L'ère du sportif tour de nuque
Les True Wireless ont pour eux la compacité, c'est un fait, mais le tour de nuque fait de la résistance en proposant, que ce soit pour une orientation audiophile ou sportive, des avantages non négligeables. Sa plus grande taille permet de caler des composants plus qualitatifs et une batterie plus imposante, pour citer les deux principaux arguments.À ce titre, les Adidas RPD-01 sont assez classiques, séparant la construction sur deux modules liés par une jonction en silicone, et s'achevant de part et d'autre par un petit câble plat amenant aux deux écouteurs respectifs.
Disponibles en gris foncé (modèle testé ici), gris clair ou menthe (à venir), ces écouteurs sont de type semi-intra (embout rentrant à peine dans l'oreille) avec embouts en silicone et ailette de maintien - elle-aussi en silicone - se calant dans la conque. La doublette embout/ailette existe en 4 tailles, ce qui est pratiquement une norme pour les modèles sportifs.
Pas aussi travaillés que les FWD-01 et leur câblage en lacet, les RPD-01 dévoilent quelques accents de rugosité toute sportive par petites touches, dont des modules et des écouteurs dans un plastique texturé assez réussi même si franchement léger. La prise en main est simplifiée par une bonne impression de maintien.
La fabrication générale est donc honnête, mais nous émettons une grosse réserve sur les câbles reliant les modules aux écouteurs. Difficile de faire confiance sur le long terme sur cette partie, vraiment très fine, voire trop fine. Clairement, le moindre petit pincement, ou une mauvaise manipulation (le câble s'accrochant quelque part) risque de l'endommager.
Qui dit écouteur sportif dit résistance à l'eau, mais nous n'avons ici qu'une certification IPX4, suffisante contre presque toutes les projections, mais en-dessous des IPX5 et IPX6. Ces certifications aussi élevées ne sont pas exceptionnelles dans l'univers sportif, même à ce prix, et permettent de plus facilement se débarrasser de la transpiration.
Usage sportif, quand tout se passe bien
Le tour de nuque est une expérience un peu à part et sans doute ringardisée par les True Wireless sportif, mais l'impression de sécurité (sur la tenue) est plus présente.Ici il suffit de caler la partie centrale en silicone autour du cou, de laisser reposer les modules, et d'ajuster les écouteurs dans l'oreille.
La tenue est alors excellente, largement favorisée par le côté filaire de l'ensemble. La topologie semi-intra du modèle va vraiment jouer pour lui, puisqu'aucune pression excessive ne s'exerce, même pendant le sport.
Ici, pas de problème de stabilité, à moins de vraiment forcer ou de taper dedans accidentellement. La partie centrale épouse la forme du cou et l'agrippe sans vraiment le serrer, façon « mémoire de forme », ce qui évite les déplacements. Même constat pour les écouteurs, les ailettes stoppant tout saut dans la conque. Tout le monde ne supportera pas la sensation dans l'oreille, mais principalement du fait de la texture un peu grainée des embouts.
En revanche, les câbles reliant les écouteurs aux modules ont tendance à vivre leur vie. Ici, un simple petit écart de placement ou une petite torsion du câble lors d'un rangement, et ils risquent de conserver des petits écarts de forme. Cela va par exemple se traduire avec un placement trop près de la nuque, créant un petit bruit microphonique (sorte d'amplification du bruit de l'écouteur contre la peau ou les vêtements).
Si les câbles reliés aux oreillettes sont bien calés, le Adidas RPD-01 est presque irréprochable sur la tenue. Une fois la séance de sport achevée, les deux écouteurs peuvent se coller dos à dos par un petit système d'aimantation.
Gros oui ergonome, petite étrangeté volumique
Avantage des écouteurs tour de cou sur les True Wireless : une ergonomie plus complète, en tous cas plus facilement implémentable, puisqu'il est aisé de placer une large zone tactile ou des boutons espacés sur les modules. Le RPD-01 dispose ainsi trois boutons sur le module droit, et une seul « multifonction » sur le module gauche.La navigation générale passe par le seul côté droit, avec une disposition classique et intuitive :
- Bouton du milieu : marche/arrêt/appairage avec appui prolongé, 1 clic pour pause/lecture, 2 pour la piste suivante, 3 pour un retour en arrière.
- Boutons latéraux : réglage du volume.
Jusqu'ici tout n'est que joie et fête, mais un petit détail - insignifiant pour certains - peut perturber, le choix du volume + et du volume -. En effet, le bouton le plus en avant est un -, et le bouton le plus reculé est un +, ce qui a quelque-chose d'assez contre-intuitif qui dans certains cas et continue de dérouter même après plusieurs jours.
C'est bien là la seule remarque, car Adidas ne s'arrête pas à un simple produit sportif avec trois boutons de navigation, il y a également la compatibilité avec l'application dédiée Adidas Headphones. Indispensable ? Pas forcément, mais très pratique.
Adidas Headphones est une application plutôt complète et très bien pensée, que ce soit sur le design ou sur l'ergonomie. Toutes les informations et options sont regroupées en petites tuiles sur l'écran principal : niveau de batterie, action du bouton multifonction, type d'égaliseur, et état de l'appareil (connecté ou non). L'application permet en outre de gérer les deux autres modèles déjà existants dans la récente gamme, à savoir les écouteurs FWD-01 et le casque RPT-01.
Premier avantage, l'intégration d'égaliseurs. L'égaliseur « plat » Adidas est ainsi complété dans une roue de sélection par 5 égaliseurs prédéfinis ainsi qu'un égaliseur paramétrable sur 5 bandes entre 160 Hz et 6,25 kHz (entre + et - 5 dB). Difficile de procéder à des corrections vraiment avancées, mais cette option est déjà un gros plus.
Second avantage, le réglage du bouton multifonction du module gauche. De base, le bouton ne sert qu'à appeler l'assistant par défaut du téléphone via un simple clic. Dans les réglages, il est possible de définir des actions différentes pour un, deux ou trois clics. Pour le moment, ces actions ne sont pas incroyablement nombreuses, mais nous avons, en plus de la possibilité d'appeler l'assistant, un accès direct à un album/playlist de l'application de streaming Spotify (visiblement le lien n'est pas encore fait sur les autres applications) ou encore d'appeler l'application Adidas Running afin de déclencher et arrêter une course. Un début d'écosystème sportif donc.
Mise à part quelques bugs, notamment lors du paramétrage du bouton multifonction, l'application reste tout à fait stable.
Courir longtemps, sans silence
Argument principal des tours de cou sportifs, l'autonomie du Adidas RPD-01 est annoncée à pas moins de 12h. À ce petit jeu, l'usage sportif donne parfois quelques écarts avec un usage urbain plus classique (pas le même besoin de volume par exemple).Il faut en effet rappeler que ce modèle est de type semi-intra, qui plus est semi-intra sportif, l'isolation est donc très réduite et principalement là pour sabrer des aigus trop agressifs, mais doit laisser suffisamment passer les fréquences pour que l'oreille se « repère » dans l'espace. Se couper des sons extérieurs pour courir n'est jamais une très bonne idée par exemple, encore moins dans certaines situations.
Même problématique pour la pression sur les vaisseaux sanguins de l'oreille. Pendant l'effort, ceux-ci sont plus dilatés, plus sensibles à la suppression que va générer un embout intra-auriculaire intrusif. Bref, très peu d'isolation, un petit minimum qui va bien, mais pas plus, histoire de rester vraiment dans cette optique, mais fatalement un volume qu'il n'est pas toujours facile de maitriser.
L'autonomie de 12 h semble en pratique assez respectée, allant autour des 12 h 30 en environnement vraiment calme et autour des 11 h en poussant le volume. Un chiffre rendant le modèle difficilement critiquable même si loin des records. De plus, il ne fait pas l'impasse sur la recharge USB-C (sur le module droit).
Même bon constat sur la qualité de connexion. La marque ne promet pas des merveilles, mais tient très bien son rang de tour de nuque. Là-aussi la comparaison avec les True Wireless est un peu injuste, le système de modules externes permettant de placer une puce Bluetooth plus puissante, mais surtout une meilleure antenne. Bref, pratiquement aucune microcoupure lors de notre test.
Une sonorité neutre, voire terne
Difficile de suivre un vrai intra-auriculaire sur le terrain sonore, et Zound Industries n'est pas un immense spécialiste dans le domaine. Le driver dynamique de 6 mm fait un travail tout à fait correct, car va aller piocher dans une signature (de base) plutôt équilibrée, avec une petite prédominance des bas-médiums.Le résultat est acceptable, mais cette signature met également en avant le manque de technicité du transducteur. Clairement, la marque en a tiré le meilleur et peut difficilement faire plus illusion que cela.
Le niveau de détails est franchement moyen et l'écoute, plutôt énergique sur les basses, délivre un rendu vite distordu dans ce registre, assez mou même si ne manquant pas de puissance. Malheureusement les aigus ne sont pas fabuleux non plus, pas agressif, mais sonnant un peu faux, un peu cotonneux. La scène sonore est une bonne surprise, puisque plus vaste qu'on ne pourrait le penser et plutôt cohérente. Les médiums sont quant à eux assez satisfaisants, ni en retrait ni voilés, de quoi surnager.
Au final, on ne parle pas ici d'une sonorité vraiment mauvaise ou médiocre, mais d'un produit banal dans sa gamme de prix.