Pourquoi Paymium croit à la révolution Bitcoin

Thomas Pontiroli
Publié le 03 septembre 2015 à 13h18
Une première levée de fonds avec Xavier Niel à la table et des discussions toujours plus sérieuses avec les banques... pour Paymium, le Bitcoin va devenir central dans la finance.

C'est le moment de décoller pour Paymium. La place de marché française vient de lever 1 million d'euros auprès du fonds de Xavier Niel, Kima Ventures, de NewFund et du spécialiste en monétique, Galitt. Pour la start-up fondée en 2011, l'heure est à l'expansion en Europe - où elle compte 30 à 40 % de ses clients -, et à la recherche et développement et à l'ajout de nouvelles fonctionnalités autour de sa nouvelle plateforme.

Paymium dévoile en effet un outil taillé pour les traders avec une interface digne de logiciels professionnels, des graphiques mis à jour en temps réel, la visualisation d'autres marchés et la possibilité de le personnaliser. De quoi satisfaire, en principe, les exigences des spéculateurs. Pourtant, Paymium ne se limiterait pas à cela.

Une pluralité d'usagers

Gonzague Grandval, le fondateur et PDG de la société, l'assure : une majorité des 15 000 utilisateurs sont en fait des particuliers aux profils différents. « Des étudiants, des actifs, des personnes plus âgées. » Leur but ? Là aussi, pas de tendance majeure selon le responsable : « Certains veulent acheter des BTC pour réaliser des achats en ligne, d'autres tentent d'investir, il y en a qui spéculent et enfin, certains veulent découvrir. »

Dans le détail, il est difficile de savoir ce que ces acheteurs font de leurs bitcoins. « De la même façon que lorsque vous achetez de l'euro, on ne peut pas dire ce que vous faites avec », souligne Gonzague Grandval. L'utilité du Bitcoin resterait donc pour l'instant à cheval entre ces quatre usages précités, déjà connus. Mais quelque chose serait en train de bouger, et il se pourrait que la monnaie virtuelle change de dimension.


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Les banques sont sur le coup

Selon le Sunday Times, cité par La Tribune, la banque britannique Barclays s'est mise en ordre de bataille en mobilisant 75 personnes dans deux laboratoires pour étudier le Bitcoin. Sa première initiative - accepter les versements en bitcoins aux œuvres de charité - ne fera pas de vagues. Mais selon le New York Times, une lame de fond arrive et aurait de quoi soulever tous les bateaux, car quinze institutions financières imaginent réorganiser le marché de change de devises en utilisant la technologie Blockchain qui sous-tend le Bitcoin.

Sa vitesse de transfert presque instantanée conjuguée à ses coûts dérisoires, voilà deux arguments auxquels les banques se montreraient de plus en plus sensibles. Ce sujet intéresse également BNP Paribas ou encore la banque suisse UBS qui, comme le rappelle La Tribune, a ouvert un laboratoire pour étudier le Blockchain.

En deux ans, le champ lexical entourant le Bitcoin a bien changé. On ne parle plus de Silkroad, cet eBay de la drogue et des armes qui avait entraîné la réputation de la crypto-devise dans sa chute en 2013. Le spectre de la faillite de la plateforme d'échanges Mt.Gox, qui avait également esquinté le cours de la monnaie virtuelle en 2014, s'éloigne lui aussi. Aujourd'hui, le Bitcoin se noue ainsi d'amitié avec les institutions financières.

Vers d'autres usages en 2016

C'est ce qui nourrit l'optimisme de Gonzague Grandval et de ses nouveaux investisseurs : « Des banques et des institutions ont mené des projets ces derniers mois qui aboutiront au début 2016 et alors on découvrira les autres aspects du Bitcoin, comme la gestion de titres. » Le PDG de Paymium n'a pas noué de partenariat avec ces banques, « un bien grand mot », sourit-il. Mais les discussions et les chantiers, dit-il, se multiplient.

D'ailleurs, Paymium consacrera une partie des fonds levés pour « travailler avec les banques sur d'autres solutions portées par la technologie Bitcoin » en parallèle de son activité historique de place de marché. Pour l'expert du sujet, l'intérêt grandissant de ces acteurs traditionnels est le signe que cette technologie a « un intérêt majeur » pour les métiers de la banque, « ce que nous martelons depuis un moment ».


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