Le vélo électrique a été une petite révolution dans le domaine de la mobilité, encore plus dans un contexte climatique en état d'urgence à plusieurs niveaux. Leur empreinte carbone réduite est avérée et saluée, et ils sont aujourd'hui largement démocratisés. Ils ne sont cependant pas parfaits et une ombre (parmi d'autres) subsiste au tableau : les incendies causés par leurs batteries.
La pratique du VAE a clairement explosé ces dix dernières années. De plus en plus de personnes aujourd'hui pratiquent le vélo alors qu'elles n'y accordaient pas d'importance auparavant. La demande est donc nécessairement à la hausse et l'offre des constructeurs a suivi. Toutes les marques de vélos aujourd'hui proposent une gamme électrique, pour n'importe quelle utilisation. Cette forte démocratisation met en lumière un certain nombre de soucis de sécurité, dont celui des incendies. Les vélos électriques étant équipés de batteries au lithium-ion, ces incidents sont de plus en plus importants chaque année.
Les coupables : des composants de mauvaise qualité
Il faut l'affirmer directement, ces incidents sont plus nombreux en raison de l'émergence accrue de matériel de qualité moindre disponible à l'achat. Il est possible aujourd'hui de trouver des modèles de VAE pour quelques centaines d'euros, ce qui n'était pas encore le cas il y a 5 ans. Qui dit baisse de prix, dit nécessairement matériaux de qualité inférieure et cahiers des charges moins stricts.
Selon des experts interrogés par le média TechCrunch, les batteries au processus de fabrication de moindre qualité sont un facteur clé pour expliquer la recrudescence de ces incendies. Les dispositifs d'alimentation au lithium-ion sont capables de produire beaucoup d'énergie, en conservant un poids et une taille restreints. Cette conception provoque nécessairement des émissions de chaleur plus ou moins fortes. Dans le cas de batteries bon marché, la dissipation thermique est bien moins efficace. Les cellules sont alors plus à même de se déformer, de surchauffer ou de brûler, voire d'exploser dans le pire des cas.
Des risques accrus pour les usagers, et notamment les livreurs à vélo
Tous les utilisateurs de VAE sont potentiellement concernés, et comme en voiture, le risque zéro n'existe pas. Cependant, une profession particulière est largement plus vulnérable et exposée à ce risque d'incendie : les livreurs et livreuses qui se déplacent en vélo. Ce mode de livraison a lui aussi explosé ces dernières années avec l'avènement de nombreuses entreprises telles qu'Uber ou Deliveroo. De nombreuses autres sociétés de transports sont également concernées. Il est certain que la livraison à vélo représente un énorme avantage en matière d'efficacité, surtout en milieu urbain densément peuplé.
La ville de New York est très connue pour être parcourue par des cohortes de livreurs, dont une majorité utilise des e-bikes. Certains peuvent ainsi franchir largement la barre des 140 km par jour de travail. La Grosse Pomme connaît ainsi un phénomène très visible de recrudescence des incendies de VAE, avec des conséquences très graves : personnes grièvement blessées ou mortes. Selon les chiffres donnés par le département des pompiers de la ville, en 2023, 114 enquêtes ont été déjà ouvertes suite à des incendies de batteries de vélo. Au total, ces incidents ont provoqué 74 blessés et 13 morts. Le nombre de morts a doublé par rapport à l'année dernière (et nous ne sommes qu'à la moitié de l'année puisque le rapport date du 3 juillet).
Ces incidents, de moins en moins isolés, deviennent une préoccupation sérieuse pour les personnes qui usent d'un vélo électrique. Il est essentiel d'investir au maximum dans du matériel de qualité et qui respecte les normes en vigueur. Les bons réflexes doivent être aussi adoptés : utilisation de câbles de recharges conseillés par les fabricants et surveillance des signes de surchauffe éventuels.
Sources : TechCrunch, NPR