Il y a quelques mois, nous testions les Live Pro+ TWS, les écouteurs true wireless haut de gamme de JBL. Nous avons aujourd’hui décidé de les opposer à des concurrents bien moins célèbres, les Apollo Air+ signés Tronsmart. Sur le papier, ils sont moins évolués, mais ils sont nettement moins chers aussi.
- Excellent captation micro
- Réduction de bruit efficace
- Design réussi, intras confortables
Nous avons déjà mis en place pareil duel au moment de comparer la Flip 5 Eco Edition et la Force 2 et il était donc alors déjà question d’opposer JBL à Tronsmart. D’un côté, la marque unanimement reconnue qui a célébré tout récemment ses 75 ans d’activité « au service de nos oreilles ».
De l’autre, une entreprise chinoise qui monte. Tronsmart n’a certes pas dix ans d’âge, mais en évitant de trop raboter les prix, elle semble garder une certaine exigence sur la qualité de ses produits comme en témoigne notre test de la Force 2, une enceinte normade Bluetooth qui n’a pas à rougir de la comparaison avec la JBL Flip 5.
Fiche technique des Tronsmart Apollo Air+
À la manière de ce que nous avons fait lors de notre précédent duel, l’idée est donc de comparer les deux produits sur un certain nombre de critères que nous jugeons ici fondamentaux pour des écouteurs true wireless, puis de conclure en déterminant autant que possible un « vainqueur ». Nous démarrons bien sûr par les infos techniques essentielles. Hélas, Tronsmart ne communique pas tous les éléments.
Les Tronsmart Apollo Air+ vs. les JBL Live Pro+ TWS c’est :
- Transducteur : Haut-parleurs dynamiques de 10 millimètres vs 11 mm
- Impédance : 32 ohms vs. 16 ohms
- Réponse en fréquence : Inconnue vs. 20 Hz – 20 kHz
- Microphone : Oui, avec réduction de bruit dans les deux cas
- Réponse en fréquence du micro : Inconnue vs. 100 Hz – 8 kHz
- Connectivité : Bluetooth 5.2 vs. Bluetooth 5.0
- Codecs pris en charge : SBC, AAC, aptX vs. SBC, AAC
- Portée : 20 mètres dans les deux cas
- Autonomie des écouteurs : 5 heures vs. 7 h
- Autonomie du boîtier de charge : 20 heures vs. 21 h
- Temps de charge : 2,5 heures vs. 2 h
- Certification : IP45 vs. IPX4
- Poids des écouteurs : 6,4 grammes vs. 5,1 g
- Poids du boîtier de charge : 43 grammes vs. 49,5 g
- Logiciel : Oui, Tronsmart vs. My JBL Headphones
- Prix et disponibilité : déjà disponibles à 99,99 euros vs. 179,00 euros
En dehors de la question du prix, on voit bien que les Apollo Air+ et les Live Pro+ TWS sont des produits assez similaires, qui boxent globalement dans la même catégorie. On note toutefois d’emblée quelques distinctions qu’il conviendra de vérifier avec une autonomie plus importante pour JBL, mais une protection plus complète chez Tronsmart qui semble aussi se distinguer sur le plan audio avec la prise en charge de l’aptX.
Format et design : match nul
De prime abord, il n’est pas simple de distinguer nos deux prétendants du jour. De manière plus générale, rien ne ressemble plus à des écouteurs true wireless que d’autres écouteurs true wireless. Compte tenu de la compacité extrême de ces appareils, les fabricants n’ont finalement pas beaucoup de marge de manœuvre et le design est bien souvent induit par les spécifications techniques de nos protégés qui adoptent donc tous les deux une conception « à tige » à la mode AirPods.
Vous pouvez le voir sur nos photos, le dessin comme les dimensions des Apollo Air+ sont très proches de ceux des Live Pro+ TWS. Ces derniers disposent toutefois d’une base légèrement plus volumineuse, peut-être de nature à mieux se caler dans le creux de l’oreille interne. De forme un peu plus oblongue, les écouteurs Tronsmart peuvent paraître un chouia moins équilibrés, et ce, alors qu’ils sont un peu plus lourds. Cette différence de 1,3 gramme ne se ressent toutefois pas à l’usage et nous reviendrons sur cette question pour parler portabilité de l’ensemble du kit.
Petite déception en revanche côté design. En effet, alors que la chose ne semblait guère compliquée, JBL est le seul à proposer des coloris « variés » : certes le choix n’est que parmi quatre versions (noire, blanche, rose et beige), mais ça reste deux fois plus que les sempiternels noirs et blancs de Tronsmart. En revanche, c’est « match nul, balle au centre » pour la conception des boîtiers de charge : celui de Tronsmart est un chouia plus compact, mais la distinction se fait surtout côté forme, avec un produit plus « étalé », moins en hauteur pour JBL.
Connectivité et ouverture : avantage Tronsmart Apollo Air+
Un rapide coup d’œil sur la fiche technique nous apprend que Tronsmart a eu l’avantage du calendrier : en sortant son produit quelques mois après celui de JBL, le Chinois a effectivement été en mesure d’incorporer une version plus récente de la norme Bluetooth. Amateurs de JBL, n’ayez toutefois aucune crainte, ce n’est pas les changements opérés entre la version 5.0 et 5.2 qui vont changer la face du monde : le changement majeur est lié à l’apparition d’un profil audio de meilleure qualité à l’aide du codec LC3 en Bluetooth LE.
Dans la pratique, on ne peut cependant pas dire que ce soit décisif… en tout cas, pas de prime abord. Nous n’avons effectivement pas remarqué de différence de réactivité dans l’appairage des deux kits true wireless avec nos différents smartphones. Nous n’avons pas non plus observé de problèmes de stabilité de la connexion ou de différence dans la portée effective du signal. Dans un cas comme dans l’autre, les choses marchent « au micropoil » et tout fonctionne à merveille dans un rayon de 20 mètres autour de l’émetteur… distance bien suffisante à l’usage.
En revanche, là où Tronsmart marque des points c’est sur les codecs. En effet, JBL a toujours été un peu décevant à ce niveau en ne privilégiant que les codecs les plus universels. Ainsi, malgré leur coût élevé, les Live Pro+ TWS ne sont compatibles qu’avec le SBC et l’AAC, les codecs les moins qualitatifs actuellement disponibles. De son côté, Tronsmart joue la carte de la hardiesse et n’hésite pas à mettre en avant la prise en charge des aptX et aptX adaptive de Qualcomm : pour faire simple, alors que l’AAC plafonne à des débits de 250 kbps, l’aptX adaptive débute à 279 kbps et peut atteindre jusqu'à 420 kbps. Éloquent.
Portabilité et résistance : avantage Tronsmart Apollo Air+
Nous ne reviendrons pas ici sur l’aspect esthétique des choses, après tout, les photos parlent d’elles-mêmes. En revanche, les orientations techniques choisies par JBL et Tronsmart ont un impact sur la portabilité, le confort de leurs kits. Ainsi, le Chinois est seul à proposer une véritable housse de transport : on peut aisément y ranger le boîtier de charge avec, à l’intérieur, les écouteurs et garder en plus le câble USB ainsi que certains des embouts supplémentaires. Ce n’est pas grand-chose, mais compte tenu du prix des Live Pro+ TWS, JBL paraît un peu pingre.
À l’inverse, soulignons une petite préférence pour le format et le revêtement du boîtier de charge de l’Américain. Un peu plus plat et sensiblement plus arrondi, il se glisse plus facilement dans une poche que le modèle de Tronsmart aura sans doute davantage tendance à déformer. De plus, le revêtement « doux » adopté par JBL est plus agréable à manipuler et marque nettement moins. En revanche, et c’est sans doute le point le plus important de ce segment de notre duel : les indices de protection tournent en faveur de Tronsmart.
Au moment de tester les Live Pro+ TWS, nous avions d’ailleurs été surpris de constater que JBL s’était contenté d’une certification IPX4 : les écouteurs sont ainsi protégés « contre les projections d’eau de toute direction ». La différence peut semble infime, mais avec son indice IP45, Tronsmart va sensiblement plus loin. D’abord, les Apollo Air+ sont protégés « contre les jets d’eau de toute direction », la puissance change la donne. De plus, ils sont protégés « contre les corps solides supérieurs à 1 mm ». Sur de tels kits, ce n’est pas essentiel, mais tout de même.
Autonomie et recharge : avantage JBL Live Pro+ TWS
En regardant les écouteurs de plus près, on se dit que leur proximité doit se ressentir au niveau de la charge. Pourtant, sur ce plan-là, JBL signe un joli tour de force prenant l’ascendant tant sur l’autonomie que sur les temps de charge, malgré un poids inférieur. Nous l’avons dit, sur les Live Pro+ TWS chaque écouteur est 1,3 gramme plus léger que sur les Apollo Air+. Pour autant, JBL est capable de « faire tenir » ses écouteurs près de 7 heures à volume « moyen ». Lors du test, nous avions d’ailleurs souligné que le résultat était un cran en-dessous des Melomania Touch.
Reste que c’est aussi et surtout deux heures de plus que sur les Apollo Air+ lesquels ont le souffle court après 5 heures d’utilisation, toujours à environ 50% de volume, mais en exploitant le codec aptX sans doute un peu plus gourmand. Le boîtier de charge agit comme une espèce de batterie secondaire et permet d’offrir une autonomie de 20 heures supplémentaires chez Tronsmart contre 21 h chez JBL : les choses sont assez similaires ici d’autant que le boîtier Tronsmart est 6,5 grammes plus léger que son homologue de JBL (43 g contre 49,5 g).
De manière plus anecdotique, car la différence est faible, le temps de recharge joue en faveur de JBL : 2,5 heures sur les Apollo Air+ contre 2 h sur les Live Pro+ TWS. Enfin et là encore, nos deux candidats font jeu égal, le boîtier en lui-même peut être rechargé via un inévitable câble USB-C (livré dans un cas comme dans l’autre), mais aussi au moyen d’un système de recharge sans-fil, par induction, compatible Qi. Au final, c’est donc surtout l’autonomie sensiblement supérieure des écouteurs JBL qui permet aux Live Pro+ TWS de prendre ici l’avantage.
Rendu audio : match nul
Qui dit écouteurs true wireless, dit évidemment restitution audio. Sur ce plan-là, on note que Tronsmart part avec un petit avantage « technique » puisque, nous l’avons dit, ses écouteurs sont compatibles aptX et aptX adaptive. En revanche, il faut reconnaître que le prix et la renommé de JBL ont tendance à jouer en sa faveur… sur le papier. Rappelons qu’en augmentant le débit maximum exploitable, l’aptX adaptive permet logiquement au son de prendre « plus de place » et si l’AAC est moins destructif que le SBC, il l’est tout de même bien davantage que l’aptX.
Dans les faits, la chose saute rapidement aux yeux… ou plutôt aux oreilles et avec les réglages de base, les Apollo Air+ proposent un son tout à la fois plus clair, plus précis et plus détaillé. Les Live Pro+ TWS ont sensiblement moins d’ampleur et sur l’album Brothers in Arms de Dire Straits, on a l’impression d’une orchestration avec nettement moins de présence. Sur l'album Solitude Standing de Suzanne Vega, c’est la voix de l’artiste qui gagne considérablement en chaleur. Bien sûr, nous avons pris soin de retenir des versions en haute qualité (FLAC) de ces morceaux. Sans surprise, en utilisant des MP3 encodés en 192 kbps, la différence est bien moins (à peine ?) perceptible.
Une différence que l’on peut d’ailleurs atténuer du côté de JBL grâce à la présence d’un égaliseur bien plus paramétrable. Nous aurons l’occasion d’y revenir au moment de parler des logiciels compagnons, mais dans le cas de JBL cela offre plus de latitude car même si le son des Apollo Air+ nous est apparu plus intéressant, ça reste une question de point de vue. En outre, il faut noter que nous avons fait ces tests « de qualité » dans un environnement parfaitement silencieux afin de ne pas être perturbés par des éléments extérieurs. Une écoute dans un centre-ville bruyant nous chante une autre chanson.
En effet, à ce niveau-là, JBL prend une nette revanche grâce à une réduction active du bruit plus efficace. Les deux kits offrent pourtant des options qui, sur le papier, semblent assez similaires. Reste que sur les Tronsmart, le « filtrage » des bruits extérieurs est bien plus anecdotique : on peine à se focaliser sur les morceaux retenus tant les bruits extérieurs peuvent prendre le pas sur la musique. Ce n'est pas parfait chez JBL, mais malgré tout plus efficace. Autre point à l’avantage de JBL, la qualité du microphone : la différence est subtile, mais notre voix est mieux captée et semble moins déformée par le micro.
Application compagnon : avantage JBL Live Pro+ TWS
Chez Tronsmart, on ne s’embête pas avec les noms de baptême et l’application des Apollo Air+ a été nommée « Tronsmart » alors que JBL a été plus inspiré en optant pour un « My JBL Headphones » plus démonstratif. JBL ne l’emporte cependant pas que sur la nomenclature. Son application est effectivement bien plus complète alors qu’elle souffre des mêmes défauts de « mise en place ». En effet, l’une comme l’autre nécessite que la géolocalisation du smartphone soit activée pour être exploitable. Les fabricants ont le don de nous agacer sur des points de détail quand même.
Une fois lancée, l’application Tronsmart semble intégrer l’essentiel des fonctionnalités nécessaires à un tel programme. On peut évidemment mettre à jour le micrologiciel des écouteurs, vérifier leur niveau de batterie, activer / désactiver la réduction de bruit, jouer sur l’égalisation du son et avoir un descriptif précis des différents contrôles tactiles des écouteurs. Sur le principe, le bilan est donc favorable, mais en y regardant de plus près, JBL fait souvent mieux.
Ainsi, l’exemple le plus parlant est celui de l’égalisation : c’est tant mieux puisque, nous l’avons dit, le rendu des Live Pro+ TWS nous a semblé en retrait par rapport à celui des Apollo Air+. JBL offre trois préréglages d’égalisation quand Tronsmart en intègre sept… Mais voilà, JBL permet de régler manuellement l’égalisation afin d’aboutir à quelque chose de bien plus personnel. JBL dispose aussi d’un tutoriel pratique pour ajuster les écouteurs à nos oreilles et son application dispose d’un module pour éviter toute désynchronisation du son pendant le visionnage d’une vidéo.
Tronsmart Apollo Air+ : l'avis de Clubic
Alors que nous avions été un peu déçus par le rendu audio des JBL Live Pro+ TWS, nous sommes au contraire surpris par le remarquable comportement des Apollo Air+. Bien sûr, en réduisant la douloureuse de près de 100 euros par rapport à son concurrent, Tronsmart a été contraint de faire quelques sacrifices et la captation microphone par exemple ou l’application compagnon sont nettement en retrait. En revanche, l’autonomie et les options de charge sont globalement préservées.
Tronsmart se permet même d’apporter un petit plus du côté des indices de protection. Plus important, il nous gratifie de la présence de l’aptX pour un rendu audio sensiblement supérieur à celui des Live Pro+ TWS. Les Apollo Air+ sont plus à leur aise dans l’immense majorité des situations, tant que l’on reste au calme. Hélas, pour que le bilan soit parfait, il aurait sans doute fallu un traitement un peu plus efficace du côté de la réduction de bruit. Un bilan bien sympathique malgré tout compte tenu de la tarification de ces Apollo Air+ tout à fait surprenants.
Très ambitieux avec ses Live Pro+ TWS, JBL déçoit pourtant sur certains points comme le rendu des médiums ou une autonomie un peu limitée. En revanche, il apporte un logiciel complet avec égaliseur bien pratique et les intras sont très confortables avec une captation micro de haut vol.
- Excellent captation micro
- Réduction de bruit efficace
- Design réussi, intras confortables
- Recharge sans-fil du boîtier
- Égalisation du son pratique
- Médiums, de base, en retrait
- IPX4 « seulement » ?
- Autonomie correcte sans plus