Le rayon livres numériques de Fnac.com référence 80 000 ouvrages, qui sont mis en vente tels que les éditeurs les ont livré. Contrairement à Amazon ou Apple qui distribuent chacun un seul format propriétaire, la Fnac distribue quant à elle en partie au format ePub, en partie au format PDF. Mais format standard n'implique pas nécessairement absence de DRM.
DRM de rigueur (et inversement ?)
La totalité du catalogue, à l'exception d'un petit millier de livres d'après un porte-parole du cybermarchand, est donc protégée par le verrou numérique propriétaire Adobe Digital Editions. Celui-ci est pris en charge par une quarantaine de dispositifs du marché, des ordinateurs aux smartphones, en passant par des tablettes mais aussi et surtout des liseuses de livres électroniques. En échange de l'association à un compte Adobe ID, un livre protégé par ADE peut être lu sur six dispositifs différents. « Adobe Digital Editions est d'une certaine manière le DRM le plus ouvert, » ironise ainsi le porte-parole de Fnac.com. Il ne peut en revanche ni être revendu, ni prêté à un ami.
Manque de transparence
L'ennui, c'est que la Fnac manque de transparence à ce sujet et que, qui plus est, elle n'apporte qu'un soin très approximatif à la bonne tenue des fiches produits de son catalogue.
Certaines fiches omettent ainsi de mentionner qu'un verrou numérique restreint l'utilisation du livre. Torts partagés, assure notre porte-parole, puisque ce serait à l'éditeur de transmettre cette information.
Quand bien même c'est indiqué, la mention « ACS4 » pour « type de DRM » est pour le moins obscure. Et ce n'est pas l'infobulle listant les différents formats proposés qui va nous éclairer. Adobe Digital Editions y est certes bien évoqué, mais ni les inconvénients, à commencer par la nécessité d'être connecté à Internet à la première lecture ou au transfert d'un livre acheté, ni même les quelques avantages de ce verrou numérique, tel que la possibilité de re-télécharger ses achats, ne sont ainsi présentés sur le site.
Si le marché de la musique en ligne est désormais débarrassé de ces contraignants verrous numériques, le marché émergent du livre électronique a encore du chemin à parcourir. La Fnac « reconnait que son site mérite quelques améliorations ». La liste des dispositifs pris en charge devrait ainsi être prochainement mise en avant, et la foire aux questions enrichie. Le possesseur d'un Amazon Kindle, par exemple, devrait donc bientôt être prévenu avant de passer en caisse. Le distributeur aurait enfin d'ores et déjà engagé des réflexions sur l'abandon des DRM avec les éditeurs.
1 Digital right management : gestion numérique des droits.