L'heure est plus que jamais à l'accélération du déploiement du très haut débit, en France. Après que deux opérateurs ont annoncé expérimenter la 4G pour l'internet fixe en zone rurale, sous l'impulsion du gouvernement, l'Arcep propose aujourd'hui d'augmenter le recours à la mutualisation pour accélérer le déploiement de la fibre optique.
L'Autorité de régulation des télécoms propose plus précisément d'exclure certaines communes de la liste des zones très denses, ce qui leur permet de bénéficier d'une mutualisation accrue.
Des déploiements différents en zone très denses et moins denses
En zones très denses, supposées plus rentables car chaque opération de déploiement concerne théoriquement un plus grand nombre de prospects, seul le réseau déployé à l'intérieur des immeubles (appelé réseau vertical) est mutualisé. L'objectif est de stimuler l'innovation en permettant aux opérateurs de s'approcher au plus près de leurs abonnés.Sur le reste du territoire, l'Arcep rappelle que le réseau mutualisé couvre plusieurs quartiers et que le point de mutualisation concerne au moins un millier d'abonnés. Cela permet aux principaux opérateurs, et parfois à des collectivités locales, de se répartir les déploiements, donc de diviser les coûts et d'accélérer les choses.
S'adapter aux réalités du terrain
La liste des communes avait été établie en 2009 à partir de données démographiques et topolotiques de l'Insee. Or certaines zones considérées très denses n'ont pas attiré les opérateurs autant que prévu. Des communes en zones très denses sont par exemple constituées de poches de basse densité, qui n'attirent pas les opérateurs.L'Arcep propose donc de prendre en compte les retours d'expérience pour ajuster la liste. 42 des 148 communes1 jusqu'à présent en zones très denses passeraient ainsi en zones moins denses. 525 000 logements pourraient bénéficier plus rapidement du FTTH. À l'inverse Poitiers, compte-tenu de l'ampleur des déploiements, passerait en zone très dense.
L'Autorité sollicite les acteurs du secteur jusqu'au 18 novembre 2013 à 18 h, sous forme d'une consultation publique, puis il rendra sa décision.
1 Beaulieu-sur-Mer (06), Cagnes-sur-Mer (06), Mandelieu-la-Napoule (06), Saint-Laurent-du-Var (06), La Riche (37), Saint-Martin-d'Hères (38), Vandœuvre-lès-Nancy (54), Roubaix (59), Tourcoing (59), Écully (69), Saint-Fons (69), Vaulx-en-Velin (69), Rillieux-la-Pape (69), Canteleu (76), Le Grand-Quevilly (76), Le Mée-sur-Seine (77), Élancourt (78), Fontenay-le-Fleury (78), Guyancourt (78), Marly-le-Roi (78), Rocquencourt (78), Vélizy-Villacoublay (78), Saint-Mandrier-sur-Mer (83), Épinay-sous-Sénart (91), Grigny (91), Ris-Orangis (91), Le Blanc-Mesnil (93), La Courneuve (93), Épinay-sur-Seine (93), L'Île-Saint-Denis (93), Livry-Gargan (93), Villemomble (93), Villetaneuse (93), Boissy-Saint-Léger (94), Bonneuil-sur-Marne (94), Chennevières-sur-Marne (94), Fresnes (94), Thiais (94), Villeneuve-le-Roi (94), Vitry-sur-Seine (94), Franconville (95) et Saint-Gratien (95)