Le nombre de litiges liés aux prix du gaz et de l'électricité facturés a doublé l'an dernier. Le médiateur national de l'énergie épingle plusieurs fournisseurs qui ont abusé des consommateurs.
Certains fournisseurs de gaz et d'électricité ont répercuté de façon trompeuse les différentes hausses de prix au cours de l'an dernier. Tel est le constat fait par le médiateur national de l'énergie, qui vient de rendre son rapport annuel de 2022, année particulièrement douloureuse pour les consommateurs avec des tarifs qui ont littéralement bondi. L'autorité administrative indépendante adresse même un « carton rouge » à plusieurs fournisseurs, en pointant du doigt une forte augmentation des litiges liés aux pratiques tarifaires d'une année sur l'autre.
Des hausses de prix répercutées de façon déraisonnable par plusieurs fournisseurs
Les litiges en eux-mêmes n'ont pas augmenté entre 2021 et 2022 : 30 558 l'an dernier. Mais cette stabilité en trompe-l'œil s'explique par la plus stricte régulation du démarchage téléphonique et à domicile, la poursuite du déploiement des compteurs communications comme Linky ou l'amélioration du traitement des réclamations. La part des litiges liés aux changements de prix a quant à elle doublé par rapport à 2021, passant de 8 à 16 %.
« Les hausses sans précédent des prix de l’énergie ont été souvent répercutées par certains fournisseurs de façon peu transparente, voire incompréhensible ou trompeuse, occasionnant une forte augmentation de ce type de litiges », explique l'autorité. Elle n'hésite pas à citer les fournisseurs ayant causé un préjudice aux consommateurs.
Ainsi, Gaz de Bordeaux, OHM Énergie, Mint Énergie, Wekiwi et Mega Énergie ont tous été épinglés par le médiateur pour leurs pratiques constatées en 2022. Mint Énergie présente le taux de litiges le plus élevé : 856 pour 100 000 contrats. En comparaison, Engie tombe à 63 pour 100 000, EDF à 42 seulement.
Forte hausse juste après la souscription, refus d'appliquer le bouclier tarifaire… les mauvaises pratiques ne manquent (hélas) pas
Les mauvaises pratiquent varient, mais le médiateur national de l'énergie en a identifié 4 principales :
- OHM Énergie, déjà épinglé à plusieurs reprises ces dernières années, affichait des tarifs très attractifs, incitant les consommateurs à souscrire. Mais l'entreprise a brusquement imposé de fortes hausses de prix à des clients, parfois quelques semaines à peine après leur souscription.
- Mint Énergie, Mega Énergie et Wekiwi ont pour leur part carrément modifié des contrats en cours (avec des tarifs à la hausse) sans informer leurs clients de façon loyale et transparente.
- Gaz de Bordeaux a de son côté refusé de commercialiser des contrats permettant de bénéficier du bouclier tarifaire.
- Wekiwi, Mega Énergie et Gaz de Bordeaux ont aussi commercialisé des offres dont le prix, indexé sur les prix du marché, n'était pas connu au moment où était consommée l'énergie.
Pour mieux protéger les Français, le médiateur promet de formuler de nouvelles propositions dans les prochains mois, avec un guide des bonnes pratiques attendu pour la rentrée, rédigé en concertation avec les acteurs de l'énergie.
Source : Médiateur national de l'énergie