Alors que plus de 100 000 personnes sont touchées par le COVID-19 aux Etats-Unis, le gouvernement prévoit d'exploiter les données de localisations mobiles des habitants pour suivre leurs déplacements et lutter plus efficacement contre la propagation du virus.
Du côté de la France, si Christophe Castaner assure que le traçage numérique n'est pas d'actualité, le gouvernement ne ferme pas complètement la porte à cette option pour les semaines à venir.
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Ralentir l'hécatombe du COVID-19 aux Etats-Unis
Alors qu'en France, le COVID-19 nous contraint au confinement depuis deux semaines (et pour encore au moins deux semaines), aux Etats-Unis la situation est catastrophique. Le pays a pris du retard face à l'arrivée de la maladie sur le territoire, tandis que le Président Donald Trump minimisait la gravité de l'épidémie. Cela vous rappelle probablement quelque chose.Là-bas, la situation a pris une telle ampleur que vendredi 27 mars, on dénombrait déjà plus de 100 000 personnes atteintes par le coronavirus et 1 600 décès. Et les prévisions sont mauvaises. Selon l'école de médecine de l'université de Washington, le pays devrait compter entre 38 000 et 162 000 décès en deux mois.
Aussi, pour lutter plus efficacement contre la propagation exponentielle du virus, les USA souhaitent exploiter les données de localisations générées par la publicité mobile. Les opérateurs de téléphonie n'ont pas été sollicités, mais le gouvernement discute depuis mi-mars avec Facebook, Google et d'autres sociétés disposant des données de localisation de leurs utilisateurs.
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Localiser pour suivre le respect des ordonnances de confinement
À terme, le gouvernement américain souhaite ainsi déployer un portail avec les informations de géolocalisation des Américains, dans une centaine de villes du pays. L'objectif ? Tracer les déplacements des habitants et, surtout, veiller au respect des ordonnances de maintien à domicile des personnes infectées. Déjà, des données de géolocalisation anonymisées ont été exploitées pour débusquer des attroupements dans des parcs et prévenir les autorités locales.Évidemment, diverses inquiétudes commencent à émerger concernant la protection de la vie privée et des données personnelles. Aux USA, les défenseurs des droits ont réclamé que l'utilisation de ces informations soit limitée, et qu'elles ne servent pas à d'autres fins, notamment commerciales. La géolocalisation semble par ailleurs pointer son nez partout autour du globe pour lutter contre le COVID-19, surtout après les « succès » enregistrés à Singapour et en Corée du Sud.
Pour lutter efficacement contre le COVID-19, il semble que nous devons tous faire preuve de souplesse vis-à-vis de nos libertés individuelles, à l'image de ce que nous vivons actuellement avec la fameuse attestation de déplacement dérogatoire.
Toutefois, il faut peut-être commencer à se poser une question, individuellement et collectivement : quelle est la limite ?
Source : The Verge