La pratique du vélo se répand de plus en plus, et avec elle, le nombre d'accidents mortels impliquant des cyclistes augmente. Cette hausse de popularité a été propulsée par l'essor des vélos en libre-service et de l'avènement des VAE. L'état des lieux, d'un point de vue statistique, est alarmant.
L'engouement pour le vélo en tant que transport individuel a connu une croissance exponentielle sur les 20 dernières années. Autrefois auxiliaire, le biclou est désormais considéré comme une vraie alternative aux moyens de mobilité classiques. Cependant, cette hausse globale de l'intérêt s'accompagne nécessairement d'une augmentation des accidents.
Le vélo et sa popularité croissante
Le nombre de cyclistes croît, particulièrement dans les zones métropolitaines. Selon les estimations disponibles actuellement, la pratique du vélo a augmenté de 20 % en trois ans dans les grandes agglomérations. Les régions rurales connaissent elles aussi une augmentation significative, avec 18 % depuis 2019.
La crise sanitaire a reconfiguré de nombreux aspects de notre société, et le transport ne fait pas exception. Pour éviter les transports en commun, de nombreuses personnes ont commencé à privilégier le vélo pour les déplacements sur de courtes distances. L'accessibilité accrue aux vélos électriques a démocratisé cette pratique à un public plus large, autrefois réticent à l'idée de pédaler. Parallèlement à cela, l'amélioration des infrastructures consacrées à la sécurité des cyclistes en milieu urbain a joué un rôle catalyseur dans cet accroissement.
Une augmentation alarmante des accidents mortels
Néanmoins, plus de cyclistes sur les routes est également synonyme d'accidents plus fréquents, et plus mortels. Jusqu'à très récemment, le nombre de décès de cyclistes sur les routes restait stable et représentait une portion relativement faible du total de décès routiers. Depuis 2019, cette proportion gonfle dangereusement.
L'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) a rendu un compte rendu statistique faisant un état des lieux de l'augmentation de ces accidents. En 2019, on comptait 187 décès de cyclistes, contre 245 en 2022. Cela représente une augmentation de 38 % en seulement trois ans sur le territoire national. En incluant les décès liés aux trottinettes électriques et autres moyens de déplacement personnels, la hausse atteint 90 % sur 12 ans.
Si l'on analyse les chiffres par l'angle du temps de circulation, le vélo représente un risque mortel bien plus élevé que la voiture ou la marche. Il représente 3 % du temps de circulation global, mais compte pour 7 % des décès sur les routes. Néanmoins, les deux-roues motorisés restent bien plus dangereux et sont loin devant en matière de risques.
L'augmentation du nombre d'accidents de vélo en parallèle de la démocratisation de la pratique est un phénomène statistique logique. Cependant, il est urgent de mettre en place davantage de normes pour réduire le taux de mortalité. La pratique du vélo se doit d'être encouragée, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la sécurité des usagers. Les efforts restent nombreux à fournir pour enrayer cette augmentation préoccupante.
Sources : Que Choisir, ONISR