Plus connu pour ses batteries externes, ses hubs et autres accessoires de « connectivité », Aukey est une marque qui monte. Fondée en 2011 et aujourd'hui basée à Shenzhen, elle est le type même de la société chinoise ambitieuse. Distribuée principalement par des revendeurs comme AliExpress, Amazon ou Cdiscount, elle a d'abord misé sur une tarification plancher pour s'imposer... mais monte petit à petit en gamme. Les EP-T10 en constituent d'ailleurs un excellent exemple alors que nous testions des écouteurs d'entrée de gamme - les EP-T21 - il y a peu. Avec les EP-T10, Aukey met davantage en avant la restitution audio, le confort d'écoute et des fonctionnalités avancées comme l'étanchéité du produit ou la charge sans fil. Autant d'éléments qui doivent, en principe, justifier cette montée en gamme et un tarif de plus ou moins 100 euros.
Fiche technique des Aukey EP-T10
Nous venons de l'évoquer, les EP-T10 se veulent plus haut de gamme que les EP-T21 testés il y a peu. L'appellation « premium » qui accompagne le nom du produit est d'ailleurs là pour le prouver et cela se ressent dès la fiche technique avec la présence, notamment, de drivers en graphène de 10 mm quand le « petit frère » se contentait de modèles de 6 mm.Les Aukey EP-T10, c'est :
- Haut-parleurs : driver graphène, 10 mm
- Réponse en fréquence : 20 Hz - 20 kHz
- Microphone : oui, sans suppression de bruit
- Réponse en fréquence du micro : 100 Hz - 10 KHz
- Connexion : Bluetooth 5.0
- Portée : 10 mètres
- Autonomie : 7 heures (oreillettes) + 17 heures (boîtier chargeur)
- Logiciel : non
- Poids : 9 grammes (oreillettes) + 60 grammes (boîtier chargeur)
- Indice de protection : IPX5
- Prix et disponibilité : disponible, à 100 euros environ
Notons également et nous aurons bien sûr l'occasion d'y revenir que l'étanchéité est plus intéressante sur ce modèle « évolué » avec une certification IPX5 en lieu et place de l'IPX4 des EP-T21. Le Bluetooth 5 reste évidemment de mise de même que le microphone. En revanche, malgré ce driver en graphène plus important, les écouteurs sont plus compacts, sensiblement plus autonomes sans être véritablement plus lourds. Une belle performance.
Joli design, belles finitions
Sur le principe, les EP-T10 ne changent pas fondamentalement des EP-T21 ou même de n'importe quel autre kit d'intras true wireless. Comme sur les autres produits Aukey, le bundle est donc redoutablement simple même s'il est livré dans une boîte plus travaillée et moins « carton recyclé » que les autres. À l'ouverture, on découvre logiquement les deux oreillettes douillettement coincées dans une gangue de plastique et le boîtier de recharge / transport à proximité. En fouinant un peu plus, on repère également quelques petits documents sur papier et, surtout, deux petits fourreaux en carton renfermant : 1/ le câble de connexion et 2/ les multiples embouts destinés à ajuster plus précisément les intras à nos oreilles.En eux-mêmes, les intras adoptent une forme sensiblement différente de celle des EP-T21 et donc des fameux AirPods. Les écouteurs sont plus ramassés, sans aucune excroissance en forme de « bâton ». Ce faisant, ils débordent moins des oreilles et se montrent globalement plus esthétiques. Soulignons d'ailleurs les efforts réalisés par Aukey pour proposer un produit hautement qualitatif, doté de finitions remarquables. Les écouteurs sont à la fois compacts et élégants, sans aucune marque d'assemblage, aucune « bavure » à ce niveau. Côté dimensions, on serait sur quelque chose d'à peu près 2 centimètres de long pour 1,8 cm de large et 2,5 cm de profondeur en comptant l'intégralité de l'oreillette bien sûr. Plus gris que noirs, les EP-T10 arborent un logo argenté sur chaque écouteur, ainsi qu'une minuscule LED témoin qui permet de vérifier la mise sous tension, la recharge, en d'autres termes, l'activité des EP-T10.
Le petit boîtier de transport / recharge est un peu plus original. Tout d'abord, sa forme ronde change des (trop ?) fréquents parallélépipèdes, même s'il faut reconnaître qu'il se glisse moins aisément dans une poche par exemple. Original également son système d'ouverture : il s'agit d'une espèce de couvercle que l'on ne peut pas retirer, mais qui pivote pour faire apparaître l'emplacement des écouteurs : pratique et très classe. Sur l'avant du boîtier, on remarque quatre LED presque aussi petites que celles des écouteurs : sans surprise, elles indiquent le niveau de charge de la batterie intégrée au boîtier. Enfin, à l'arrière, on repère la prise USB-C qui peut recevoir le câble de recharge. Celui-ci se connecte ensuite à n'importe quel port USB-A. Attention, il ne mesure que 30 centimètres... c'est toutefois déjà mieux que celui des EP-T21 (18 cm).
Terminons cette première étape du test par un petit commentaire sur les embouts fournis par Aukey. De manière on ne peut plus classique, ils se composent de deux parties : la première pour « entourer » l'écouteur et offrir un certain maintien au niveau du pavillon de l'oreille (wing tip) et la seconde pour « habiller » l'élément venant s'insérer dans le conduit auditif (ear tip). Pour chacune de ces deux parties, Aukey livre 3 paires d'embouts. Troquer un ensemble pour un autre se fait en quelques secondes, rien à signaler à ce niveau. En revanche et même si pour la plupart des utilisateurs, on trouve chaussure à son pied, il manque peut-être un ensemble un peu plus large de sorte que cela puisse tenir parfaitement même chez les « grandes oreilles ».
Des contrôles tactiles avec une certaine latence
Sans grande surprise, Aukey propose bien sûr des intras compatibles avec le Bluetooth 5.0... à la condition bien sûr que votre smartphone soit lui aussi « au niveau ». Qui peut le plus peut le moins et vous serez aussi en mesure d'appairer vos écouteurs avec un appareil Bluetooth 4.2. Petit regret d'entrée de jeu, car si la norme BT5.0 permet théoriquement d'atteindre une portée de 30 mètres, Aukey ne garantit rien de plus que les 10 mètres classiques et, dans les faits, nous n'avons effectivement pas pu obtenir quelque chose de satisfaisant au-delà de 12 mètres. Dommage. Rien à redire en revanche sur la vitesse d'appairage : cela se fait aussi rapidement que de claquer des doigts. Un regret tout de même : impossible d'appairer séparément oreillette gauche et oreillette droite. Il reste ainsi possible d'utiliser la droite seule, mais pas la gauche.Comme ce fut le cas avec les EP-T21, nous n'avons pas ici la moindre application pour accompagner les intras. De fait, il faut se contenter du lecteur audio de votre smartphone pour ce qui est des réglages et des options. Côté contrôles, il est heureusement possible d'activer certaines choses depuis les oreillettes. Pour cela, deux surfaces tactiles ont été disposées sur les écouteurs : elles sont plus aisément identifiables et accessibles que sur les EP-T21, mais il faut encore faire avec une petite latence. Un double contact pour prendre un appel ou couper / relancer la lecture quand un triple-contact lance l'assistant vocal. Pour refuser un appel, il faut « presser » durant 2 secondes alors que, par défaut, cette longue pression fait changer de piste : piste précédente sur l'écouteur gauche et piste suivante sur le droit.
Autonomie de 24 heures et certification IPX5
Sur ses photos publicitaires - que nous avons reprises pour le logo de cet article - Aukey sous-entend que les EP-T10 peuvent accompagner un sportif dans ses activités. À ce sujet, la certification IPX5 est évidemment une bonne nouvelle : qu'il s'agisse des précipitations lors d'un jogging pluvieux ou de votre propre transpiration, les EP-T10 ne vous laisseront pas tomber... En revanche, c'est peut-être vous qui les ferez chuter lors de mouvements trop intenses. Nos essais en la matière ont prouvé la bonne tenue des écouteurs, mais nous ne sommes cependant pas au niveau des Jabra Elite Sport que nous utilisons au quotidien. Soulignons tout de même les progrès en matière de certification par rapport aux EP-T21 (« seulement » IPX4) : des progrès que l'on retrouve au niveau de l'autonomie.En effet, malgré la meilleure compacité des EP-T10, Aukey est parvenu à intégrer des batteries de 55 mAh dans chaque oreillette. Sans surprise, l'autonomie est donc sensiblement en hausse par rapport à ces petits frères d'entrée de gamme : le constructeur annonce un passage de 5 heures à 7h avec une seule charge. Amélioration que nous avons pu vérifier au cours de nos tests en atteignant même pratiquement 8h. Il y a bien sûr des produits qui font encore mieux, mais les EP-T10 se situent dans la moyenne haute. Ensuite, en 1h30, on peut profiter d'une recharge complète via le petit boîtier. Ce dernier est un moins bien doté que celui des EP-T21 et il n'assure que 2,5 recharges. Au total, on peut donc compter sur environ 24 heures d'autonomie complète. Reste que Aukey a décidé de moderniser la recherche de ce boîtier : il est possible de le brancher en USB, mais aussi de profiter d'une charge sans fil Qi parfaitement efficace. Rien d'indispensable, mais c'est une nouveauté bienvenue.
Un bel effort dans le rendu audio
Afin d'assurer une véritable montée en gamme, la charge sans fil est évidemment un plus, mais ce n'est clairement pas l'élément essentiel. Aukey a évoqué la présence de drivers en graphène de 10 millimètres pour se justifier et nous attendions bien sûr les EP-T10 au tournant. Il n'est pas encore question de proposer ces intras aux plus mélomanes d'entre nous - ils seraient déçus - mais le fait est que pour la majorité des utilisateurs, le son est plus que correct. On sent notamment une nette montée en gamme par rapport aux EP-T21... rien de plus normal me direz-vous puisqu'ils coûtent plus du double. Reste que nos premiers tests ont été l'occasion d'une certaine déception : Aukey n'a effectivement pas jugé bon de rendre ses écouteurs compatibles avec un codec comme l'aptX et, à fortiori, l'aptX HD. Vous devrez vous contenter de l'AAC avec ce que cela suppose en perte de définition. Poursuite des tests et d'emblée sur Stay Free du Clash, nous sommes déçus par le manque de puissance des basses. En retrait, elles laissent une impression de vide assez perturbante.Un tour dans les options de notre lecteur et il est possible de les booster - même légèrement - pour retrouver quelque chose de plus convenable. On profite alors d'un son globalement équilibré. Les drivers en graphène de 10 mm sont finalement capables de belles choses avec des voix qui se démarquent bien sans être exagérément exposées. Aucun parasite, aucun défaut sur la voix de Suzanne Vega dans Tom's Diner. Nous n'avons pas non plus noté de creux trop prononcé et qu'il s'agisse du Blue Rondo a la Turk signé Dave Brubeck ou de la Valse n°2 de Dmitri Chostakovitch, la variété des orchestrations ne pose guère de problème. Notons en revanche que les EP-T10 ne sont pas ce qu'il y a de mieux pour la vidéo à cause d'une latence d'une demi-seconde qui décale sensiblement son et image. Certains seront aussi déçus par l'isolation phonique un peu faible : elle a notre préférence, car on ne se retrouve pas coupé du monde extérieur, mais ce n'est pas l'avis de tous. Enfin, un dernier mot pour évoquer une captation micro très naturelle. La voix passe très bien, mais, attention dans les transports en commun, les bruits environnants aussi !