Pour participer à l'appel d'offres ouvert par le gouvernement dans le cadre du grand emprunt, visant à subventionner le déploiement de la fibre, France Télécom a dû mettre en place une « offre de gros » permettant à ses concurrents de « louer » ses services, afin que les efforts et les investissements de tous participent à la démocratisation du très haut débit.
Après approbation de l'Arcep, le régulateur des télécoms, cette offre a été publiée mardi 19 juillet. Contrairement aux programmes de cofinancement déjà en place (Bouygues SFR par exemple), qui s'intéressaient exclusivement aux zones dites « très denses » (grandes métropoles de type Paris), ce nouveau volet vise les agglomérations de moindre importance, avec un total de 3 600 communes représentant quelque 10 millions de foyers.
Free sera le premier à profiter de cette offre. Dans ce contexte, l'opérateur n'aura à investir qu'à hauteur des lignes nécessaires pour servir ses abonnés sur la zone concernée, les équipements étant ensuite mutualisés selon le cadre défini. Le schéma se révèle bien plus simple que celui qui prévaut dans les zones très denses, où chaque opérateur est censé amener lui-même sa fibre au pied de l'immeuble qu'il souhaite desservir.
« Cette mise en commun des moyens permet de déployer un réseau unique et mutualisé entre les répartiteurs optiques et les abonnés, et de desservir ainsi une population plus large tout en maintenant le haut niveau de concurrence sur le marché de détail qui fait le succès du marché français », se félicite Free dans un communiqué.
L'accord annoncé jeudi porte sur un total d'environ 5 millions de logements, répartis sur une soixantaine d'agglomérations. Interrogé par nos soins, Free précise que le déploiement devrait débuter par Chatou et la Communauté des Boucles de la Seine, Palaiseau, Oullins dans la banlieue de Lyon, les Communautés urbaines de Dijon, Brest, le Havre et Reims. La suite du plan de déploiement sera précisée à la rentrée de septembre, lorsque le gouvernement lancera officiellement le programme national très haut débit, qui prévoit que deux milliards d'euros de subventions soient alloués au très haut débit.