Google, c'est fini, et dire qu'on livrait nos vies à son regard trop lourd ! Google, c’est fini, je ne crois pas que j’y retournerai un jour…
3 milliards d’utilisateurs et d’utilisatrices cumulés dans le monde. À elle toute seule, Google rend service à près de la moitié de la planète… ou plutôt siphonne les données de la moitié de l’humanité. Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit : avec un modèle économique essentiellement basé sur la publicité, l’entreprise a tout intérêt à séduire et retenir le plus d’internautes possible.
Aussi vous a-t-elle sûrement coincés dans son biotope si fonctionnel, si pratique, si incontournable. Gmail, Search, Chrome, Maps, Drive, Docs, YouTube, Android même, forment un écosystème si imbriqué qu’il est facile d’oublier la quantité colossale d’informations personnelles que nous lui confions. Et même si l’envie nous prenait de vouloir nous en détourner, comment mettre fin à quinze ans de relation sous emprise ? Soyez rassurés : ce n’est pas parce que Google a pris soin de faire le ménage autour de vous et de vous faire croire qu’il n’y avait pas d’alternatives à la hauteur que c’est vrai. Quitter le géant du web une bonne fois pour toutes, c’est possible, et c’est moins douloureux qu’il y paraît. Le tout est de savoir par où commencer.
Pourquoi faut-il enfin dire non à Google ?
« Nous nous sentons privilégiés que des milliards de personnes fassent confiance à des produits comme Search, Chrome, Maps et Android pour les aider au quotidien », s’épanchait Sundar Pichai en 2019, dans les colonnes du New York Times. Mais qui aide qui, en réalité ?
Sur ce point, les résultats trimestriels de la firme de Mountain View sont sans équivoque. Au troisième trimestre 2024, Google a confirmé avoir généré plus de 87,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires, contre 76,3 milliards de dollars l’année dernière, à la même période. On rappelle aussi que sur les 305,63 milliards de dollars confirmés en 2023 – et qui représentent encore à ce jour la valeur de CA la plus élevée de la société –, plus de 206 milliards provenaient de revenus publicitaires sur les sites web de Google uniquement.
206 milliards de dollars, voilà donc ce que valent vos données personnelles. C’est énorme, et vous conviendrez qu’il n’est pas normal que la seule contrepartie soit de pouvoir utiliser des services en ligne, dont certains nécessitent – en plus ! – de mettre la main au portefeuille. Et tout à coup, les jolis mots de Pichai n’ont plus tout à fait la même saveur, n’est-ce pas ?
S’il fallait encore vous convaincre des intentions plus que contestables de Google, on rappellera qu’outre les données utilisées à des fins publicitaires, l’entreprise conserve un vaste flot d’informations, notamment par le biais de Gmail, qu’elle pourrait décider d’exploiter d’une manière ou d’une autre à tout moment. Sans parler des fuites de données envisageables.
On évoquera, par là même, les lois auxquelles l’entreprise est soumise, et qui la contraignent à partager des éléments avec les autorités sur simple demande des agences gouvernementales. D’aucuns clameront qu’ils n’ont rien à cacher, et que la surveillance d’État ne les concerne pas. Détrompez-vous : ce n’est pas parce que ce que vous faites en ligne est aujourd’hui considéré comme légal que ce sera toujours le cas demain.
Penser que Google vous rend service, c’est aussi faire abstraction des intérêts réels de la société. On l’a dit, la firme de Mountain View tire près de 70% de son chiffre d’affaires de la publicité ciblée. Et qui achète des espaces d’annonces dans les produits Google ? Les entreprises. D’où les accusations d’influences et de manipulations de résultats de recherche… qui auront aussi tendance à influencer votre consommation et manipuler votre façon de penser. L’objectif n’est pas de vous aider, mais de fournir un service répondant à une logique de croissance économique au plus offrant. Et dans 100% des cas, le plus offrant, ce n’est pas vous.
On terminera avec les projets plus récents de la firme, incluant le développement de ses systèmes d’intelligence artificielle. Google à la main mise sur vos données et se réserve le droit d’entraîner des modèles de langage à partir de toutes les informations que vous confiez à ses services, Drive, Docs, Sheet, Slides, Photos compris. Puisque ces données sont anonymisées, l’entreprise estime que vous n’avez pas votre mot à dire concernant leur utilisation pour nourrir algorithmes et IA. En clair : soit vous vous pliez à ses exigences, soit vous quittez l’écosystème Google.
Mais pour aller où ? Et c’est bien le nœud du dilemme que Google espère suffisamment serré pour vous empêcher de partir. C’est un fait : la firme met tout en œuvre pour vous priver de votre liberté de choix. Combien sont les internautes à être liés à leur adresse Gmail depuis plus de dix ans ? Combien sont-ils à détenir un smartphone Android ? À télécharger des applications sur le Play Store, et donc à devoir créer un compte Google, uniquement compatible avec une adresse Gmail ? À vendre du confort à tour de bras, Google finit par vous en rendre dépendant. Tant et si bien qu’en dehors de son écosystème, c’est tout le reste qui devient inconfortable. Et pour certaines et certains, une fois le piège refermé, envisager autre chose semble insurmontable.
Dégoogliser son identité numérique : oui, mais pas-à-pas
Pour autant, sortir de l'écosystème de Google reste possible. Mieux encore, cela ne vous demandera jamais de tourner le dos à toute forme de commodité. L’essentiel est d’y aller progressivement, et surtout de savoir par où commencer. Car il existe une multitude d’alternatives respectueuses de la vie privée, que le développement de nouveaux standards tend à consolider.
Si vraiment vous redoutez de perdre en confort, commencez par des choses simples. N’utilisez plus Chrome, et tournez-vous vers des navigateurs web plus honnêtes, comme Mozilla Firefox, Brave et Tor. Abandonnez aussi Google Search, et privilégiez des moteurs de recherche neutres et anonymes, à l’image de DuckDuckGo, Qwant ou Brave Search. Un bon VPN, tel que Proton VPN, pourra également contribuer à renforcer votre confidentialité en ligne.
Sur Android, remplacer le Play Store par F-Droid vous prendra deux minutes montre en main. À Google Maps, préférez OpenStreetMap, et substituez Signal à Google Messages. Si vous avez l’habitude d’utiliser le gestionnaire de mots de passe intégré à Chrome, c’est aussi le moment de jeter votre dévolu sur une application tierce, mieux sécurisée et interopérable. On pense par exemple à Proton Pass, compatible avec l’ensemble des systèmes d’exploitation desktop et mobiles existants. On en profite pour rappeler que l’Alliance FIDO vient tout juste de communiquer sur le développement d’une nouvelle norme pour faciliter la portabilité des passkeys entre gestionnaires, et entre plateformes.
Il s’agit ici de reprendre de bonnes habitudes de navigation pour amorcer la partie la plus rude de la transition, à savoir le stockage, l’agenda et la sacro-sainte boîte mail, les trois services étant souvent amenés à interagir.
Alors oui, c’est un fait, l’interdépendance entre Gmail, Drive, Photos et Google Agenda est un vrai plus. Mais, encore une fois, tout ceci à condition d’accepter que la firme de Mountain View collecte vos données, analyse vos correspondances, traite vos comportements en ligne, vende ces informations à des entreprises tierces. Des écosystèmes aussi bien pensés, mais mieux sécurisés, il en existe.
C’est par exemple le cas de Proton, dont les applications Mail, Drive et Calendar font exactement ce que proposent les services Google, la surveillance en moins et le chiffrement de bout en bout en plus. Les serveurs de stockage sont eux-mêmes protégés par un chiffrement zero access qui garantit que même l’entreprise ne peut prendre connaissance des données et fichiers que vous lui confiez.
Dans le détail, Proton Mail intègre aussi un générateur d’alias, pratique pour ne pas communiquer son adresse personnelle sur des sites qu’on soupçonne de revendre leurs bases de données à des annonceurs et partenaires encore plus douteux. Son option Easy Switch facilite la transition de Gmail vers Proton en deux clics, alors qu’elle récupère les emails existants, permet de configurer des transferts de message, et importe automatiquement les contacts et calendriers Google déjà remplis.
Proton Drive dispose d’une fonction de stockage et de synchronisation des photos sur mobile, ainsi que d’un éditeur de texte en ligne collaboratif. Enfin, Proton Calendar offre les exactes mêmes fonctionnalités que Google Agenda, avec autant de flexibilité et de facilité d’utilisation.
La détox Google, un travail de longue haleine
Alors, oui, changer ses habitudes peut être déstabilisant. Certains services tiers nécessitent parfois des ajustements, et toutes les applications Google ne sont pas aisément remplaçables. On pense à YouTube, par exemple, pour lequel on pourrait vous conseiller d’utiliser des extensions tierces ou d’activer Proton VPN en vue de limiter la collecte des données personnelles. Par là même, appréhender de nouvelles interfaces n’est pas toujours évident. Sur ce point, les applications de Proton reprennent des codes intégrés de longue date par les internautes, et devraient faciliter la transition.
Avant de quitter un service, n’oubliez pas non plus de sauvegarder vos données (contacts, mails, documents) en amont. Même si les options comme Easy Switch limitent la casse, nul n’est à l’abri d’un bug sinistre.
Gardez enfin à l’esprit qu’adopter un mode de vie dégooglisé prend du temps, en particulier s’il faut communiquer sa nouvelle adresse mail à l’ensemble de ses contacts. Là encore, procédez de manière progressive et méthodique : prévenez d’abord les services administratifs, modifiez votre adresse à la prochaine utilisation de vos services en ligne, et répondez de votre nouvelle adresse aux contacts qui vous sollicitent par mail. Ce qui importe, c’est de trouver l’équilibre entre confidentialité et praticité. Les solutions Proton, par exemple, permettent de maintenir cette balance en offrant un environnement sécurisé sans sacrifier l’efficacité.
Se dégoogliser, c'est se réapproprier son espace numérique et reprendre le contrôle sur ce qui nous appartient : nos données, notre vie privée, notre liberté de choix. Si l'idée semble intimidante, rappelez-vous que chaque petit pas compte. Désactiver un service, changer de moteur de recherche, ou tester une nouvelle application respectueuse de la vie privée, c'est déjà ouvrir la porte vers un web plus sain et plus éthique. Les solutions comme Proton Mail, Proton Drive et Proton VPN sont là pour prouver qu'on peut concilier technologie et confidentialité sans compromis. En fin de compte, il ne s'agit pas seulement de se protéger, mais de choisir un Internet qui nous ressemble et qui respecte nos valeurs.