8, il n'en est rien.
La compensation de mouvements est toujours aussi bien gérée chez Sony avec des sautillements de l'image calmés sur les panoramiques en 24 Hz, sans que l'effet caméscope ne se fasse trop sentir. Si on le pousse un peu, on peut obtenir une image lisse sans aucun artefact, au détriment de l'image cinéma telle qu'on la connaît. Pour notre part, les curseurs du Motion Flow au minimum nous satisfont. La gestion des dégradés de couleurs est encore un domaine dans lequel cet écran Sony excelle. Les marches d'escalier ou lignes de niveaux lui sont inconnues : les dégradés sont impeccables.
La mise à l'échelle renforce la définition des sources de définition dépassée comme les DVD. Même si les images ne sont pas transfigurées pour faire croire à de la 4K native, le grain est respecté et les gros plans bénéficient d'un regain de détails qui rendent le visionnage largement acceptable. Pour arriver à cela, il faut augmenter quelque peu les curseurs sur la netteté, le X-Reality Creation ou la réduction de bruit. Le mode Netflix Calibrated qui nous impose ses réglages pousse trop loin l'esprit cinéma et occulte certaines qualités du 55A8. Quant à l'IMAX Enhanced, les disques dans ce format sont des exemples de qualité où il est difficile de trouver des défauts. Sur les mêmes disques, nous n'avons pas ressenti de différence par rapport à notre écran Sony habituel dépourvu de cette compatibilité.
Comme avec tous les OLED, la profondeur des noirs est exceptionnelle. Dans une pièce sombre telle que celle utilisée pour ce test, le cadre du téléviseur disparaît totalement. Le noir de l'image n'a plus de limite pour un effet salle de cinéma véritablement immersif. Il y a l'image et rien que l'image. Et même parfois les éléments de l'image et rien d'autre dans un environnement totalement noir.
Du côté du son, il est possible de jouer sur les effets sonores et de mettre plus ou moins en avant les voix. Un égaliseur graphique permet de personnaliser la restitution, et différents modes sonores sont directement accessibles depuis la barre de menu rapide. Afin de régler correctement l'Acoustic Surface, le téléviseur propose de réaliser un calibrage automatique en utilisant le micro de la télécommande. Malheureusement pour nous, celui-ci n'a jamais voulu se lancer, peut-être un bug du modèle que nous avons reçu en test. Nous avons donc effectué les écoutes sans calibrage. Le 55A8 est compatible Dolby Atmos. Cependant, il ne sait pas vraiment en restituer les effets. Le son est bien diffus en dépassant les limites de l'écran, mais cela reste toujours face à soi. Malgré toute la bonne volonté des haut-parleurs dédiés, même si l'ensemble est agréable et jamais criard, le grave reste toujours timide. Peut-être que le calibrage aurait pu transfigurer le résultat. Mais en l'état, mis à part un centrage réussi des voix en correspondance avec l'image, le reste de la restitution sonore n'a pas d'atout particulier. Vous pouvez raisonnablement envisager une barre de son.
Prix et disponibilité
Le KD-55A8 se situe dans la fourchette moyenne gamme des téléviseurs OLED. Affiché à 1990 €, cela ne le rend pas accessible à tous pour autant. Face à lui, il a la référence du domaine en la personne du LG 55CX dont vous pourrez bientôt lire notre test. Le LG est proposé au même prix, tout comme l'équivalent chez Panasonic, le TX-55HZ1000. Le Philips 55OLED805 est un peu plus cher, ce que l'on pourrait justifier par la présence de l'Ambilight sur trois côtés.Chez Sony, il faut ajouter 800 € pour bénéficier de la taille supérieure en 65" (KD-65A8). Tandis que le KD-48A9 en 48" est 200 € moins cher que le 55", avec un pied support plus basique.