Toujours plus petit, toujours aussi Marshall. Dernier rejeton d’une gamme d’enceintes Bluetooth maintenant assez étoffée, la nouvelle Willen est également la plus abordable du lot. Très compact, waterproof et plutôt endurant, ce modèle possède bien des arguments sur le papier. Mais ceux-ci se retrouvent-ils en pratique ?
- Finition
- IP67
- Autonomie
- Bonne qualité sonore
- Connexion Multipoint
- Qualité des microphones
- Application peu utile
- Extension dans les basses perfectible
Simple, solide, Marshall
Pas infiniment plus discrète que sa grande sœur Emberton, la Willen se permet surtout d’adopter un format à la fois plus design et plus nomade. Présentée sous la forme d’un parallélépipède très plat à base carré (101,6 x 100,5 x 40,4 mm, pour 310 g), elle met particulièrement en avant sa grille frontale avec logo intégré. Ce format n’est pas si répandu, mais est déjà représenté par quelques concurrents sérieux, comme l’excellente Bose SoundLink Micro, petite cousine de la SoundLink Flex.
La Willen est un bel exemple du savoir-faire de Zound Industries (la société mère) en matière de conception. En plus d’être assez harmonieuse, l’enceinte dose assez bien ce qui doit être mis en avant et ce qui doit être camouflé. Surtout, les codes Marshall sont tous là, parfois légèrement adaptés : la surface vinylique très accrocheuse, le système de diodes multiniveaux, et surtout le stick de contrôle multidirectionnel couleur laiton. Plus sportive que les autres enceintes Marshall, la Willen intègre une lanière élastique sur son dos. Celle-ci permet de s’accrocher sur des sangles ou éléments rigides pas trop épais.
Sans surprise, l’assemblage est excellent, et la qualité de fabrication générale exemplaire. Nous ne sommes pas dans les eaux plus luxueuses (et plus dispendieuses) d’une Bang & Olufsen Beoplay A1, mais la Willen fait presque un sans-faute sur la forme. Forcément, la recharge passe par un connecteur USB-C, connectique obligatoire en 2022.
Rappelons que cet appareil dispose d’une certification IP67, ce qui signifie une résistance aux immersions et à la poussière. Une bonne petite baroudeuse en somme.
Fiche technique Marshall Willen
Type d'enceintes | 1.0 (Mono) |
Puissance nominale | 10W |
Norme Bluetooth | 5.1 |
Autonomie | 15h |
Type d'enceintes | 1.0 (Mono) |
Puissance nominale | 10W |
Réponse en fréquence | 100 Hz - 20000 Hz |
Nombre de haut-parleurs | 1 |
Norme Bluetooth | 5.1 |
Codecs Bluetooth | SBC |
Portée | 10m |
Microphone intégré | Oui |
Autonomie | 15h |
Temps de charge de la batterie | 3h |
Câble d'alimentation | USB-C |
Hauteur | 102mm |
Largeur | 100mm |
Profondeur | 40mm |
Poids | 310g |
Certification IP | IP67 |
Ergonomie à la Marshall
Enceinte Bluetooth dans son plus simple appareil, la petite Willen est totalement dépouillée pour ce qui est des connectiques. N’allez pas chercher une entrée numérique ou même une petite prise jack, il n’y a rien ici, mis à part le port USB-C de recharge.
Comme précisé plus haut, le modèle se permet d’utiliser l’une des spécialités ergonomiques du constructeur, le joystick. Présent sous différentes tailles suivant les produits, cet élément cohabite déjà avec l’Emberton, ainsi qu’avec les casques (récents) type Monitor II ANC ou Major IV. Le principe est simple : le joystick peut se déplacer dans quatre directions, ce qui permet de contrôler le passage de pistes (déplacement horizontal) et le volume (vertical). Un appui permet d’allumer et éteindre l’appareil (appui long), ou encore déclencher la pause/lecture.
Placé sur la tranche supérieure, un bouton déclenche l’appairage Bluetooth ainsi qu’un mode spécial, baptisé Stack. Placé à ses côtés, un indicateur à cinq niveaux permet de renseigner sur l’état de la batterie via l’affichage de led rouges.
Utilisable seule, la Willen fonctionne de concert avec l’application Marshall Bluetooth. Cette dernière ne présente qu’un apport très modéré, mais peut avoir une utilité. Deux points (et pratiquement les seuls présents) sont intéressants.
Le premier est la présence de trois égaliseurs prédéfinis. De base, l’enceinte opte pour la présélection Marshall, une signature équilibrée. A celle-ci s’ajoute le mode Push, qui est une sorte d’appairage multiple entre enceintes Willen. Un peu à l’image du mode Party Up de Logitech, cela permet à une enceinte maîtresse de relayer le signal à un grand nombre d’enceintes asservies. En revanche, pas de notion d’appairage stéréo.
Du codec basique (et alors ?), et du multipoint
Simple enceinte Bluetooth, et par conséquent pas ce qui se fait de plus révélateur en matière de son, la Willen n’a logiquement droit qu’à des codecs Bluetooth basiques, ou plutôt au codec basique. En effet, seul le SBC est intégré ici.
A l’inverse, Marshall intègre une connexion multipoint, chose qui n’est pas si répandue (bien que loin d’être rare) sur des enceintes miniatures. Autre raffinement, la présence de l’appairage Google Fast pair, qui simplifie cette opération sur les smartphones Android.
La qualité de connexion de la Marshall Willen est plutôt bonne, avec une excellente stabilité du signal. Nous avons vu encore mieux en matière de portée du signal, mais cela reste très correct à ce niveau. Concernant la latence, le résultat est également acceptable. Les enceintes Bluetooth sont généralement plus mal loties que les casques et écouteurs, parfois même catastrophiques, étant donné qu’elles ne servent que rarement dans un usage ludique (ou la latence n’est pas compensable). Difficile de conseiller la Willen pour les jeux-vidéo, mais cette latence reste à peu près mesurée, loin de la demi-seconde voire de la seconde de certaines concurrentes.
Autre bon point, la présence d’un microphone, utilisable en mode kit main-libres. Etonnamment, cette fonction est tout à fait bien gérée, et pas seulement dans un environnement idéal. La captation est plutôt naturelle, dans un salon comme dans une rue pas trop bruyante. Au-delà, l’exercice est de toute façon stupide, car à la fois incivique et inaudible (le son de l’enceinte ne va couvrir le reste).
Une autonomie plus robuste que la moyenne
Semi-paradoxe des enceintes Bluetooth, les modèles plus puissants sont en général les plus endurants. Contrairement à un casque ou des écouteurs, le volume occupé implique une batterie de bien plus grande capacité.
Pourtant, avec cette limitation en tête, Marshall fait bien plus que la moyenne, et annonce une autonomie de 15 h (sans précision de mesure). A volume modéré, nous sommes assez facilement parvenus autour des 16 h 30, ce qui est déjà très élevé pour un tel engin. Par comparaison, la Bose Sounlink Micro n’excède pas les 5 h en pratique. En montant le volume, nous retombons davantage autour des 10 – 12h, ce qui reste très viable.
Le cri Willen
Pas de révolution sur l’architecture sonore, la Marshall compose avec ce qu’il est possible de faire dans de si petites dimensions. Elle est ainsi équipée d’un unique transducteur large bande de 2 pouces (5 cm), secondé par deux radiateurs passifs, et alimenté par une amplification de 10 W.
A l’écoute, la Marshall Willen n’est pas l’enceinte mini la plus convaincante qui soit passée dans nos mains, mais elle parvient à un résultat déjà très agréable, car plutôt bon techniquement. Son extension dans le bas du spectre n’est clairement pas aussi prononcée que sur la Soundlink Micro de Bose, qui reste une référence dans le genre, mais elle n’est ni anémique, loin de là. Une certaine puissance se dégage, et un petit pic marqué autour des 100 Hz apporte suffisamment de punch et de rondeur à l’écoute.
Néanmoins, on peut noter une légère mise en avant des aigus, ce qui va aérer l’écoute, mais peut s’avérer agressif sur des pistes déjà marquées. Cela est un peu moins vrai en utilisant l’enceinte en position couchée, dans laquelle les aigus (assez directifs) sont mieux domptés.
D’une manière générale, la Willen chante efficacement. Le niveau de détails est très bon, et l’enceinte navigue assez bien entre les différents styles. Bien sûr, il aurait été préférable d’accentuer un peu les basses, plus importantes dans un environnement nomade.
La puissance sonore est également assez bonne, mais la réserve disponible n’est pas représentative des capacités du produit. En effet, il est rare de dépasser les 75/80% de puissance sonore en pratique. Au-delà, le modèle maitrise bien moins sa distorsion, et un déséquilibre se crée : les basses n’augmentent plus à partir d’un certain seuil, ce qui va d’autant plus donner de l’agressivité à l’écoute.
Concernant les égaliseurs, ceux-ci sont malheureusement assez anecdotiques. Le mode Push appuie légèrement le pic autour des 100 Hz, sans apporter plus d’ampleur à l’écoute. Au contraire, les aigus, rehaussés également, viennent inutilement s’accentuer. Quant à l’égaliseur Voice, il apporte un peu de clarté aux voix, mais en diminuant encore les basses, ce qui n’a d’intérêt que pour les podcast.
L’avis de Clubic
Simple, bien conçue, autonome, et d’une qualité sonore plus qu’acceptable, la Willen de Marshall remplit bien son contrat.
Tout n’est pas rose dans son monde, à commencer par l’application dédiée assez peu utile et la connectivité classique, mais cette mini enceinte Bluetooth n’a aucun défaut majeur.
- Finition
- IP67
- Autonomie
- Bonne qualité sonore
- Connexion Multipoint
- Qualité des microphones
- Application peu utile
- Extension dans les basses perfectible
13 novembre 2024 à 11h45