En cette période de Coupe du monde du football, on pourrait appeler ça une « jolie contre-attaque ». Lundi, la surpuissante Commission fédérale des communications (FCC) votait aux États-Unis la fin de la neutralité du net, pour permettre aux opérateurs comme Verizon et AT&T de gérer leur réseau selon leur bon plaisir. Ce principe, comme son nom l'indique, interdisait toute régulation du trafic. Les opérateurs avaient alors l'obligation de faire circuler les ressources de manière égale, sans aucune discrimination ni limitation, et ce qu'importe l'expéditeur, le destinataire, le service, le contenu ou l'appareil concerné. Mais la fin de ce principe acté fin 2017 a poussé le géant américain Comcast à rester droit dans ses bottes.
« Nous ne bloquons pas, ne limitons pas et ne discriminons pas le contenu légal », précise Comcast
Comcast a décidé d'adopter une attitude rebelle en refusant d'appliquer la fin du principe. « Votre service Comcast n'est pas différent aujourd'hui. Et ne ce sera pas différent demain », annonce l'opérateur sur son site institutionnel. « Nous ne bloquons pas, ne limitons pas et ne discriminons pas le contenu légal. Nous ne créons toujours pas de voies rapides. Nous n'avons toujours pas l'intention de conclure des ententes de priorisation dites 'payantes' ». Dans le même temps, Comcast a désactivé un système qui réduisait le débit des gros consommateurs en cas d'engorgement du réseau, comme indiqué dans un autre communiqué.Le message a le mérite d'être clair. La firme pennsylvanienne s'oppose frontalement à l'agence indépendance américaine (la FCC), chapotée par le Congrès américain, faut-il le rappeler. Le président des États-Unis, Donald Trump, militait depuis plusieurs années, avant même son entrée à la Maison-Blanche, pour l'abolition de la neutralité du web. Son prédécesseur Barack Obama, lui, adoptait la position inverse.