SanDisk Extreme Pro, un SSD garanti 10 ans

Frédéric Cuvelier
Publié le 09 juillet 2014 à 17h40
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Après un Ultra Plus innovant et un Extreme II performant, SanDisk revient sur le devant de la scène avec cette fois un Extreme Pro... endurant ! C'est en tous cas ce que laisse penser la garantie de 10 ans accordée par le constructeur.

SanDisk a fait son trou sur le marché du SSD. La marque disposait d'une part de marché de 5% en 2012 qui est passée à près de 12% en 2013, d'après Gartner. Il se place désormais en troisième position sur le marché, loin de Samsung mais juste derrière Intel, qui profite de son succès sur le marché de l'entreprise.

Pour parvenir à ces bons résultats, la marque a choisi d'appliquer une politique tarifaire au plus juste. En mai 2012, nous écrivions à propos du SanDisk Extreme premier du nom : « Il va être compliqué pour SanDisk de se faire une place dans le marché actuel, à moins de baisser ses prix. ». Et c'est précisément ce qu'a fait le constructeur quelques mois plus tard, avec l'Ultra Plus, faisant profiter au consommateur le passage d'un procédé en 24 nm à une gravure en 19 nm.

Avec son Extreme II, SanDisk s'est ensuite attaqué à la performance, visant les meilleurs modèles qu'étaient à l'époque les 840 Pro de Samsung et Vector d'OCZ. Un an plus tard, l'Extreme se décline cette fois en Pro, avec désormais une triple promesse : prix, performances et endurance.

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Extreme II optimisé = Extreme Pro

En apparence, cet Extreme Pro n'apporte pas grand-chose par rapport à son prédécesseur, alors même que ce dernier est commercialisé depuis plus d'un an. Même contrôleur, puces NAND MLC gravées en 19 nm... Pire, l'une des lacunes de l'Extreme II, à savoir l'absence de chiffrement matériel, n'est pas corrigée sur un SSD pourtant qualifié de « Pro ».

En creusant un peu, on apprend cependant que le Marvell 88SS9187 qui équipe cet Extreme Pro bénéficie d'un firmware optimisé, et que la mémoire cache passe d'une puce de DDR2-800 de 256 Mo à un module de 512 Mo de type DDR3-1600 MHz. On découvre aussi que les NAND flash ont évolué d'une génération et que le dispositif nCache du constructeur s'est amélioré.

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Ces deux derniers points méritent qu'on s'y arrête. Concernant la mémoire flash, d'une part, SanDisk (qui conçoit ses puces avec Toshiba) utilise dans ce SSD une nouvelle génération de NAND 19 nm. Des puces qui, par ailleurs, ne disposent pas de dies de 128 Gb, pourtant plus économiques et plus adaptées à des modèles de grandes capacités comme les versions 480 et 960 Go de l'Extreme Pro.

On peut supposer que SanDisk a préféré conserver des NAND de 64 Gb afin de disposer d'un nombre de puces suffisant. Pourquoi ? Parce que dans un SSD, plus il y a de NAND flash, plus les débits atteints sont élevés. Du moins, tant que le contrôleur est capable d'adresser un grand nombre de puces.

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La seconde optimisation sur laquelle nous souhaitons mettre l'accent concerne le nCache, rebaptisé nCache Pro pour l'occasion. Pour rappel, les modules ABL de Sandisk disposent d'une fraction fonctionnant comme de la mémoire SLC, puisqu'un seul bit à la fois est écrit sur les cellules MLC. Quel intérêt ? Lors d'une coupure de courant, vous perdez ce qui se trouve dans la mémoire volatile, à savoir les 512 Mo de DDR3 que l'on trouve dans ce SSD.

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Pour éviter cette perte de données, il faut rapidement vider ce cache. C'est là qu'intervient ce nCache. Car écrire un bit à la fois est bien plus rapide que d'en écrire deux. Les performances de ces portions de mémoire dédiées au nCache sont donc supérieures à celles des puces MLC et permettent une « purge » plus rapide du cache mémoire. Notez que Crucial, dans ses M550 et MX100, ou surtout Intel, dans son 730 Series, proposent une alternative intéressante qui consiste à continuer d'alimenter le SSD même après une coupure de courant, et ce grâce à de gros condensateurs. Cumuler ces deux technologies serait d'ailleurs une bonne idée que SanDisk n'a malheureusement pas choisi d'appliquer.

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Dans la première version du dispositif, c'était principalement la table d'allocation qui était inscrite dans le nCache. La version « Pro » est davantage tournée vers les données. Ces dernières vont être inscrites dans la mémoire SLC avant d'être envoyées sur le support MLC. Un fonctionnement se rapprochant du coup du Turbo Write de Samsung, même si le constructeur coréen propose davantage de mémoire que SanDisk, qui n'a visiblement pas prévu un espace supérieur à 1 Go.

Cela n'empêche pas l'Extreme Pro d'en profiter, du moins en théorie, puisque si les débits séquentiels évoluent peu par rapport à l'Extreme II, le nombre d'opérations d'entrées-sorties par seconde en écriture bondit par rapport au précédent SSD.

 SanDisk Extreme Pro vs Extreme II
 128 Go256 / 240 Go512 / 480 Go960 Go
 Extreme IIExtreme IIExtreme ProExtreme IIExtreme ProExtreme Pro
Lecture séquentielle (Mo/s)550550550545550550
Écriture séquentielle (Mo/s)340510520500515515
Lecture aléatoire 4 Ko (IOPS)91 00095 000100 00095 000100 000100 000
Écriture aléatoire 4 Ko (IOPS)74 00078 00090 00075 00090 00090 000

Dashboard : enfin un logiciel digne de ce nom

Vous vous souvenez peut-être du Toolkit présenté lors de notre test de l'Extreme II. Une interface austère qui permettait simplement de mettre à jour simplement le micro-code de son SSD, ou encore d'en contrôler les données Smart. Avec l'Extreme Pro, SanDisk inaugure son Dashboard, un logiciel plus en adéquation avec les canons du moment.

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A la manière du SSD Magician de Samsung, cette interface affiche les paramètres ayant trait à la « santé » du SSD (température, taux de remplissage, durée de vie...), mais surtout permet de lancer une mise à jour du firmware ou encore de jouer avec la commande Trim. Manque simplement à ce Dashboard une fonction d'effacement sécurisé et SanDisk tiendra de quoi concurrencer Samsung en la matière.

La garantie de 10 ans : pourquoi, comment ?

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Si l'Extreme Pro se distingue de l'Extreme II par quelques optimisations, c'est surtout du point de vue de la garantie que SanDisk a changé la donne. Car de 5 ans pour le précédent SSD, on passe ici à 10 ans. Nous avons demandé à SanDisk comment la marque pouvait assumer ce passage, alors même que les composants n'avaient que peu évolué. La réponse fut un rappel en règle de tout ce que cet Extreme Pro apporte (seconde génération de puces 19 nm, nCache Pro, Dashboard), nouveautés qui donnent à la marque « une grande confiance en l'endurance » de ses puces.

Si nous entendons ces arguments, nous en avons d'autres. Les SSD haut de gamme proposent tous des performances très intéressantes. Cet aspect ne différencie plus les modèles, ou très peu. Du coup, pour se démarquer, SanDisk a eu l'idée de cette garantie de 10 ans. Un argument marketing ? Au moins en partie. Certes, si vous achetez un Extreme Pro aujourd'hui, il vous sera encore échangé dans 10 ans. A moins que, d'une part, vous arriviez au seuil des 80 To de données écrites, ou que vous changiez de SSD durant ce laps de temps. Finalement, SanDisk prend probablement un risque très mesuré avec cette garantie, argument que n'a pas tardé à reprendre Samsung pour le prochain 850 Pro.

Les performances

IOmeter, nous avons travaillé sur des secteurs et des fichiers de 4 Ko, avec des accès aléatoires à 100% (ce sont ceux qui sollicitent le plus le contrôleur), et selon 2 scénarios différents :
  • une activité comprenant 25% de lecture, 75% d'écriture ;
  • un protocole qui comprend 75% de lecture et seulement 25% d'écriture.
Chacun de ces tests a été mené jusqu'à remplissage total du SSD.


Le nCache Pro de l'Extreme Pro ne fait pas de miracles sur ce test. Le nouveau SSD de SanDisk est plutôt bon, c'est certain, mais ne se place pas parmi notre trio de tête. La moyenne, voilà tout.

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De gauche à droite : le Extreme Pro de SanDisk, le Crucial M550, le Samsung 840 Pro et le Vector 150 d'OCZ

Les écritures et lectures séquentielles d'ATTO mettent tout autant à mal le SSD de SanDisk, à la traîne face à ses concurrents sur les petits fichiers. Il faut attendre les 64 Ko pour que l'Extreme Pro affiche tout son potentiel et se place, sur ce test, à un excellent niveau de performances.

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De gauche à droite : le Extreme Pro de SanDisk, le Crucial M550, le Samsung 840 Pro et le Vector 150 d'OCZ

CrystalDiskMark combine pour sa part une partie de tests séquentiels (sur un fichier de 1 Go) et une partie de tests aléatoires, avec différents scénarios (lecture et écriture d'un fichier de 512, puis 4 Ko, et de plusieurs fichiers de 4 Ko simultanément). On retrouve ici les très bonnes dispositions en termes de lecture et d'écriture séquentielles et l'Extreme Pro affiche les meilleurs résultats sur les manipulations aléatoires et simultanées de 32 fichiers de 4 Ko. Un constat qui va à l'encontre de ce que nous apprenait IOMeter, pour lequel la profondeur de queue n'est que de 1.

Nous avons également effectué quelques tests pratiques, comme la décompression d'un fichier WinRAR de 1,85 Go contenant des fichiers de tailles diverses, comprises entre quelques Ko et plusieurs Mo.

Benchmark : 363-4051

Sur ce test où tous les concurrents se tiennent en quelques secondes, l'Extreme Pro ne se distingue pas particulièrement et se place même en fin de peloton, juste devant le SP610 de ADATA.

Des tests de transfert sont évidemment de la partie : 1 fichier de 3,9 Go pour voir comment se comportent nos SSD sur les données de taille importante, et 1 Go de petits fichiers compris entre 12 et 34 Ko pour observer leurs performances sur les données de petite taille. Ces tests sont effectués à l'aide d'un RAMDisk de 4 Go fonctionnant sur de la mémoire cadencée à 1 866 MHz.

Benchmark : 363-4055

Benchmark : 363-4053

Ce que ATTO indiquait sur les tests séquentiels de fichiers volumineux se confirme ici : le SanDisk Extreme Pro offre d'excellentes performances en lecture comme en écriture, même si dans ce dernier exercice, quelques SSD lui résistent encore.

Enfin, la copie proche, qui consiste à lire et écrire le même fichier, est une opération qui sollicite beaucoup le contrôleur : il convient de voir comment nos concurrents s'en sortent.

Benchmark : 363-4057

Un test qui met en avant une nouvelle fois les très bonnes dispositions du dernier SSD de SanDisk, que seul le Toshiba Q Series Pro parvient à dominer.

Notre avis

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Le nouveau SSD de SanDisk offre un très bon niveau de performance, même si on attendait un peu mieux de lui sur les petits fichiers. Et si la garantie de 10 ans nous semble avant tout un argument marketing, c'est un élément qui rassurera probablement certains acheteurs.

La marque américaine nous a habitués, avec notamment son Ultra Plus, à une politique tarifaire agressive. Elle le démontre encore avec cet Extreme Pro, vendu contre 145, 300 et 490 euros pour respectivement 240, 480 et 960 Go. La version 240 Go, notamment, est moins chère que le 840 Pro, pourtant bien plus ancien. Et il y a fort à parier que dans les semaines / mois à venir, ce prix baisse encore. Ce qui fera sans doute de ce SSD une encore meilleure affaire.

Deux bémols cependant. D'une part, la concurrence du MX100 de Crucial, qui ne bénéficie certes pas d'une garantie de 10 ans, mais qui affiche des performances quasiment aussi bonnes et remporte haut la main la bataille du prix. D'autre part, la certaine inertie que l'on constate chez SanDisk. L'Extreme Pro n'est somme toute qu'une petite évolution de l'Extreme II, et les véritables nouveautés tardent à venir, alors même que Samsung innove avec sa mémoire V-NAND.

SanDisk et Toshiba sont main dans la main pour produire les futures NAND gravées en 16 nm, qui devraient voir le jour dans les six mois à venir, l'usine Fab 5 deYokkaichi ayant démarré la production depuis fin avril. Finalement, peut-être que le meilleur conseil à donner est de repousser un éventuel remplacement, afin de bénéficier de prix encore plus bas. Mais pour ceux qui souhaitent s'équiper, l'Extreme Pro est sans nul doute un bon choix.

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SanDisk Extreme Pro

8

Les plus

  • Performances globales
  • Dashboard réussi
  • Garantie de 10 ans

Les moins

  • Toujours pas de chiffrement
  • Peu d'innovation
  • Apport du nCache Pro ?

Performances synthétiques8

Performances pratiques8

Performances / prix8







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