La Commission de régulation de l'énergie (CRE) propose une forte hausse des tarifs qui pourrait concerner l'ensemble des consommateurs résidentiels liés au tarif bleu d'EDF, ainsi que les professionnels, soit près de 30 millions d'abonnés.
Voilà une nouvelle qui, par les temps qui courent, ne devrait pas atténuer le pessimisme ambiant dans lequel la France est plongé depuis plusieurs mois, et dont l'une des conséquences a été la naissance du mouvement des Gilets Jaunes en 2018. Mercredi, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a annoncé son intention de proposer une hausse très importante des tarifs de l'électricité le 31 janvier aux acteurs du secteur, avant une délibération le 7 février 2019.
Une hausse de 7,7 % hors taxes
En se basant sur « une méthodologie de construction des tarifs réglementés de vente d'électricité » et à la suite de différentes consultations publiques (2016 et 2017), le régulateur du marché de l'énergie compte proposer une augmentation de 7,7 % HT, soit 5,9 % TTC, du tarif réglementé de l'électricité, ce qui représenterait une hausse de plusieurs dizaines d'euros de la facture annuelle, qui passerait alors de 1 400 euros en moyenne à 1 484 euros.La hausse souhaitée concernerait à la fois les abonnés résidentiel (25,6 millions de foyers) et non résidentiel au tarif bleu (3,2 millions). Celle-ci est motivée par la croissance des prix de l'énergie sur les marchés de gros (+4,6 % TTC), causée par la hausse des cours du carbone l'an passé, et le doublement des prix moyens des garanties de capacité (+1,3 % TTC).
L'augmentation pourrait intervenir dès le 1er mars 2019
L'autorité administrative indépendante note aussi, depuis le début de l'année, une hausse des prix des énergies sur le plan international. Elle se justifie ainsi d'une augmentation des tarifs de l'électricité en Espagne et en Allemagne, mais aussi en Italie, au Royaume-Uni et en Belgique. La plupart de ses pays proposent des tarifs plus élevés qu'en France, où l'on reste encore en-deçà de la moyenne européenne, mesurée à 200 €/MWh TTC par la Commission européenne.Le CRE souhaite voir cette hausse s'appliquer le plus tôt possible, dès le 1er mars. Si le régulateur venait à définitivement l'accepter, sera-t-elle inéluctable ? Non. En effet, le gouvernement aura trois mois pour s'opposer, s'il le souhaite, à la proposition de l'autorité énergétique.