Réponse du berger AMD à la bergère NVIDIA – à moins que ce ne soit l’inverse – la sortie des cartes graphiques Radeon RX 7900 est l’occasion de voir ce que RDNA 3 a dans le ventre. Il s’agit de concurrencer NVIDIA, bien sûr, mais aussi d’ouvrir la voie à de nouvelles évolutions dans d’autres secteurs clés pour AMD comme les consoles de jeu vidéo.
- Architecture prometteuse
- Performances de haut niveau
- Écosystème en progrès
- 28,4 cm de long, 2,5 slots
- DisplayPort 2.1, prise USB-C
- Ventilation énervée à pleine charge
- Ray tracing encore en retrait
- Flou artistique autour des custom
- Architecture prometteuse
- De bonnes performances
- Écosystème en progrès
- Moins de 28 cm de long
- DisplayPort 2.1, prise USB-C
- Ventilation qui monte dans les tours
- Encore du mal en ray tracing
- Flou artistique autour des custom
Alors que NVIDIA a un peu changé ses habitudes de lancement pour la génération Ada Lovelace – avec la sortie d’un modèle ultra haut de gamme d’emblée – AMD semble davantage respecter sa routine. Ainsi, à la manière de ce qu’elle avait fait pour les Radeon RX 6000, la société dirigée par Lisa Su commercialise directement deux cartes : une RX 7900XTX pour le haut de gamme et une RX 7900XT qui semble n'être qu’à peine moins puissante. Deux cartes comme pour inonder le marché ou noyer le poisson ? La RX 7900 XTX de référence s'affichera à 1 159 € tandis que la RX 7900 XT sera proposée à 1 059 €. Notez que ce sont les MSRP de la boutique AMD, mais que les stocks disponibles à ces prix-là partiront en quelques secondes. Les prix chez les revendeurs seront probablement bien supérieurs.
Fiche technique AMD Radeon RX 7900 XTX
Mémoire vidéo | 24Go |
Type de mémoire | GDDR6 |
Technologie(s) d'affichage compatible(s) | FreeSync |
Sorties vidéo | DisplayPort (x2), DisplayPort USB Type C, HDMI 2.1 |
Fréquence de base | 1,900MHz |
Fréquence Boost | 2,500MHz |
Processeurs de flux | 6144 |
Mémoire vidéo | 24Go |
Interface mémoire | 384 bit |
Type de mémoire | GDDR6 |
Consommation | 355W |
Technologie(s) d'affichage compatible(s) | FreeSync |
VR Ready | Oui |
VirtualLink | Oui |
Définition d'affichage maximale | 7680 x 4320 pixels |
Sorties vidéo | DisplayPort (x2), DisplayPort USB Type C, HDMI 2.1 |
Connecteur(s) d'alimentation | PCI Express 8 Broches |
Bus | PCI Express 4.0 16x |
Longueur | 287mm |
Largeur | 123mm |
Epaisseur | 50mm |
LED | Non |
Type de refroidissement | Actif (fansink) |
Fiche technique AMD Radeon RX 7900 XT
Mémoire vidéo | 20Go |
Type de mémoire | GDDR6 |
Technologie(s) d'affichage compatible(s) | FreeSync |
Sorties vidéo | DisplayPort (x2), DisplayPort USB Type C, HDMI 2.1 |
Fréquence de base | 1,500MHz |
Fréquence Boost | 2,400MHz |
Processeurs de flux | 5378 |
Mémoire vidéo | 20Go |
Interface mémoire | 320 bit |
Type de mémoire | GDDR6 |
Consommation | 300W |
Technologie(s) d'affichage compatible(s) | FreeSync |
VR Ready | Oui |
VirtualLink | Oui |
Définition d'affichage maximale | 7680 x 4320 pixels |
Sorties vidéo | DisplayPort (x2), DisplayPort USB Type C, HDMI 2.1 |
Nombre d'écran(s) | 4 |
Connecteur(s) d'alimentation | PCI Express 8 Broches |
Bus | PCI Express 4.0 16x |
Longueur | 276mm |
Largeur | 113mm |
Epaisseur | 49mm |
LED | Non |
Type de refroidissement | Actif (fansink) |
Le « premier GPU chiplet dédié au jeu vidéo »
À la sortie de la GeForce RTX 4090, NVIDIA a clairement mis en avant le caractère colossal du GPU à l’œuvre sur la génération Ada Lovelace, tout de même 76,3 milliards de transistors. AMD ne cherche pas à se battre sur ce terrain. De fait, lors des différentes présentations et des ateliers auxquels nous avons été conviés pour découvrir l’architecture RDNA 3, il a davantage été question de l’organisation du GPU, lequel reprend le concept de chiplet cher aux processeurs Ryzen.
De manière assez intéressante, nous assistons donc à une orientation radicalement différente entre les architectures Ada Lovelace et RDNA 3. Pour cette dernière, AMD n’hésite pas à parler de « premier GPU chiplet dédié au jeu vidéo » et met en avant l’expérience accumulée sur la conception Multi-Chip-Module – ou MCM – qu’elle utilise depuis un moment avec les gammes de processeurs Ryzen et EPYC. AMD explique toutefois que la question du bien-fondé de la MCM sur un GPU s'est posée.
AMD s'est demandé si le concept de chiplet pouvait être adapté au GPU © AMD
Contrairement à un CPU comme les Ryzen, il faut savoir qu’un GPU implique bien plus de signaux entre les éléments de la puce. AMD évoque « plusieurs dizaines de milliers de signaux » sur un GPU contre seulement « plusieurs centaines » sur un CPU EPYC. De fait, ses ingénieurs ont été dans l’obligation de revoir leur approche dans les grandes largeurs. Il a ainsi été question de revoir la structure même de ses GPU.
Avec RDNA 3, la conception MCM aboutit à la création de deux entités : le Graphics Compute Die (GCD) et le Memory Cache Die (MCD). Bien sûr – c’est tout l’intérêt du chiplet, AMD peut associer plusieurs de ces MCD : sur la Radeon RX 7900XTX, il en intègre 6 pour un bus mémoire de 384-bit et 96 Mo de cache L3 quand la 7900XT se contente de 5 MCD pour un bus de 320-bit et 80 Mo de cache L3. Par ailleurs, GCD et MCD n’exploitent pas le même processus de gravure.
Infinity Cache (L3) de 2nde génération
Ainsi, le GCD est le véritable cœur du processeur. C’est là que tous les calculs sont réalisés et c’est donc là qu’il faut mettre l’accent. Pour atteindre les meilleures performances/Watt, AMD a opté pour une gravure en 5 nm assurée par TSMC. Bien sûr, c’est de nouveau TSMC qui se charge de la gravure du MCD, mais il s’agit ici de se contenter du 6 nm, une technologie mieux maîtrisée par le fondeur qui doit permettre de meilleurs rendements.
Les Infinity Links sont la réponse d'AMD aux besoins d'interconnexions d'un GPU © AMD
Ces deux entités ont évidemment besoin de communiquer entre elles. Énormément. Tout le temps même. Pour assurer la meilleure communication possible, AMD a décidé de revoir l’interconnexion utilisée et parle d’Infinity Links quand il est question d’Infinity Fabric On-Package sur les Ryzen et EPYC. Un changement de nom qui n’a rien d’innocent : AMD évoque un fonctionnement à 9,2 Gbit/s soit « pratiquement dix fois la densité de bande passante » des processeurs de la marque.
De manière plus concrète, AMD souligne que la bande passante maximale entre les GCD et les MCD s’établit à 5,3 To/s. Oui To/s. L’objectif affiché étant d’aboutir à une puce plus efficace que sur RDNA 2, AMD se devait de repenser le cache intégré à ses GPU. Une refonte qui se matérialise par un autre changement de nom : AMD parle d’Infinity Cache de 2nde génération quand les Radeon RX 6000 intègrent un Infinity Cache de 1ère génération.
Sans surprise, AMD précise que son cache agit « comme un amplificateur massif de bande passante » et si elle n’entre pas dans le détail de l’Infinity Cache de 2nde génération, AMD souligne des « modifications dans la manière dont les données sont envoyées aux GPU » avant d’indiquer qu’en intégrant moins de cache que sur RDNA 2, elle peut tout de même augmenter la bande passante effective et avance les chiffres suivants :
- Radeon RX 6950XT, 128 Mo d’Infinity Cache de 1ère génération avec bus mémoire 256-bit / GDDR6 18 Gbps : bande passante de 1 793,5 Go/s
- Radeon RX 7900XT, 80 Mo d’Infinity Cache de 2nde génération avec bus mémoire 320-bit / GDDR6 20 Gbps : bande passante de 2 912 Go/s
- Radeon RX 7950XTX, 96 Mo d’Infinity Cache de 2nde génération avec bus mémoire 384-bit / GDDR6 20 Gbps : bande passante de 3 494,4 Go/s
Le point sur les principales différences techniques entre les deux cartes © AMD
Graphic Compute Die : au cœur de RDNA 3
Le GCD est le centre névralgique d’un GPU RDNA 3. Gravé en 5 nm, il mesure 300 mm² quand chaque MCD se limite à 37 mm². C’est au sein du GCD qu’AMD nous a préparé la majorité des nouveautés, à commencer par l’augmentation du nombre d’unités de calcul (Compute Units, CU). On passe de 80 sur le GPU de la 6950XT à 84 (7900XT) voire 96 (7900XTX). Cela a un impact sur le nombre de processeurs de flux qui grimpe à 5 376 (7900XT) ou 6 144 (7900XTX) contre 5 120 (6950XT).
Plus important, ces processeurs de flux sont capables d’exécuter jusqu’à deux instructions par cycle contre une seule sur RDNA 2. Chaque médaille ayant son revers, il est nécessaire que les instructions puissent être exécutées en parallèle pour en profiter. C’est ce que l'on appelle l’ILP pour Instruction Level Parallelism. AMD change ainsi de voie : après avoir estimé que l’ILP était une faiblesse sur RDNA 2, la société le réintroduit sans doute pour davantage d’efficacité à moindre coût.
De fait cependant, on ne peut plus complètement comparer les performances brutes entre RDNA 2 et RDNA 3 : les « jusqu’à 23,65 TFLOPS » du premier ne sont pas aussi faibles que les « jusqu’à 61 TFLOPS » du second. AMD ne se contente pas de cette nouveauté et elle a dédié une partie de son GPU à l’intelligence artificielle avec deux « accélérateurs d’IA » par unité de calcul et de nouvelles instructions IA : de quoi augmenter les performances en la matière « jusqu’à 2,7x ».
Intelligence artificielle et ray tracing profitent d'un surcroît de puissance © AMD
Enfin, le ray tracing est à l’honneur. Largement mise en avant par NVIDIA, la technique de rendu profite d’une nouvelle génération d’accélérateurs qui gère 1,5 x plus de rayons, exploite de nouvelles instructions dédiées et parvient ainsi à des performances en hausse de 50 % sur chaque unité de calcul. Dans les jeux, AMD évoque une amélioration entre 47 % et 84 %, FSR activé. C’est mieux, mais est-ce suffisant pour faire de l’ombre à NVIDIA ?
Petite révolution côté affichage
Au-delà de l’aspect « puissance de calcul », RDNA 3 est l’occasion pour AMD de revoir sa proposition en matière de moteur d’affichage et multimédias. Vous avez tous entendu parler du DisplayPort 2.1. AMD est donc la première société à l’exploiter sur ses cartes graphiques. En RDNA 3, ces dernières sont en mesure de proposer une bande passante doublée par rapport au DisplayPort 1.4 ce qui autorise, bien sûr, de meilleures définitions/fréquences de rafraîchissement.
AMD a notamment mis en avant un débit maximal de 54 Gbps ouvrant la voie au contenu 8K en 165 Hz et 4K en 480 Hz. Attention, si AMD a parlé du lancement, en 2023, d’un moniteur Samsung 8K, il ne s’agira « que » d’un 8K Ultrawide : la définition 8K sera tronquée en hauteur. En revanche, AMD ne cherche pas à tricher quand il parle de prise en charge vidéo. En plus des classiques H.264 et H.265, la société américaine intègre l’encodage et le décodage AV1 à son GPU.
DisplayPort 2.1, jusqu'à 68 milliards de couleurs et prise en charge de l'AV1 © AMD
À en croire AMD, le moteur multimédias de RDNA 3 accroit les performances de 80 % par rapport à son homologue RDNA 2. De plus, jusqu’à deux flux H.264/H.265 peuvent être encodés – ou décodés – simultanément. AMD n’est toutefois pas clair sur un point : est-ce que cela s’applique aussi à l’AV1 ? AMD préfère souligner qu’il est partenaire de plusieurs logiciels bien connus comme Adobe Premiere Pro, FFmpeg, HandBrake ou OBS.
Enfin, sans surprise dans la mesure où AMD aurait davantage communiqué sur ce point si cela avait été le cas, mais RDNA 3 n’est pas l’occasion de passer les cartes graphiques en PCI Express 5.0. Quand bien même les Ryzen 7000 et la plateforme AM5 acceptent de telles cartes, il nous faudra attendre, au mieux, la génération suivante. Nos Radeon RX 7900XT et 7900XTX sont donc toujours en PCI Express 4.0, comme leurs homologues Intel/NVIDIA.
Les Radeon RX 79000XT et 7900XTX dans le détail
Contrairement à NVIDIA, AMD a donc décidé de lancer simultanément deux cartes graphiques. De plus, il n’est pas question de mettre sur le marché de modèle ultra haut de gamme – une hypothétique Radeon RX 7950XT – AMD préférant viser un cran en dessous. Elle compare ainsi ses deux cartes à la GeForce RTX 4080 : la RX 7900XT doit être un peu moins performante tandis que la RX 7900XTX fait jeu égal, voire dépasse le modèle NVIDIA.
Nos Radeon RX 7900 sans et avec la GeForce RTX 4080 : impressionnant, non ? © Nerces
En apparence, les deux cartes sont proches et les dimensions de la 7900XTX ne sont que légèrement supérieures à celles de la 7900XT. Les deux cartes intègrent de la mémoire GDDR6 à 20 Gbps, la 7900XTX proposant 24 Go contre 20 Go sur la 7900XT : une augmentation notable par rapport à la 6950XT ou la GeForce RTX 4080 (16 Go chacune). Dans le cas de la 7900XTX il est question d’un bus 384-bit contre 320-bit sur la 7900XT qui devra donc faire avec une bande passante inférieure.
Une différence qui se confirme côté GPU avec un modèle plus complet sur la 7900XTX qui dispose des 6 MCD possibles (contre 5 sur le 7900XT), d’un plus grand nombre d’unités de calcul (96 contre 84) et de plus processeurs de flux (6 144 contre 5 376). Sachant que les fréquences sont aussi plus élevées sur la 7900XTX – 2,3 GHz contre 2 GHz de base / 2,5 GHz contre 2,4 GHz en boost – les performances devraient logiquement s’en ressentir.
Le jeu des 7 différences peut se poursuivre entre la 7900XT et la 7900XTX © Nerces
Sans surprise, la 7900XTX sera aussi plus énergivore que sa petite sœur. AMD parle de 355 watts contre 315 watts. La 7900XT est moins gourmande que la 6950XT laquelle était affichée pour 335 watts. Une puissance qui permet à AMD de rester sur deux classiques connecteurs 8 broches pour alimenter ses cartes. Terminons notre description avec ce port USB-C, capable de gérer la vidéo, en plus de deux DisplayPort 2.1 et d’un HDMI 2.1.
Enfin, AMD ne s’est pas privé pour faire un pied de nez à NVIDIA : les deux cartes sont nettement plus compactes que les RTX 4080/RTX 4090. On parle de 27,6 × 11,3 centimètres pour la 7900XT, de 28,7 × 12,3 cm pour la 7900XTX quand la RTX 4080 fait 30,4 × 13,7 cm. L’occupation est de 2,5 emplacements PCI Express quand il en faut 3 chez NVIDIA. Les Radeon RX sont imposantes, mais le volume est tout de même plus mesuré.
HWInfo est le premier logiciel à faire le point sur nos cartes, 7900XT puis 7900XTX © Nerces
Protocole de test
Afin de faire honneur aux cartes graphiques de nouvelle génération, nous avons revu notre protocole de test. Bien sûr, la base reste la même en ce sens qu’il ne nous semblait pas utile de refondre la configuration mise en place.
Nous enchaînons ensuite avec les multiples onglets de CPU-Z © Nerces
Configuration de test
- Carte mère : ASUS ROG Maximus Z690 Hero
- Processeur : Intel Core i9-12900K
- Mémoire : Kingston Fury DDR5-4800 CL38 (2x 16 Go)
- SSD « système » : Kingston KC3000 2 To
- Refroidissement : ASUS ROG Ryujin II 360
- Alimentation : be quiet! Straight Power 11
Avant de conclure cet état des lieux avec GPU-Z © Nerces
Les logiciels mis en œuvre ont évolué. Nous sommes sur Windows 11 en version Professionnel 64-bit 22H2 22621.607. AMD nous a bien sûr livré de nouveaux pilotes (22.40.00.57 Beta 5) pour que ses cartes soient reconnues. Sachez que chez NVIDIA, ce sont les pilotes 527.37 qui ont été utilisés.
Notre configuration de test est prête à faire parler la poudre ! © Nerces
Qu’en est-il des performances ?
Afin de maintenir la relative clarté de nos graphiques, nous avons choisi de nous focaliser sur les cartes graphiques les plus puissantes et de ne pas alourdir les choses avec la Radeon RX 6600XT par exemple. Nous mettons aussi l'accent sur les modèles de référence, sauf dans le cas de la Radeon RX 6950XT qui nous a été prêtée, pour ce test, par Gigabyte.
3DMark
Utilisé depuis la nuit des temps, 3DMark est un outil pratique pour évaluer rapidement une configuration. Il ne saurait toutefois se substituer à des tests « réels » : ce n’est qu’un indicateur. Sur ce logiciel, on note d’importants progrès entre la génération RX 6000 et les nouvelles RX 7000 : la 7900XT est ainsi 21 % plus performante que la RX 6950XT.
En revanche, les deux « petites » nouvelles peineront à contester la domination de NVIDIA. Sur TimeSpy Extreme, la RTX 4090 est intouchable, mais la RX 7900XTX fait jeu égal avec la RTX 4080. En revanche, la scène Port Royal est douloureuse pour AMD. Il semble que le ray tracing sur RDNA 3, ce ne soit pas encore tout à fait ça.
Blender Benchmark
Outil plus professionnel intégré récemment à notre protocole, Blender est l’occasion de voir le comportement de nos cartes face à un logiciel de rendu 3D. Hélas, le duel AMD/NVIDIA tourne court. On peut même parler de gifle alors que la RTX 4080 écrase les deux nouvelles Radeon RX.
Ces dernières pourront toutefois se consoler en regardant l’écart qui les sépare de l’ancienne génération : +32 % entre la RX 6950XT et la RX 7900 XT sur la seule scène « Monster », c’est malgré tout une très belle progression.
Cyberpunk 2077
Sans doute l’un des jeux PC les plus avancés techniquement parlant, Cyberpunk 2077 favorise assez nettement les cartes NVIDIA, ce n’est pas une nouveauté. Reste que, de base, les Radeon RX 7900 s’en sortent très honorablement en dominant même la RTX 4080 en 1 080p.
Il convient de noter que plus la définition progresse et moins les cartes RDNA 3 sont à leur aise. De fait, en 4K, la RTX 4080 est devant la RX 7900XTX de presque 11 % et se démarque de la petite sœur avec un écart de 33 %.
Cyberpunk 2077 et le ray tracing
Histoire d’enfoncer le clou et, surtout, de se tourner vers l’avenir, nous faisons un second test Cyberpunk 2077 en activant cette fois le ray tracing en mode « ultra ». Nous optons aussi pour le mode de super-échantillonnage le plus indiqué pour la carte, en mode « équilibré ».
Si les Radeon RX 7900 progressent par rapport à la RX 6950XT – en un sens, heureusement – l’écart se creuse encore avec les RTX 4080/4090. La plus petite des cartes NVIDIA signe des performances de +90 % par rapport à la RX 7900XT et de +67 % par rapport à la RX 7900XTX.
Far Cry 6
Heureusement pour AMD, sur le jeu d’Ubisoft Montréal, les conclusions sont différentes. En réalité, la RX 6950XT était déjà impressionnante et la nouvelle génération de Radeon RX est surtout là pour améliorer les choses en 4K.
Le fait que Far Cry 6 fait briller la RX 7900XT qui se paie le luxe de devant – d’un cheveu – la GeForce RTX 4080 tandis que la RX 7900XTX fait pratiquement jeu égal avec la RTX 4090 : on parle d’ici de seulement 1 ips d’écart en 4K. Rappelons que nous activons ici le ray tracing (modeste), mais pas la solution de super-échantillonnage « maison ».
Forza Horizon 5
Après une victoire dans chaque camp, Forza Horizon 5 vient équilibrer les choses. En premier lieu, la RTX 4090 est évidemment intouchable. En revanche, la RX 7900 XTX est au coude-à-coude avec la RTX 4080 : elle domine en 1 080p et 1 440p avant de perdre d’un cheveu en 4K.
Sans surprise, la RX 7900XT ne peut pas faire aussi bien, mais en faisant progresser les résultats de la génération précédente – en 4K principalement – et en n’étant pas complètement distancée par les RX 7900XTX/RTX 4080, elle remplit son contrat.
Marvel’s Guardians of the Galaxy
Sur Marvel’s Guardians of the Galaxy, on retrouve la même concurrence acharnée entre la RX 7900XTX et la RTX 4080 qui ne sont séparées que par des poussières d’images par seconde. En revanche, en 4K, la RX 7900XT est un peu plus en difficulté : à 111 ips, elle ne démérite pas, mais déborde surtout la RTX 3090… tout en étant battue par la RX 6950XT.
Red Dead Redemption 2
Le duel à couteaux tirés entre la RX 7900XTX et la RTX 4080 se poursuit sur Red Dead Redemption 2, unique jeu Vulkan de notre sélection. Sensiblement plus rapide en 1 080p et 1 440p, la GeForce conserve l’avantage en 4K, mais avec 1 ips d’écart peut-on vraiment parler de victoire ?
Une fois encore, la RX 7900XT est distancée par nos deux concurrentes, mais par rapport au test réalisé sur Marvel's Guardians of the Galaxy, elle se montre plus à son avantage, distançant plus nettement toutes les cartes de génération précédente.
Total War Warhammer 3
Notre sélection s’achève avec le test sur Total War Warhammer 3 de The Creative Assembley. La scène retenue est celle du champ de bataille avec les détails graphiques au maximum. Si la GeForce RTX 4090 demeure intouchable, la hiérarchie est un peu modifiée.
En effet, le « jeu égal » des RX 7900XTX/RTX 4080 tourne cette fois à l’avantage d’AMD avec un écart d’ailleurs plus élevé : 3 ips à 73 ips en 4K. Une fois encore, la RX 7900XT n’est pas en mesure de lutter, mais elle domine très clairement toutes les cartes de génération précédente.
Et la latence dans tout ça ?
Au moment de tester les nouvelles GeForce, nous avons mis en place un nouveau protocole pour revenir sur une question de plus en plus à la mode : celle de la latence système. En effet, pour les joueurs exigeants, le nombre d’images par seconde n’est plus un indicateur suffisant.
Nous avions utilisé le FrameView de NVIDIA qui permet de mesurer la moyenne du nombre d’images par seconde, la moyenne des pires 1 % et le temps de latence de la machine. Hélas, FrameView ne fonctionne pas sur les RX 7900 et nous manquions de temps pour mettre en place une alternative.
« 1% low », qu'est-ce c'est ?
À côté de la mesure des images par seconde, de plus en plus souvent, on voit apparaître une autre valeur, celle du « 1% low ». À Clubic, il n'est pas encore question de l'utiliser très souvent, mais cela ne doit pas empêcher de savoir de quoi il retourne.
En effet, une moyenne classique du nombre d'images par seconde ne rend pas compte du côté fluctuant de la chose. De fait, malgré un résultat de 100 ips, il est possible d'avoir des moments « de faiblesse » durant lesquels la vitesse d'animation chute, brièvement, à 40 ou 50 ips.
Le « 1% low » est une réponse à ce problème. Il ne s'utilise pas seul, mais conjointement à la moyenne classique, et retourne une nouvelle moyenne qui n'est calculée que sur le 1% du temps où la vitesse d'animation est la plus mauvaise d'où notre traduction en « 1% faible IPS ».
Certains ne se contentent plus du « 1% low » : ils utilisent le « 0,1% low » qui insiste encore davantage sur les pires moments du test.
Cyberpunk 2077
En attendant de pouvoir compléter ces résultats avec la latence système, nous nous contentons de faire un petit focus sur Cyberpunk 2077 et le décalage observé entre la moyenne d’images par seconde et la moyenne des pires 1 %. Le jeu est en 4K/Ray tracing Ultra avec le DLSS/FSR en auto.
Vous le voyez, les Radeon RX 7900 sont à la traîne, ce qui n’est pas une nouveauté sur le jeu de CD Projekt RED. Ce qui l’est davantage, c’est l’écart énorme avec les pires 1 %. En jeu, cela signifie que non seulement la fluidité sera très imparfaite, mais qu’il faudra accepter de brusques sautes.
Épaulée par DLSS 3 et Reflex, la GeForce RTX 4090 semble faire pire avec une moyenne de 142 ips, mais les pires 1 % à 98 ips. L’écart est effectivement plus important, mais avec un minimum tournant autour des 100 ips, cela ne gênera que de rarissimes joueurs.
De l’efficacité /Watt et /Euro
De manière assez originale, AMD a opté pour l'utilisation de deux processus de gravure différents : 5 nanomètres sur le GCD et 6 nm sur les MCD. Les choses ne sont donc pas si différentes de ce que propose NVIDIA et se pose bien sûr la question de l'efficacité de nos concurrentes.
Consommation électrique
Alors que les performances des Radeon RX 7900 sont, au mieux, au niveau de celles de la RTX 4080, il serait assez logique que les cartes AMD soient plus sobres que les modèles de NVIDIA. C’est d’ailleurs le sens de la communication de la firme de Lisa Su.
Au plus fort d’une session de TimeSpy Extreme sur 3DMark, nous sommes effectivement largement sous la RTX 4090, mais la RTX 4080 tire son épingle du jeu : à 311 watts, elle est à peine plus gourmande que la RX 7900 XT et nettement moins que la RX 7900XTX. Cette dernière a toutefois le bon goût d’être un cran plus sobre que la RX 6950XT.
Il nous faut aussi signaler que cette consommation s'accompagne d'un certain désagrément chez AMD. En effet, alors que les RTX 4080/4090 sont presque toujours remarquablement discrètes, les Radeon montent dans les tours sur certains jeux : la ventilation se fait bien davantage entendre… comme quoi, le volume des cartes NVIDIA a parfois du bon !
Efficacité et « rentabilité »
Au-delà du chiffre de consommation pure, il est intéressant de comparer deux indicateurs d’efficacité des cartes. Nous évaluons l’efficacité en performances par Euro et en performances par Watt en prenant à chaque fois le résultat 3DMark TimeSpy Extreme.
Que dire d’autre sinon que les « torts » sont partagés ? En effet, d’un côté, on voit que les cartes NVIDIA s’en tirent mieux sur l’efficacité énergétique. L’écart n’est pas énorme, mais il ne souffre aucune contestation avec, par ailleurs, un petit avantage pour la 7900XT sur sa grande sœur.
En revanche, sur les performances par Euro, la balance penche – légèrement une fois encore – en faveur d’AMD. Notons que nous avons retenu le MSRP de lancement pour AMD et le MSRP révisé par NVIDIA du fait du rééquilibrage euro/dollar. Hélas, vous le savez, cet indicateur est théorique et il dépend beaucoup de la tarification réelle des cartes en magasins.
Un environnement logiciel en progrès ?
Depuis déjà plusieurs années, NVIDIA essaie de convaincre joueurs et studios de développement qu'elle dispose, à la fois du meilleur matériel, et des solutions logicielles les plus complètes. Petit à petit, AMD s'est fait moins discrète et s'il n'est pas encore question de rivaliser avec tout ce que peut proposer NVIDIA, on sent comme un frémissement.
Ils intègrent des profils utilisateurs et des outils de surveillance du matériel © Nerces
Nous espérons avoir l'occasion de revenir – dans un article dédié aux Deep Learning Super Sampling et FidelityFX Super Resolution – mais AMD n'est pas au bout de ses peines pour rattraper son retard à ce niveau. Le potentiel est là, mais AMD doit mêler FSR 1 et 2 pour atteindre le chiffre de 226 pris en charge… et encore, certains ne sont qu'annoncés.
Pour autant, entre le FSR, le Radeon Boost ou le Radeon Anti-Lag, il est facile de se perdre. AMD le sait et il a prévu HYPER-PR pour harmoniser les choses. Le soft doit veiller à la compatibilité des différents outils entre eux, affiner les réglages et fonctionner de manière transparente. Hélas, HYPER-PR n'a pas pu être testé, sa sortie n'est pas prévue avant le début de l'année prochaine.
Radeon RX 7900 XT/XTX, l’avis de Clubic
Alors que NVIDIA lance d’emblée un modèle ultra haut de gamme, on est forcément un peu déçu de voir AMD se contenter de la Radeon RX 7900 XTX pour ce lancement de RDNA 3. Une déception qui s’efface rapidement : la 7900 XTX a effectivement bien plus de chances de se retrouver dans vos PC que la GeForce RTX 4090. De plus, AMD n’a pas ménagé ses efforts pour que son offre soit tout aussi cohérente que convaincante.
Côté performances, RDNA 3 n’a pas à rougir de la comparaison avec Ada Lovelace, au moins dans sa traduction RTX 4080. En natif, les deux cartes font jeu égal : certains titres favorisent AMD quand d’autres penchent pour NVIDIA. On retiendra aussi les progrès réalisés par AMD tant sur la prise en charge du ray tracing que sur le FSR 2. Pour autant, elle reste en difficulté face aux solutions NVIDIA : sur Cyberpunk 2077, il n’y a, par exemple, pas photo et DLSS 3 fait des merveilles.
AMD peut compter sur la prise en charge du DisplayPort 2.1, mais nous doutons que cela suffise alors que la 8K semble loin. En revanche, la relative compacité de la carte et, sur le papier, une tarification (un peu) plus avantageuse sont de vrais plus, malgré des nuisances sonores plus importantes. Pour tout vous dire, entre la RTX 4080 et la RX 7900 XTX, notre cœur balance… légèrement en faveur de NVIDIA, mais ça ne tient pas à grand-chose.
- Architecture prometteuse
- Performances de haut niveau
- Écosystème en progrès
- 28,4 cm de long, 2,5 slots
- DisplayPort 2.1, prise USB-C
- Ventilation énervée à pleine charge
- Ray tracing encore en retrait
- Flou artistique autour des custom
À l’heure actuelle, il est difficile de juger la Radeon RX 7900 XT tant elle paraît seule sur son créneau. Un peu moins puissante que le duo RX 7900 XTX/RTX 4080, elle semble attendre l’arrivée de la RTX 4070 Ti pour s’affirmer. En l’état actuel des choses, il n’y a guère de raison de critiquer AMD. La carte est plus compacte que sa grande sœur, mais aussi bruyante, elle profite de performances légèrement en retrait et se montre tout à la fois plus économe/plus musclée que la RX 6950 XT.
Elle dispose des mêmes améliorations techniques que la RX 7900 XTX et peut s’enorgueillir d’offrir l’encodage et le décodage de l’AV1, de plus en plus tendance. La prise en charge du ray tracing et les progrès du FSR 2 sont d’autres atouts à faire valoir, mais à ce petit jeu, NVIDIA garde une certaine avance. De fait, si la RX 7900 XT est une très bonne carte, nous vous conseillons de patienter un peu : la RTX 4070 Ti doit arriver dans moins d’un mois, il sera alors plus simple de choisir… enfin si la disponibilité ne pose pas de problème bien sûr.
- Architecture prometteuse
- De bonnes performances
- Écosystème en progrès
- Moins de 28 cm de long
- DisplayPort 2.1, prise USB-C
- Ventilation qui monte dans les tours
- Encore du mal en ray tracing
- Flou artistique autour des custom
17 décembre 2024 à 08h49