Test du GPi Case : Game Boy Wi-Fi et station d'émulation

Nerces
Par Nerces, Spécialiste PC & Gaming.
Publié le 12 octobre 2019 à 17h31
Après une longue, très longue période d'incertitudes où le GPi Case était pour ainsi dire en rupture permanente, la disponibilité de cet étonnant boîtier est aujourd'hui bien réelle. Nous en profitons pour vous dire tout le bien que l'on en pense... et souligner certains défauts rageants.

Un drôle de Game Boy

Depuis déjà quelques années, la mode du retrogaming a contaminé un très large public et il devient d'ailleurs de plus en plus difficile / de plus en plus cher de se procurer certaines machines, certains jeux ou certains accessoires des années 80 / 90. En partie pour cette raison, mais pas seulement, de plus en plus de solutions d'émulation voient le jour et la société Retroflag s'en est fait une spécialité. Basée à Hong-Kong, elle conçoit par exemple des gamepads USB très proches des manettes que l'on retrouvait sur Mega Drive ou Super Nintendo par exemple.

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Le GPi Case ressemble à s'y méprendre à une sorte de Game Boy « ++ » © Nerces pour Clubic

Plus récemment, Retroflag s'est taillé une jolie réputation en réalisant des boîtiers miniatures reprenant cette fois le design même des consoles de notre enfance. Les MegaPi Case, NESPi Case ou SuperPi Case ont ainsi fait le bonheur de nombreux amateurs... des boîtiers qui ne prennent « vie » que lorsqu'une carte Raspberry Pi est installée à l'intérieur. Dans la même optique, Retroflag est allé beaucoup plus loin : avec le GPi Case, il a cette fois décidé de proposer un boîtier ressemblant comme deux gouttes d'eau à un Game Boy de première génération.

Un détail qui a son importance cependant : le boîtier en question est prévu pour recevoir un Raspberry Pi Zero et, ce faisant, émuler bien plus que la petite portable de Nintendo. En fonction du logiciel que vous choisirez de lui adjoindre, le GPi Case est effectivement en mesure de faire tourner la totalité des consoles des années 70 ou 80 et une bonne partie des machines de la décennie suivante : Super NES ou Neo Geo ne devraient pas poser trop de problème et il est même possible de faire tourner une partie des jeux PlayStation, voire quelques titres Nintendo 64.

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Quatre boutons en façade pour une meilleure compatibilité avec les jeux © Nerces pour Clubic

Fiche technique du GPi Case

Véritable hommage au Game Boy du début des années 90, le GPi Case ne fait pas que reprendre les caractéristiques principales du boîtier de Nintendo, il en imite même le port cartouche au travers d'un second boîtier qui vient s'enficher dans le module principal : comme nous le verrons au moment du montage, c'est ce boîtier - plus petit - qui intègre le véritable cœur de la machine, la carte mère Raspberry Pi Zero.

Le GPi Case, c'est :
  • Carte mère compatible : Raspberry Pi Zero et Zero W
  • Dimensions : 135 x 81 x 32 mm
  • Poids : 183 g
  • Alimentation : 3 piles AA R6 (alcalines ou rechargeables)
  • Écran : 2,8 pouces IPS (320 x 240)
  • Contrôles : croix directionnelle
  • Boutons : 4 en façade, 2 au dos, 1 start, 1 select
  • Garantie : 2 ans
  • Prix et disponibilité : déjà disponible, à 79,95 €

Retroflag s'est autorisé quelques écarts avec la conception du Game Boy de Nintendo. Nous aurons l'occasion d'en reparler, mais il a notamment ajouté quelques boutons qui ne sont pas de trop pour profiter de certains jeux. En revanche, il a également réduit le nombre de piles que l'on peut loger dans la bête - seulement trois contre quatre pour le Game Boy originel - limitant sensiblement l'autonomie du GPi Case. Dommage.

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Au dessus du réglage du contraste, la prise d'alimentation © Nerces pour Clubic

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Design du boîtier et accessoires

Livré dans une petite boîte, discrète et qui ne fait pas dans le suremballage, le GPi Case est une très belle machine. Son poids de presque 200 grammes en dit long sur la qualité des plastiques utilisés et sur le soin apporté à la plupart des éléments. Au premier coup d'œil, difficile de le distinguer du Game Boy, mais on repère tout de même rapidement la présence de quatre boutons rouges, là où Nintendo n'en proposait que deux. Position du haut-parleur, de la croix directionnelle et des boutons START / SELECT, c'est vraiment une copie quasi-parfaite du Game Boy.

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Comme sur la machine d'origine : le bouton du volume est à droite © Nerces pour Clubic

Bien sûr, le logo a sensiblement changé afin de troquer le Nintendo pour un tout à fait logique Retroflag, mais le fabricant a poussé le « vice » jusqu'à marquer en tout petit au-dessus de l'écran : « DOT MATRIX WITH STEREO SOUND » comme sur le Game Boy d'origine. L'interrupteur de mise sous tension est présent au même endroit et les deux molettes pour régler la luminosité de l'écran / le volume audio également. Retroflag a aussi pensé au connecteur jack pour le casque et a simplement été contraint de déplacer très légèrement le connecteur d'alimentation.

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L'inévitable jack pour un casque audio est parfaitement fonctionnel © Nerces pour Clubic

Nous y reviendrons au moment d'évoquer notre ressenti, mais le premier contact avec ce GPi Case est excellent. Les finitions sont remarquables et les divers boutons semblent avoir du répondant. La croix directionnelle n'est pas en reste : sa longévité ne devrait pas poser de problème. Pour ne rien gâcher, Retroflag a pensé aux petits accessoires pour installer le Raspberry Pi Zero bien sûr (visserie, tournevis), mais aussi pour connecter la machine une fois l'installation effectuée : un (trop ?) petit câble vient relier le port d'alimentation à un connecteur USB de PC, de batterie externe ou d'adaptateur pour téléphone si vous ne souhaitez pas employer de piles.

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Première déception : seulement trois piles peuvent être insérées © Nerces pour Clubic

Montage du Raspberry Pi Zero et installation logicielle

Au sortir du carton du GPi Case et afin de pouvoir en profiter le plus rapidement possible, il faut évidemment s'atteler au montage de la carte Raspberry Pi Zero. Avertissement d'importance pour commencer, deux modèles de Raspberry Pi Zero sont compatibles avec le GPi Case : le Pi Zero et le Pi Zero W qui ajoute le Wi-Fi et qui est notre avis presque indispensable pour profiter pleinement de son produit puisque c'est le seul moyen de connecter votre GPi Case à votre réseau (ajouter / enlever des ROMs). Attention donc, le Raspberry Pi Zero WH (avec les 40 pins du GPIO déjà soudées) ne peut pas rentrer dans la « cartouche » du GPi Case.

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Pi Zero W : un tout petit modèle, même pour Raspberry © Nerces pour Clubic

Le Raspberry Pi Zero W, c'est :

  • Processeur : Broadcom BCM2835 monocore ARM 11 à 1 GHz
  • Mémoire vive : 512 Mo de DDR2
  • Réseau : Wi-Fi 802.11b/g/n et Bluetooth 4.1 BLE (basse consommation)
  • Stockage : Lecteur de cartes microSD
  • Connectique : Ports micro USB 2.0 (x2), mini-HDMI, Camera Serial Interface (CSI), General Purpose Input/Output (GPIO) 40 broches
  • Dimensions : 65 x 31 x 5 mm, 24 grammes

La « cartouche » sortie du boîtier, il est possible de l'ouvrir en déclipsant sa partie supérieure. Il suffit de brancher la carte déjà présente dans la « cartouche » au connecteur USB le plus au centre de notre Raspberry Pi Zero W. On peut alors replacer le Raspberry Pi dans la « cartouche » et fixer les quatre entretoises grâce au tournevis plat livré par Retroflag. Étape suivante, on rabat la carte déjà présente dans la cartouche et on referme le boîtier avant de visser les quatre cruciformes qui viendront « sceller » le boîtier.

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Insertion de la carte Raspberry Pi dans la « cartouche » © Nerces pour Clubic

Voilà, le montage est terminé et il n'a pas fallu plus de 3 minutes pour mener à bien l'opération. On regrette tout de même qu'en optant pour un tel système de « cartouche » contenant le Raspberry Pi, Retroflag se soit limité au Pi Zero. En utilisant toute la longueur du boîtier de notre faux Game Boy, il aurait été possible d'intégrer un Raspberry Pi 3 Model A+ pour une puissance embarquée bien supérieure, même si le côté hommage en aurait pris un coup, notamment au niveau du compartiment à piles.

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Quelques vis pour solidariser le tout © Nerces pour Clubic

Émulation et regrets

L'aspect matériel n'est qu'une étape dans la mise en place du GPi Case. En effet, si nous l'allumions maintenant, l'écran resterait désespérément noir : il faut encore installer le logiciel qui permettra de donner vie à l'ensemble et ça tombe plutôt bien puisque la popularité du GPi Case a fait que de nombreux amateurs se sont penchés sur la question. Il y a quelques jours, ce sont même les Français de Recalbox qui y sont allés de leur version de leur distribution afin de prendre en considération le produit de Retroflag.

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Notre Recalbox 6.1 ici thématisée GPi Case © Nerces pour Clubic

Dans sa version 6.1, Recalbox est effectivement capable de s'adapter au GPi Case, même s'il ne s'agit pas à proprement parler d'une version spécifiquement conçue pour ce boîtier. Comme à l'accoutumée, l'installation se fait le plus simplement du monde à l'aide de l'outil balenaEtcher qui permettra d'installer le contenu de l'ISO Recalbox téléchargée depuis le site officiel sur une carte microSD, de préférence de grande marque afin d'accélérer la copie / le chargement des jeux. Notez qu'ensuite, Recalbox reconnaît de lui-même qu'il est installé sur un GPi Case et après quelques minutes, le système est fin prêt. Bluffant.

Nous vous conseillons ensuite de configurer le réseau Wi-Fi et de passer par là pour copier vos ROMs dans les dossiers adéquats. Recalbox fait une fois encore bien les choses puisque tout est expliqué au travers de multiples pages Wiki accessibles en ligne. Hélas, Recalbox n'est pas non plus la solution parfaite et si l'émulation d'un Game Boy ou d'une Mega Drive ne pose aucun problème, il n'en est pas de même pour la Neo Geo et, plus encore, pour la PlayStation. C'est d'autant plus dommage que le concurrent RetroPie semble à même de proposer quelque chose de plus abouti à ce niveau.

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L'interface avec émulateur Atari 2600 © Nerces pour Clubic

RetroPie est bien plus complexe à paramétrer. Il impose quantité d'éléments à régler pour avoir quelque chose d'approchant les fonctionnalités d'un Recalbox et son interface de paramétrage est extrêmement vieillotte. En revanche, une fois les choses bien en place, il se montre plus ouvert et généralement mieux optimisé que son « concurrent ». Sur un RetroPie savamment configuré, il est même possible de faire tourner plus que correctement des jeux PlayStation difficilement jouables sur Recalbox. Disons qu'avec ces deux solutions, vous aurez donc à choisir entre polyvalence et accessibilité. Notez enfin que d'autres distributions fonctionnent aussi très bien sur GPi Case : des softs comme Batocera ou Lakka semblent être parfaitement viables.

Terminons par quelques regrets qui ne sont cette fois pas d'ordre logiciel, mais bien matériel. En effet, pour singer complètement un Game Boy, il faut passer par des piles et là, on ne peut pas dire que le GPi Case se montre très brillant : il est à peine du niveau de la Game Gear avec ses 2h30 d'autonomie sur trois piles alcalines. Dans le même esprit, on regrette la position des boutons L et R au dos de la machine - ils ne sont pas très accessibles - ou l'absence de mini-stick qui aurait pourtant été bien pratique sur certains jeux PlayStation. C'est d'autant plus dommage qu'en dehors de ça, il n'y a pas grand-chose à reprocher à ce boîtier : nous avons ainsi pu reprendre avec bonheur nos parties de Tetris sur Game Boy, Enduro sur Atari 2600 ou Dragon Spirit sur PC Engine.

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Tetris version Game Boy... forcément ! © Nerces pour Clubic

GPi Case : l'avis de Clubic

Au premier coup d'œil, difficile de ne pas tomber sous le charme du GPi Case et du couple qu'il forme avec un Raspberry Pi Zero W. La promesse d'une belle émulation - transportable - de la majorité des systèmes des années 80 / 90 est également très intéressante et Retroflag ne se moque pas du monde est un design en tout point fidèle au fameux Game Boy. L'écran quoique faible en résolution, est de bonne facture et le rendu audio plus que correct. Les contrôles sont agréables et on peut passer de longues sessions à (re)découvrir les meilleurs jeux de l'époque.

Hélas, tout n'est cependant pas parfait et si - après de longues ruptures de stock - le GPi Case est maintenant plus facile à trouver en magasins, la pénurie semble devoir toucher le Raspberry Pi Zero W, victime collatérale du succès de Retroflag. Ne craquez pour autant pas pour le Pi Zero sans le W, l'absence de Wi-Fi est effectivement très pénalisante... à moins que les rares défauts du GPi Case ne vous vaccinent de toute façon : il est vrai que sa faible autonomie et la puissance limitée du Pi Zero peuvent un peu gâcher le plaisir.

Retroflag GPi Case

7

Les plus

  • Remarquable hommage au Game Boy
  • Six boutons : bien pratique sur certains jeux
  • Le Wi-Fi sur le Raspberry Pi Zero W
  • Un joli petit écran couleur 320 x 240
  • Qualité des finitions, sentiment de solidité

Les moins

  • Kit complet un peu cher (GPi + microSD + Raspberry Pi)
  • Puissance limitée du Raspberry Pi Zero
  • Autonomie bien faible sur piles (2h30)
  • Câble d'alimentation propriétaire
  • Pas de mini-stick / position de L / R

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Commentaires (5)
gvia66

émulation Playstation et N64 sur pi 0, je ne pense pas que cela soit possible car pour la N64 même le pi 3 la fait fonctionner au ralenti alors un pi 0.

sandalfo

Oui dommage que ce soit un Pi 0. Le Pi 4 qui vient de sortir doit être bon sur l’émulation PS1 et N64, peut être même DC.

GRITI

Hello Sandalfo. Un PI4 est légèrement plus volumineux, gourmand et chaud. Pour avoir tenté de me fabriquer une console portablr en bois, le volume intérieur limite beaucoup de choses. De plus il manque des boutons par rapports aux manettes PSX et N64. Compliqué pour jouer à pas mal de jeux!

sandalfo

oui je pensais plutôt à une console sur la TV pour le raspberry 4. il faut un refroidissement pour qu’il ne throttle pas.

backsec

Pour un minimum d’émulation, autant prendre un Fire Stick 4k. Elle émule la Ps1 et tout ce qu’il y a en dessous. Pas mal de jeux N64, un peu Psp, et il paraît que la Dreamcast ça peut passer un peu.

Pour le maximum autant passer par un PC. J’aurais bien cité la Shield mais ça ne va « que » jusqu’à la Gamecube (et encore, beaucoup n’arrivent pas à l’émuler malgré les vidéos Youtube dessus qui avancent le contraire).
Il y a aussi le smartphone branché à la TV (si phone compatible mhl). Et s’il est suffisamment récent et puissant il peut potentiellement faire mieux que la Shield (voir ce que peut donne un Note 10 sous Snapdragon par exemple).

Et pour l’aspect portable, le mieux reste le smartphone associé à une manette bluetooth. Et avec le crochet qui permet d’attacher le smartphone à la manette c’est top pour faire une vraie console portable.

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