Marshall Middleton

Autrefois uniquement présent sur le marché du casque, Marshall Headphones (propriété de Zound Industries) couvre à présent une vaste gamme d'enceintes Bluetooth, allant du format mini avec la Willen, jusqu'à l'imposant modèle de salon Acton III. Chaînon manquant entre nomadisme et sédentarité, la nouvelle Middleton reste dans l'optique portable d'une Emberton, tout en affichant des dimensions un peu déraisonnables pour un tel usage.

Imposante, puissante, plutôt ambitieuse sur son architecture sonore, elle se rapproche des quelques rares références de ce marché de niche des enceintes nomades à 300 euros et plus (prix officiel : 299 euros), composé, par exemple, de la non moins imposante Sony XG-300, ou de la Bose SoundLink Resolve+ II.

Les plus
  • Fabrication impeccable
  • Son équilibré et détaillé
  • Ergonomie intuitive
  • Diffusion à 360° efficace
  • Multipoint
Les moins
  • Effet stéréo peu convaincant
  • Léger débordement des basses

L'héritage Marshall au meilleur de sa forme

Les produits se suivent et se ressemblent pour la marque, dans le bon sens du terme. En effet, l'esthétisme Marshall Headphones, reproduction plus ou moins fantasmée du design des amplificateurs guitares Marshall, est toujours aussi réussi.

La Middleton se présente comme un imposant bloc parallélépipédique aux arêtes arrondies, de 109 × 230 × 95 mm pour pas moins de 1,8 kg. Si rien n'est nouveau concernant le design, sorte d'Emberton format géant, Marshall maitrise de bout en bout la fabrication.

Le châssis de la Middleton, tout en plastique, est recouvert d'une surcouche absorbante proche du silicone, et par deux grilles métalliques, respectivement sur la face avant et la face arrière. Le tout est agrémenté de boutons de contrôle affleurants, d'un stick multifonction couleur laiton, et d'une base antidérapante en caoutchouc.

Outre la densité de l'enceinte, nous sommes heureux de constater un tel niveau de finition. La Middleton est tout sauf gadget : l'assemblage est parfait, la résistance au choc clairement là, et la surface texturée apporte un plus par rapport à l'Emberton. Plutôt baroudeuse, malgré son format plus transportable que nomade, la Middleton est certifiée IP67, ce qui la protège des poussières des immersions.

Le seul défaut objectif de l'appareil vient de son côté salissant, très « attrape-poussière », venant à la fois de sa surface accrocheuse et du coloris noir assez révélateur. Il existe une déclinaison blanche du modèle, un peu moins Marshall, mais un peu plus joyeuse.

Fiche technique Marshall Middleton

Résumé
Type d'enceintes2.0 (Stéréo)
Puissance nominale60W
Norme Bluetooth5.1
Autonomie20h
Performances
Type d'enceintes2.0 (Stéréo)
Puissance nominale60W
Réponse en fréquence50 Hz - 20 kHz
Nombre de haut-parleurs4
Radiateurs passif2
Connectivité
Norme Bluetooth5.1
Codecs BluetoothSBC
Wi-FiNon
NFCNon
Certification DLNANon
Tuner FMNon
Mode StéréoOui
Connectiques
Entrée Jack 3.5 mmOui
Microphone intégréNon
Batterie
Autonomie20h
Câble d'alimentationUSB-C
Caractéristiques physiques
Hauteur109mm
Largeur230mm
Profondeur95mm
Poids1.8kg
Certification IPIP67

Ergonomie en mode clé en main, application très pauvre

On ne demande pas à une enceinte Bluetooth d'en faire autant qu'un casque ou des true wireless. Marshall, pourtant, va un peu plus loin que la formule de base. Sa grande spécialité, le joystick multifonction, se retrouve ici dans une forme à peu près identique à celle de l'Emberton.

Dépassant à peine de la surface, ce stick est à la fois cliquable (lecture/pause/allumage, extinction), et orientable sur quatre directions : verticale pour le réglage du volume, horizontale pour la navigation dans les pistes. La formule est toujours aussi intuitive.

À ces réglages classiques s'ajoutent deux petits duos boutons presque invisibles, permettant de modifier le niveau de basses d'un côté et le niveau d'aigus de l'autre, cela sur 10 crans (de 1 à 10, réglé sur 5 de base). Enfin, un bouton permet d'enclencher l'appairage Bluetooth, et un autre affiche le niveau de batterie.

Toutes les indications (volume, batterie, niveau de basses et d'aigus) utilisent le même afficheur, lui aussi typique des produits portables du constructeur : un petit ruban composé de 10 leds rouges. Suivant les actions, la position des leds et/ou leur intensité sont modifiées. Le volume, réglable sur 30 niveaux, affiche 3 intensités lumineuses pour une même led. Le niveau de batterie va quant à lui fonctionner par tranche de 10 %, avec un affichage de toutes les leds inférieures (8 leds à 80 % de batterie, 5 leds pour 50 %, etc.). Pour l'intensité des aigus et des basses, une seule led est utilisée. Bien que très dépouillé, ce mode d'affichage est parfaitement compréhensible, à peu près lisible en plein soleil, et il permet de conserver la sobriété générale du produit.

À l'inverse, l'application dédiée, Marshall Headphones, n'apporte que très peu de choses. Au chapitre des réglages, seuls l'accès aux basses et aux aigus donne vraiment l'impression de ne pas simplement avoir un beau présentoir. Celle-ci n'est toutefois pas totalement inutile, cela grâce à sa fonction Stack (que nous évoquons dans le chapitre suivant). Pour ceux qui ne possèdent qu'une seule enceinte, seules les mises à jour apporteront à Marshall Headphones un réel usage.

En bref, une ergonomie simple, mais éprouvée, avec quelques réglages bienvenus et une application dispensable.

Bluetooth (presque) à l'ancienne et partage audio

Oubliez vos espoirs de Bluetooth LE Audio si vous en aviez, la Middleton n'est équipée « que » d'une puce Bluetooth 5.1 qui dissipe toute possibilité de mise à jour de ce type. Autre déception, très habituelle pour les utilisateurs Marshall : l'absence de codec avancé. Le modèle s'en tient à un classique SBC. Autre oubli : l'absence de microphone, et par conséquent de fonction main libre/appel.

En revanche, la Middleton se permet d'intégrer une connexion Multipoint (connexion à deux appareils), très fonctionnelle. Le passage d'un flux à l'autre se fait sans hésitation et sans coupure, bien que nous ayons observés quelques ralentissements (saccades) à de rares moments. Pour l'appairage, le protocole Google Fast Pair est de la partie, permettant de directement se connecter à un smartphone Android, sans passer par les options Bluetooth.

À ceci s'ajoute une petite touche Marshall, que l'on retrouve, sous d'autres formes, dans pas mal d'autres marques d'enceintes portables : la possibilité de relayer le son sur un nombre quasi illimité d'enceintes Marshall Middleton. En activant ce mode dans l'application, l'enceinte principale agit comme une balise principale, qui va envoyer le son à d'autres enceintes, réceptrices. Nous n'avons pas pu expérimenter cette fonction, qui n'a rien de novateur, mais reste amusante.

Terminons sur la connectique du produit, aussi élémentaire soit-elle. La Middleton dispose d'une entrée ligne au format jack 3,5 mm, ce qui autorise un raccordement sur n'importe quelle sortie audio, sans latence. À ceci s'ajoute un port de charge en USB-C, qui sert également pour la charge externe (powerbank)., d'un téléphone ou autre.

Autonomie classique, attention au volume

Annoncée à 20 h (sans précision de mesure), l'autonomie de ce type d'appareil dépend fortement du volume sonore, l'amplification consommant infiniment plus que l'électronique liée au Bluetooth, ce qui n'est pas autant le cas dans un casque ou des écouteurs. Clairement, nous n'avons pas atteint les 20 h, bien que cela semble possible en restant à 25 %−30% de volume environ, ce qui apporte un volume déjà honnête.

En restant autour des 40 %−50%, parfois en poussant à 60 %, l'enceinte est allée tutoyer les 13 h environ. En poussant vraiment le volume, nous retombons assez facilement sous les 10 h, voire 8 h. Clairement, la puissance n'est pas sans conséquence. Le mode batterie externe est quant à lui très pratique, mais limité à 5 W (5V 1A).

Du coffre mais de la nuance

Plus loin qu'un simple « je mets un gros haut-parleurs et un radiateur passif », l'architecture sonore de la Marshall Middleton est plutôt ambitieuse dans son genre, sans être révolutionnaire. Ici, nous avons droit à une topologie 2 voies, avec 2 transducteurs de basses/médiums de 7,6 cm de diamètre secondés par 2 radiateurs passifs, et 2 tweeters de 1,9 cm.

Le tout est propulsé par 2 amplificateurs classe D de 20 W (à priori RMS) chacun pour les basses, et 2 amplificateurs classe D de 10 W chacun pour les tweeters, soit une puissance totale de 60 W. La disposition des haut-parleurs, en symétrique centrale, apporte une dispersion 360° tout en conservant, sur le papier, une sonorité stéréo.

À l'image d'une sony XG-300 que l'on attendait pleine d'emphase dans les basses, la Middleton suit un chemin bien plus équilibré qu'on ne pourrait le penser. À ce titre, elle semble même plus équilibrée que ses petites sœurs Emberton et Willen, puisque se permet bien plus de maitrise dans les aigus. Les pics dans cette gamme de fréquences sont à peine perceptibles. De fait, si les basses sont légèrement appuyées en posant l'enceinte sur des surfaces type table basse (qui ont tendance à accentuer les basses), un usage plus nomade montre au contraire une signature sonore toujours puissante, mais plutôt naturelle.

La Middleton ne va pas aller se confronter à des modèles Hifi, mais distille un bon niveau de détails et une certaine nuance dans sa reproduction. En dépit de sa taille réduite, les très basses fréquences, 60 Hz et moins, ne sont clairement pas absentes. Sur ce plan, l'assise sonore est là, les basses sont amples, à défaut d'être les plus précises du genre. Les radiateurs passifs permettent, en effet, de descendre très bas, mais font perdre en précision. Cela se traduit par un léger débordement dans les bas-médium, lui-même caractérisé par une sensation « d'attaque » un peu molle.

C'est à peu près le seul reproche que nous pouvons vraiment faire sur la qualité technique. En effet, la sonorité est un peu plus fun que celle observée sur le modèle Sony, sans être caricaturale. De plus, les ajustements dans les basses et les aigus sont suffisamment prononcés et fins pour modifier le son du produit sans entraver sa personnalité.

La dispersion à 360° est un autre point satisfaisant. Celle-ci se fait avec un certain naturel, peu importe le placement de l'enceinte dans l'espace.  Rien n'est parfait, et une perte dans les aigus, de plus en plus prononcée, apparait en s'écartant de l'axe des deux façades. À l'inverse, la disposition stéréo ne fonctionne que très peu. La séparation est là, mais pas vraiment naturelle, chaque canal paraissant se chercher. Surtout, l'effet ne marche qu'en étant bien en face de la grille avant (logo Marshall).

Terminons avec le niveau de puissance, plus que satisfaisant pour la plupart des usages. La Middleton peut remplir une pièce de taille moyenne, ce qui la classe comme une bonne enceinte transportable d'intérieur. En montant dans les haut-volumes (80 % et plus), nous atteignons les limites de l'architecture sur les basses, qui semblent s'arrêter en chemin ou perdre en précision. À l'inverse, la distorsion dans le reste des fréquences reste très contenue.

Marshall Middleton, l'avis de Clubic :

Conclusion
Note générale
8 / 10

La performance justifie-t-elle le prix ? Nous parlons d'un marché un peu particulier, presque de niche. Dans cette branche, la Middleton tient parfaitement son rang, d'autant que son orientation, baroudeuse avant tout, n'empêche clairement pas un usage purement d'intérieur. La puissance est suffisante pour bien des intérieurs, et la liberté plus grande que sur la série HomeLine, dépourvue de batterie.

Bien conçue, agréable à l'usage, et puissante, la Middleton réussit très bien cet entre-deux portable/salon, faute d'apporter de réelles nouveautés. La sonorité est maitrisée, la connectivité satisfaisante, seuls quelques petits défauts persistent en plus de son tarif élevé.

Les plus
  • Fabrication impeccable
  • Son équilibré et détaillé
  • Ergonomie intuitive
  • Diffusion à 360° efficace
  • Multipoint
Les moins
  • Effet stéréo peu convaincant
  • Léger débordement des basses
Sous-notes
Construction
9
Ergonomie
8
Autonomie
7
Qualité sonore
8
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