Mat VS brillant, un sans faute
On ne peut pas dire que Google ait ici transcendé le genre des écouteurs zéro-fil, mais la première approche, celle de la boite de charge, est excellente. Cette boite est globalement proche de celle des Airpods ou Airpods Pro, mais légèrement plus ovale, marquée par un cerclage noir à l'ouverture, et surtout dans une finition matte d'un très bel effet, mettant beaucoup moins en avant les micro-rayures.À l'usage, et même en prenant en compte la durée relativement courte d'un test, cette boite est à la fois peu salissante et extrêmement bien finie. Elle parait à la fois plus dense que celle de son concurrent, tout en bénéficiant d'une charnière très agréable à l'usage, sans aucun jeu. En bref, une finition qui n'est pas luxe ou premium, mais totalement dans ce qu'il faut faire pour un produit technologique uniquement composé de plastique.
Les écouteurs ne sont pas en reste, bien qu'ils ne soient sans doute pas aussi impressionnants. Bicolores et aussi de finition matte, les Pixels Buds sont un peu plus quelconques. Les écouteurs ne vont ici pas essayer de singer Apple, que ce soit avec les Airpods ou les Airpods pro, mais restent davantage dans une architecture façon Jabra 75T, c'est un dire de petits écouteurs arrondis, à la canule assez courte, dos plat (ici aux bords arrondis), avec un système de "vissage" pour verrouiller le produit dans l'oreille. Les Pixels Buds se rangent dans la catégorie des semi-intra, car disposent d'une canule très courte (en métal), rentrant donc à peine dans l'oreille.
La petite différence vient ici des petites ailettes en silicone, vissées sur la structure, cela afin de mieux rester dans les oreilles. Trois petits connecteurs sur la face interne pour des recharges, des capteurs optiques (pour la pause/lecture auto), ainsi que de légers évents (sans doute pour le niveau de basse ou relâcher la pression auditive) sur les branches sont là comme autant de toutes petites spécificités, le tout sans avoir aucun point vraiment unique.
Avec les écouteurs aussi, la finition est presque irréprochable, puisqu'aucun point de faiblesse ne perturbe l'expérience. On ne retrouve pas cette impression de légèreté ou de jeu sur la coque comme cela peut parfois être le cas. La certification IPX4 (résistance à pratiquement toutes les projections d'eau) n'a rien d'incroyable à l'heure actuelle, même dans cette catégorie de prix, mais cela reste largement satisfaisant pour un petit usage sportif.
Portés pendant des heures, ou presque
Premièrement, le confort immédiat /court terme. Sur ce point aucun problème. Les écouteurs sont très légers, ergonomiques, non-intrusifs, et les ailettes, même si pas parfaites (un peu courtes pour être universelles) permettent d'assurer une tenue excellente, notamment en usage sportif. Sur ce dernier point, on ne les qualifiera pas de purs baroudeurs, mais ils permettent d'en faire déjà pas mal.Les écouteurs se sortent de leur boitier aussi simplement que des Airpods, les points de préhension bien en évidence, et se remettent tout aussi simplement. Google a vraiment pensé à l'expérience de tous les jours. Les écouteurs sont vraiment un bonheur à utiliser au quotidien à ce niveau.
Notons qu'on retrouve 3 tailles d'embouts en silicone, ce qui peut paraître un peu juste, notamment pour les grandes oreilles (ou plutôt les conduits larges).
Deuxièmement, le confort sur les longues sessions.
Et là, sans être mauvais, le port n'est plus forcément idyllique. Les ailettes peuvent finir par gratter ou un peu irriter, et la structure des écouteurs peut être un peu trop large pour les petites oreilles, d'où une certaine pression sur les faces internes. Désagréable ? Non, nous restons dans du bon, mais il y a encore un tout petit progrès à faire.
Intégration parfaite, quelques options en moins
Dire que les Google Pixel Buds sont les Airpods d'Android n'est pas un euphémisme, c'est exactement l'impression qu'ils laissent.Le premier contact, une fois la boite ouverte, est ainsi avec le système Google Fast Pair, un équivalent de ce que propose Apple, mais moins connu (pourtant à peu près lancé à la même époque). Ici, les écouteurs permettent d'exploiter cet appairage rapide pour ne pas avoir à passer par ce processus certes court, mais toujours un peu ennuyeux, tout en allant beaucoup plus loin.
A l'image des Airpods et Airpods Pro, les Pixel Buds enclenchent également un processus de configuration. La marque commence par proposer les différentes tailles d'embouts (il n'y a malheureusement pas de système de calibrage façon Airpods Pro).
Ensuite, passage en revue des différentes commandes possibles, cela avec les surfaces tactiles des modèles.
Petit passage par le système de recharge, en précisant l'indication de la led interne de la boite (état de charge des écouteurs), et de la led externe de la boite (état de la boite). Puis, passage en revue des possibilités du produit, également le moment de faire un peu d'autopromotion, dont les deux microphones par côté pour "une meilleure qualité audio".
Enfin, la configuration de l'Assistant Google, cela pour deux tâches. La première permet une lecture audio des notifications entrantes, ce qui existe déjà en standard sur certains produits, comme depuis le casque Bose QC35 II. La seconde apporte, ce qui est ici unique, le déclenchement de l'assistant par un simple "OK Google", à la manière du "Dis Siri" des récents produits Apple/Beats dotés de la puce H1.
Une fois cette configuration effectuée, tout est extrêmement simple, puisque les réglages sont dans les options Bluetooth du produit. Pas d'application supplémentaire à installer comme avec toute autre marque, nous avons le même avantage qu'un Airpods sous iOS. Tout est donc au même endroit, facilement accessible et clair.
- En haut, le niveau de charge indépendant (et précis) de chaque écouteur ou de la boite.
- En dessous, le réglage de l'assistant peut accéder au paramétrage.
- Une fonction de recherche des écouteurs (les fait sonner s'ils ne sont plus dans la boite)
- Un rappel des commandes tactiles (non paramétrable)
- Un système de son adaptatif, jouant légèrement sur le volume suivant l'environnement sonore (activable ou non)
- La mise en pause et lecture automatique si les écouteurs sont retirés ou placés dans l'oreille (activable ou non)
- Enfin : quelques infos, dont la version du microgiciel.
L'indication du niveau de batterie se poursuit, de manière très précise, même en dehors des options, puisque la simple icône Bluetooth permet déjà de l'afficher. Ultimes raffinements, l'affichage non pas de la triste icône "casque Bluetooth", comme pour n'importe quel produit audio, mais d'une icône spéciale affichant les Pixels Buds. Une simple ouverture de la boite va également déclencher un pop-up affichant le niveau de batterie des écouteurs et de la batterie avec leurs icônes. Le genre de petits riens qui font toute la différence (oui, petite exagération).
Les commandes non personnalisables donc, passent par la surface tactile (le dos) des deux écouteurs. Pas de différenciation, l'un et l'autre utilisent exactement les mêmes commandes.
Sans être parfait, ce tactile est très efficace. Le classique triptyque 1, 2 ou 3 touches, donne respectivement lecture/pause, piste suivante, piste précédente, et reste assez réactif, presque sans problème à l'usage. L'intégration du réglage de volume lui permet déjà de se démarquer des Airpods et Airpods Pro (ne le permettant pas), cela en glissant son doigt horizontalement. Cela pouvait nous faire peur sur le papier, surtout vue la taille de la zone, pourtant le rendu est efficace dans pratiquement toutes les circonstances.
La lecture pause automatique est plutôt efficace, mais pas sans petits moments de flottement, surtout pour relancer la musique.
L'utilisation dans l'univers Google est déjà assez impressionnante, même s'il faudra attendre quelques mises à jour pour avoir une expérience plus complète. En plus d'un appel à l'assistant à la voix, bien pratique, on retrouve d'autres intégrations comme celle avec les dernières versions de Google Traduction, permettant, via le petit bouton Conversation, de déclencher une double traduction croisée avec les écouteurs. Un tableau s'ouvre, avec à gauche les Pixels Buds et la langue de l'utilisateur, de l'autre le microphone du téléphone et la langue de l'interlocuteur (à sélectionner). En pressant sur les écouteurs, il est possible de se servir du microphone pour traduire du français (par exemple) vers la langue de l'interlocuteur, ce qui sera transmis sur le haut-parleur du téléphone. Inversement, l'interlocuteur peut (ce qui est le mode standard), presser une icône sur l'application, et utiliser le microphone du smartphone pour parler, ce qui sera traduit et envoyé dans les Pixel Buds. Le principe reste intéressant, mais encore très loin d'être vraiment réactif, de promettre l'instantanéité façon SF.
Nous pourrions être totalement séduits par cette ergonomie en général. Mais, à l'instar de son concurrent, il manque encore quelques options. Un égaliseur aurait été un avantage non négligeable, mais Google a fait l'impasse dessus. L'assistant Google à la voix a beau être un immense plus, on peut regretter que la marque n'ait pas poussé l'intégration encore plus loin.
Des fonctionnalités souvent attendues
Après avoir maîtrisé la partie logiciel et l'intégration, Google fait montre d'un peu plus de conformisme.Les Pixel Buds ne sont pas multipoints, ils ne peuvent pas se connecter à plusieurs produits à la fois en audio. Mais, la droite et la gauche peuvent être utilisées indépendamment en mode mono-écouteur, cela sans aucun problème et sans que cela n'affecte les commandes.
Les écouteurs restent cantonnés au SBC et au AAC pour l'audio. Bien que la notion de codec soit assez secondaire pour des True Wireless, dotés de puces peu énergivores avant d'être audiophiles, un petit AptX reste un argument.
Autre petit manque, l'absence de mode transparence, ce qui aurait permis de retranscrire les sons atténués par les embouts. Nous pouvons le préciser ici, mais les écouteurs ne sont pas à réduction de bruit active.
Malheureusement, la marque a opté pour une isolation passive plutôt douce. Meilleure que les Airpods Pro sans ANC, l'isolation n'est pas énorme non plus, pas au niveau de ce que peuvent atteindre les Senheiser Momentum True Wireless 2 par exemple. Les basses fréquences ne sont clairement pas entamées, les médiums très légèrement, et le reste des fréquences est sabré de manière correcte, suffisante pour bien des cas, mais ne coupant clairement pas du monde.
Ainsi, les Pixels Buds se présentent vraiment comme des Airpods Pro sans ANC, proposant les avantages de l'intégration avec l'OS maison, mais également une certaine frilosité dans les nombreuses petites options, une frilosité qui les ferait peut-être passer pour de simples écouteurs.
Autonomie en petite forme
Annoncée à 5 h (en AAC), l'autonomie des Google Pixel Buds est tout ce qu'il y a de plus moyenne en 2020 sur le papier. Et cela fait plus que se confirmer en pratique, puisque nous sommes plus proche de 4h-4h30 en pratique. Avec les différents test, il est possible d'avoir des écarts assez importants, ce qui peut donner parfois du 3h30, parfois plutôt 5h, un chiffre atteignable mais à volume déjà très modéré. La performance est suffisante dans bien des cas, mais vraiment pas incroyable pour des écouteurs de 2020.Heureusement, le boitier permet d'assurer environ 4 recharges supplémentaires, ce qui a semblé un peu plus proche des 3 et demi dans notre cas (mais avec une marge d'erreur).
A ce prix-là, Google n'a pas fait l'impasse ni sur l'USB-C (ce qui aurait été très étrange), ni même sur l'induction, très bon point pour ce dernier donc, alors que même de grandes marques comme Sony ou Jabra ne l'ont pas intégré.
Un son au fort potentiel, un peu trop timide
Pouvait-on vraiment s'attendre d'une marque à la diffusion aussi large de faire un son trop typé ? Sans doute pas. Google s'en est tenu à cette évidence pour proposer un produit finalement très sobre.Pour faire simple, jamais rien de déborde, n'agresse, ou ne vient faire vrombir le crâne. Les Pixels Buds, chantent des basses extrêmement bien tenues, assez techniques, mais manquant un poil d'énergie, pas très enveloppantes, ne se mettant sans doute pas assez en avant pour devenir vraiment prenantes (le problème de la neutralité, un peu ennuyeuse).
Les médiums suivent cette même neutralité et se permettent ainsi d'être irréprochables, meilleurs même que ce que fait son Némésis Apple. Très précise, technique, d'une belle linéarité, cette gamme de fréquences est vraiment le point fort du produit.
Les aigus sont un peu moins satisfaisants. Car à l'inverse de nombreux True Wireless, inconstants dans cette gamme de fréquences, mais misant sur quelques pics pour donner un peu de tranchant, les Pixels Buds sont doux, un peu trop doux pour donner cette agressivité parfois nécessaire, ou ce soupçon de brillance dans l'écoute.
La scène sonore est correcte, pas très étendue ou large, mais cohérente. Le niveau de détails est particulièrement élevé pour une telle signature sonore, ce qui nous donne une idée de la qualité technique du produit, sans doute un peu mal exploité. En l'absence d'égaliseur dédié, il reste un peu dur de se faire une idée définitive. Vraiment dommage de ne pas avoir implémenté ce dernier, mais une mise à jour viendra peut-être.
Au final ? Des écouteurs très agréables à l'écoute, détaillés et techniques, jamais agressifs, mais un peu trop dans l'équilibre et la maitrise pour être vraiment convaincants. Certains retours américains ont pointé du doigt des éventuels problèmes sonores, comme des sauts de son. Ici, nous n'avons pas expérimenté de gros problème, si ce n'est un problème de resynchronisation des écouteurs après en avoir remis un dans la boite, puis retirés. On peut également relever un volume assez faible, ce qui oblige parfois à atteindre les 70-75% côté smartphone.
La qualité des microphones (en appel) est assez moyenne, derrière la plupart des grands concurrents (Apple ou Jabra par exemple) car donnant un rendu assez artificiel. En revanche, la qualité en milieu bruyant reste d'une assez bonne constance, et lui permet de revenir sur quelques autres modèles meilleurs en milieu calme.