© Guduru Ajay bhargav / Pexels
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Au Royaume-Uni, une vingtaine de piscines publiques pourraient être chauffées grâce à la chaleur issue d'un centre de données. Une bonne idée qui a aussi fait son chemin en France.

Les data centers sont réputés pour être très énergivores, ce qui pose problème à l'heure où la consommation des données explose et où la sobriété énergétique s'impose. Mais la chaleur émise par un centre de données peut être utilisée pour des activités qui, elles, souffrent de l'explosion des coûts de l'électricité et du gaz et qui sont à la recherche de solutions salvatrices, bien moins coûteuses. Parmi elles, les piscines municipales.

Chauffer une piscine grâce à un data center, presque simple comme bonjour

Prenons la direction d'Exmouth, une station balnéaire située au sud-ouest de l'Angleterre où la start-up Deep Green a carrément installé un petit data center sous une piscine. Figurez-vous que l'énergie qu'il dégage permet de chauffer le bassin, pour une solution aussi bien rentable que durable. Et la piscine en profite gratuitement.

La technique ne profite pas qu'à la piscine, car si la chaleur des ordinateurs réchauffe son eau, le transfert de chaleur dans la piscine refroidit à l'inverse les ordinateurs. La chaleur produite par les machines permet de chauffer la piscine à une température d'environ 30 °C, et ce, pendant plus de 60 % du temps.

Le directeur général de Deep Green, Mark Bjornsgaard, avait à l'origine prévu d'alimenter sept piscines cette année. Mais le succès est tel qu'il en équipera finalement une vingtaine. Une aubaine pour le Royaume-Uni, qui fait face à une vague ininterrompue de fermeture de ses piscines, avec près de 400 bassins vidés depuis 2010. Par ailleurs, une autre start-up propose d'utiliser le même procédé pour chauffer l'intérieur des particuliers.

En France aussi, on s'active

En France, des solutions aussi existent et émergent. On peut notamment évoquer ici la chaleur émise par le prochain data center de l'entreprise américaine Equinix. Elle sera récupérée par le réseau de chaleur du SMIREC (Syndicat mixte des réseaux d'énergie calorifique), le deuxième réseau d'Île-de-France.

La chaleur captée du refroidissement des serveurs (on parle d'une eau à 28 °C) fournira 75 % d'énergie renouvelable et de récupération pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire de la ZAC métropolitaine de la Plaine Saulnier, localisée sur la commune de Saint-Denis. Ce système alimentera même le centre aquatique des Jeux olympiques de Paris 2024.

D'un point de vue plus technique, la chaleur perdue pendant le processus de refroidissement des machines du centre de données sera récupérée à la température, nous le disions, de 28 °C, et ce, toute l'année. Trois pompes à chaleur viendront augmenter celle-ci à 65 °C pour alimenter le réseau de chaleur. Cela profitera aux futurs usagers de la ZAC qui, une fois les Jeux passés, deviendra un quartier en partie résidentiel. 10 000 MWh de chaleur devraient être produits chaque année.

À Paris, les bassins intérieur et extérieur de la piscine de la Butte-aux-Cailles (dans le 13e arrondissement) sont déjà alimentés par la chaleur dégagée par des serveurs informatiques depuis maintenant plusieurs années.

Source : The Guardian